Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

EIRÉSIONÉ

EIRÉSIONÉ ('CipateSv.11). On désignait ainsi une branche de laurier ou d'olivier entourée de bandelettes de laine rouge ou blanche, à laquelle on attachait les prémices de la récolte des fruits (âxpdpou) 2. On vouait cette branche à la divinité dispensatrice des biens de la terre, tantôt en la suspendant à la porte des maisons pour lui rendre grâces, tantôt en la plaçant devant la porte de son temple pour implorer son secours contre la famine, des épidémies ou d'autres calamités Le choeur qui accompagnait, dans les processions [DAPRNEPHORIA], l'enfant porteur de la branche, chantait les vers suivants, que plusieurs auteurs nous ont conservés 4 : « L'eirésioné portes les figues et le pain nourrissant, et le miel dans le cotyle, et l'huile pour se frotter le corps, et la coupe de vin pur, qui donne le sommeil de l'ivresse.» A Athènes, au septième jour du mois de pyanepsion, on dédiait une eirésioné à Apollon et aux Heures, au mois de thargélion à Athéné Polias a. Cette offrande passait pour détourner la famine 7. On racontait que Thésée, vainqueur du Minotaure, en exécution d'un voeu qu'il avait fait à Apollon Délien, avait couronné de laurier son rameau de suppliant, fait bouillir de la farine et de la purée de légumes, reste des provisions que portait son vaisseau$, et construit un autel. Suidas ajoute que le mot fève, xûaµoç, se III disait anciennement 7ôcevsç et que le nom des Pyonepsies [PYANEPSIA] est pour Kyamep.sies (littéralement cuisson des fèves 9). Peut-être distribuait-on une purée de fèves aux enfants athéniens qui faisaient partie de la pompe de l'eirésioné10. D'après une autre tradition lors d'une famine ou d'une peste qui ravageait toute la terre, Apollon rendit un oracle ordonnant que les Athéniens fissent à Déo (Déméter) le sacrifice des proerosia (avant le labourage), au nom de tous les autres peuples; c'est pourquoi ceux-ci envoient à Athènes les prémices de tous les fruits, qui sont offerts au dieu sur l'eirésioné. Le rameau d'olivier ou de laurier ne pouvait naturellement porter qu'un petit nombre de fruits, qui servaient de symboles pour tous les autres : la poire et la pomme étaient exclues 72. Suidas mentionne, parmi les objets suspendus à l'eirésioné, du pain, une cotyle de vin, des figues, tué 7;dvTX TâyuOl t3 ; les vers cités par Plutarque et par Suidas lui-même ajoutent le miel et l'huile. L'eirésioné est donc une offrande analogue au faisceau d'épis que les Romains suspendaient aux portes du temple de Cérès et de leurs propres maisons 14. L'usage en remonte sans doute à une très haute antiquité. Suidas cite le texte suivant de Ménéclès de Barcats : « Lorsque les Athéniens offrent l'eirésioné à Apollon, ils font une lyre, une cotyle, un sarment et d'autres gâteaux de forme circulaire et les appellent diaconium. » De ce passage obscur, rapproché d'un article d'Étienne de Byzance où il est question de gâteaux en forme de lyres, de flèches et de traits offerts à Apollonia, Boetticher a conclu'? que des gâteaux de pareille forme étaient suspendus à l'eiresioné, conclus!on que nos textes ne inStifient pas. L'enfant porteur de l'eirésioné à la pompe du 7 pyanepsion était un enfant âupt8«À91m, c'est-à-dire qui avait encore son père et sa mèret8. Il plaçait le rameau devant le temple d'Apollon, répandait le vin et le miel contenus dans les cotyles et chantait les vers que nous avons traduits plus haut. Puis chacun prenait une eirésioné chargée des fruits de sa propre récolte et la suspendait à la porte de sa maison. Elle y restait jusqu'à l'année suivante, où elle était remplacée par une eirésioné nouvelle et brûlée °Q. D'après le scholiaste de Clément d'Alexandrie, l'oblation de l'eirésioné était aussi un des rites annuels des Panathénées 21. Le rameau était pris à l'olivier sacré (Mop(a) et porté en pompe à Athéné Poliade sur l'Acropole, au son d'un hymne dont le scholiaste cite des vers; ce sont les mêmes que nous avons déjà traduits. La pompe de l'eirésioné paraît être dans une relation étroite, mais obscure pour nous, avec celle des oseiaop/eories, qui avait lieu aussi le 7 pyanepsion [oscuoPRoRIA]. Plutarque raconte "-2 que Thésée, débarqué à Phalère, commença par sacrifier aux dieux et envoya un héraut à Athènes. Celui-ci revint avec la nouvelle de la mort d'Égée, mais son bâton de messager était orné des couronnes dont les Athéniens l'avaient chargé pour célébrer 63 EtD 498 -EIS, zr héros. Le sacrifice achevé, on annonce à la .mort de son père et tout hcortège se met en :liènes, ail milieu taie gémissements. En stln l ur, Plutarque dit que dans les oscho a n it non pas le ' ,ut,-tais son maton. ichclt.ori, osait de jeunes d g,lethèmes â Phi, hi ; vingt (J'en 'Te eux Inc portaient des sarments de vigne" teur de I'e17r.siooe les oschophores de .ry+O,iAt";, c'est-à-dire avoir conservé Leur . _@ Phalère, les oschophores cousus dans le temple d'Athéna Sldras, la des oliviers. comme un présent de Mommsen suppose qu'un des oscllophor_s prenait alors au temple d'Athéné iLras un rameau d'o-liviei', qui était l'eiréP-ué, et le rapportait le même jour au terne d'Apollon. Dans Lat actuel de nos c,anaissances, ii est impossible de rien affirmer à cet égard. Parmi. les bas-reliefs qui ornent une sorte de calendrier liturgique découvert à A tlié1, -, on -voit un enfant. qui porte l.e rameau d'olivier aux l re d 1 ipnron, d'une cirétressées ,qu'une femme grecque un sanctuaire d'Hermaphrodite à un homme du dème d'Alopécie'". On s'est demandé s'il s'agissait là, du dieu Hermaphrodite et non pas plutôt lieiouits du même nom, dont Feiréstioné devait -tourbe'. Quoi qu'il eu soit, le mot eipmtôtva, sage cité I ide.pht on, est détourné de son sens pour runifier ui ,t de fleurs. Il parait r; ' d cn. épitaphe niequ'un texte Vie .'l'Jto rire faussement attribuée à raconte que le poète, hivernant à Samos, se premier jour de cltlïliie mois devant les tufs riches et obtenait qu °quo aumône en ré un petit poème nommé ErCe « chant de ms a été conservé et porte 'e n° lîi dans la p 1. es homériques. Lie biographe a.mos continué_rrent longtemps étés d' Apollon, ll est probable 'e~ir~,?iHuié, donné d'abord à une formule impï.orait la bienveillance divine, fut ap l:t suite à toute e-.. " celant ayant pour sein ou une être le verbe pos, demander, n'a-t-il pas été sans influence sur ce changement de signification. S.CLoMoC REiNACa.