Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

ELECTRUM

ELECTPUM ('HAex ov )j)(.xcpo;). Ambre jaune, Buccin (succinum ou sucinutn, dans la basse grécité aovxtvo;, uouxtvov et aoéx(vo;), et alliage d'or et d'argent'. Les Grecs du ive siècle avant l'ère chrétienne, donnaient le nom d'electrum (âiAExrFov) à l'ambre. Aristote connaissait ce corps et lui assignait, une origine végétale : il lui paraissait être de la même nature que l'encens, la myrrhe ou la gomme ; c'était, à ses yeux, une sorte de résine concrétée par le refroidissement ou durcie par suite de l'évaporation de son humidité. Les différents corps enfermés quelquefois dans la masse de l'ambre, devaient naturellement faire penser à un état fluide primitif'. Théophraste regardait l'electrum comme un minéral, une pierre (),i0o;), parce qu'on le tirait du sein de la terre t'. ELE 532 ELE Avant Aristote, l'ambre était très probablement connu de Thalès'. Il n'y a pas de doute que le corps appelé iî Xexrpov par Hérodote était de t'ambre 5, aussi bien que celui auquel Platon fait allusion dans le Timée 6. Sophocle, dans une tragédie aujourd'hui perdue, probablement Méléagre et Euripide, dans l'Hippolyte couronné', désignaient certainement cette même substance. Mais qu'en tendaient par 11,Aexrpov, Mxrpotat, l'auteur de l'Odyssée et Hésiode 9 ? C'est là une question sur laquelle les savants n'ont pu se mettre d'accord et qui ne paraît pas susceptible d'une solution certaine, car les textes ne permettent pas de déterminer ce qu'était l'electt'um d'Homère et d'Hésiode. C'était assurément une matière précieuse et d'un éclat assez vif puisqu'il est comparé à celui de l'or, de l'argent et de l'ivoire. La plupart des critiques et des commentateurs d'Homère inclinent à croire que le poète a désigné par ce terme une pierre précieuse 1l. Une tradition antique veut que ce soit l'alliage qu'admirait Télémaque sur les murailles du palais de Ménélas1l; une autre, plus récente, identifie l'electrutn avec le verre (üx)Aoç) ; des interprétations modernes en font de l'émail" Mais, à défaut de preuves, il ne répugne en rien au bon sens d'admettre des incrustations d'ambre à côté de celles d'ivoire, dans le palais du roi de Sparte, puisque les colliers, dont il est question en deux endroits du même poème, sont généralement considérés comme composés d'or et de perles ou grains d'ambre 1t. Un collier semblable ligure dans l'hymne à Apollon Délien ". Pourquoi cette même matière ne pourrait-elle pas avoir été incrustée sur un bouclier à côté de l'albâtre et de l'ivoire''? C'est une opinion communément adoptée que Sophocle, par l'electrum de Sardes (ici ,i)îex7po), a voulu désigner l'or mêlé d'argent que l'on recueillait dans les sables du Pactole 16. Après Aristote, il faut arriver jusqu'à Pausanias, c'est-à-dire jusqu'au ne siècle ap. J.-C., pour voir donner au mot ili)asxrpov le sens d'alliage d'or et d'argent 17. Le terme electrum ne se rencontre pas, dans la littérature latine, avant l'époque d'Auguste. Virgile paraît s'en être servi, dans l'Énéide, pour désigner une substance métallique, tandis que dans les Bucoliques et peut-être dans les Géorgiques, il lui conserve le sens d'ambre 18. Pline l'Ancien reconnaît deux sortes d'electrum, mais, pour désigner l'ambre, il emploie, de préférence, le terme succinum ou sucinum, et explique ce nom par la croyance des anciens Romains que l'ambre était le suc d'un arbre f9. Après Pline, le mot electrum n'est plus guère usité que dans le sens d'alliage d'or et d'argent. Cependant il revient encore avec celui d'ambre, sous la plume des poètes, surtout dans leurs allusions à la fable des Héliades, soeurs de Phaéton 20. Ambre. Comme cela est arrivé pour beaucoup d'autres substances, l'imagination des anciens s'est donné carrière au sujet de l'ambre et a produit nombre d'hypothèses pour expliquer sa nature et son origine. II paraît aussi avoir été confondu avec d'autres corps analogues, notamment avec la résine copal2'. Les traditions fabuleuses, qui le rattachaient au mythe de Phaéton, montrent que l'on crut d'abord à une origine végétale E2. Cette opinion, qui est celle d'Aristote 23, fut partagée par d'autres auteurs dont Pline a compilé les écrits 24. Nous savons qu'on a attribué la production de l'ambre au peuplier noir (atyetooç, populus nigra), ou au peuplier commun (populus)22, au tamaris 26 à 1'aulne27, à une espèce de cèdre de Germanie, à des arbres inconnus de la Ligurie et des Indes 28. Pour d'autres, c'était un corps l'os ELE -533ELE site 29 ou encore le suc de certaines pierres de Bretagne nommées electrides 30. Pythéas voyait en lui une concrétion marine31. On a voulu, probablement à cause de son éclat et de sa couleur, lui donner une origine solaire, on expliquait alors sa formation en disant que les derniers rayons du soleil, lancés avec force sur la terre, y laissaient une sorte de sueur grasse que les flots enlevaient et rejetaient plus tard sur le rivage sous forme d'ambre32. Enfin, on avançait que le limon d'un lac, nommé Céphisis ou Electrum, situé dans le voisinage de l'Atlantique, ou celui d'un fleuve tributaire de cette mer, échauffé par les rayons solaires, lui donnait naissance 33. 11 faut encore mentionner l'hypothèse qui l'identifiait avec un corps appelé lyngurium ou langurium, lequel n'était, disait-on, que l'urine concrétée des lynx ou d'animaux nommés languies ou langas n. Au premier siècle de notre ère, Pline considère l'ambre comme une résine, il le croit formée d'une moelle qui découle d'une sorte de pin ; liquide d'abord, elle se dessécherait à la longue ou serait condensée soit par le froid, soit par l'action de la mer, dont les marées l'arrachaient des îles où elle se produisait pour la rejeter ensuite sur le rivage 3'. Les anciens connaissaient plusieurs variétés d'ambre; mais ils n'attachaient que peu de prix à la blanche et à celle qui était couleur de cire, tandis qu'ils prisaient fort l'ambre roux (fulvum) appelé en Scythie sualiternicum, surtout lorsqu'il était bien transparent sans avoir un éclat trop vif. La variété jaune d'or (chryselectrum) passait pour avoir des vertus médicinales. Le plus recherché était celui dont la nuance tirait sur celle du célèbre vin de Falerne et qui, pour ce motif, en avait reçu le nom 36. Peut-être faisait-on bouillir l'ambre dans le miel pour lui donner un éclat tout particulier, comme cela se pratiquait pour certaines pierres d'Arabie 37. Les variétés naturelles ne suffisant pas, on en créa d'autres en teignant l'ambre en toutes couleurs, notamment en rouge avec la racine d'anchuse ( orcanette, anchusa tinctoria) et en pourpre. Pline parle encore du suif de chevreau, mais cette graisse n'a aucune action sur l'ambre 38. Les traditions relatives aux pays de provenance ont été longtemps assez confuses. Hérodote avait entendu dire qu'il venait de contrées lointaines, situées vers le Nord". Nous avons vu plus haut qu'il était question de pierres de Bretagne et d'arbres de la Germanie. Pythéas, souvent assez bien renseigné sur les régions du nord, prétend que les flots jetaient l'ambre au printemps sur les bords de l'île d'Abalus à une journée de navigation du pays des Guthons (Goths)". Théophraste affirmait qu'on le trouvait dans la terre en Ligurie 41. D'autres le faisaient venir de Scythie, où la variété rousse, était appelée sualilernicum 4z. Il était encore regardé comme un produit tantôt de l'Inde, tantôt de l'Égypte où il portait le nom de sacal, tantôt de l'Éthiopie ou de la Numidie °3. On parlait aussi d'îles Electrides, formées au fond du golfe Adriatique par les alluvions du Pô, et le fleuve était censé y apporter l'ambre" (selon d'autres ces îles se trouvaient dans la mer du Nord)"; puis d'un marais d'eau chaude situé dans le voisinage du Pô"; enfin, c'était l'océan qui le rejetait au pied des promontoires des Pyrénées 47. Ces incertitudes et obscurités avaient peut-être leur origine dans le colportage des Phéniciens et dans l'intérêt qu'ils avaient à garder le secret de leurs marchés d'approvisionnementS8. Au premier siècle de notre ère les informations sont plus précises. Les Romains tiraient leur ambre de la Germanie. Les habitants de ce pays l'appelaient glaesum ; à leurs yeux, c'était une matière de peu de valeur, puisqu'ils la brûlaient comme du boisS9. Des pays situés vers l'embouchure de la Vistule on l'apportait dans la Pannonie, de là, il se répandait chez les Venètes et les peuples voisins de la mer Adriatique. ll en arrivait aussi des côtes de la mer du Nord, à. travers la Gaule et par la vallée du Rhône, jusqu'à l'embouchure de ce fleuve u0. Parmi les contrées auxquelles ils attribuaient la production de l'ambre, les anciens n'ont nommé ni la Sicile, ni la Lucanie. Cependant diverses espèces d'ambre se trouvent dans ces deux pays et particulièrement un ambre fossile, rouge foncé, semblable à celui qui a été découvert dans certaines sépultures italiennes et l'on a émis l'opinion que cet ambre indigène avait été utilisé ELE -534ELE par les anciens, au moins pour une partie des objets trouvés dans ces sépultures°' Usages. Dès une haute antiquité l'ambre, si toutefois c'est de lui qu'il s'agit dans Homère, fut regardé comme une matière d'une grande valeur et associé à l'or, à l'argent, à l'ivoire, dans la décoration des palais; on en faisait aussi des parures, notamment des colliers. C'est avec un bijou de ce genre qu'Eurymaque veut séduire Pénélope et que le marchand phénicien, qui emmène la nourrice .d'Eumée, occupe l'attention de la reine et des femmes qui l'entourentG2. On a trouvé dans des tombeaux antiques de la Grèce et de l'Italie beaucoup de grains d'ambre et de perles perforées et, en Étrurie, un assez grand nombre de colliers entiers ainsi formés, qui ne diffèrent point de ceux de la Grèce homérique, ainsi que des fibules, des pendants d'oreilles et d'autres objets ornés de morceaux d'ambre53. Mais durant la période classique de l'art grec, l'ambre quoique bien connu, ne paraît guère avoir été utilisé ; on en fait à peine mention dans la littérature si ce n'est comme terme de comparaison 5'. Un vers d'Aristophane donne à croire qu'il entrait comme matière incrustante dans l'ornementation des lyresn5. C'est à l'époque des empereurs romains, au moment de la décadence de l'art grec qu'il est de nouveau question de l'ambre. En Italie, comme on l'a vu, les Étrusques l'avaient employé : on le rencontre encore assez tard dans des tombeaux de l'Étrurie et du Latium, où il se trouve mêlé à des objets d'importation phénicienne ou carthaginoise'6, il devient rare ensuite. Dans les derniers temps de la république et sous les empereurs, il fut recherché autant que les pierres précieuses et servit surtout à la parure des femmes 5'. Pendant le règne de Néron, un entrepreneur des jeux dépêcha en Germanie un chevalier romain qui parcourut les marchés du pays et rapporta une telle quantité d'ambre que, pendant une journée, tout l'appareil des jeux en fut décoré. Pline, à ce sujet, mentionne, à titre de curiosité, un morceau qui pesait 13 livres 58. L'ambre et sa couleur furent à ce moment très à la mode ; l'empereur ayant, dans une pièce de vers, chanté les cheveux d'ambre de sa femme Poppée, cette nuance, dit Pline, fut recherchée par les femmes i9. Dans les morceaux d'une grosseur un peu considérable on sculpta des figurines; l'ambre, ainsi travaillé, atteignait alors un prix exorbitant; au point, dit Pline, qu'une toute petite effigie humaine se vendait plus cher que des hommes vivants et vigoureux 60. 11 y avait à Olympie, au temps de Pausanias, une image d'Auguste en ambre, mais on n'a aucun renseignement sur sa grandeur 6f. On sculpta encore dans l'ambre des vases et des coupes 62. Du reste, ce sont principalement de menus objets qui furent taillés dans cette matière ; les femmes de Lydie en faisaient des bouts de fuseaux; les paysannes de la région transpadane portaient des colliers d'ambre 6' ; çà et là sont mentionnés des agrafes, des bagues, des ornements de lits, des amulettes6'', des' cachets, mais il y a des doutes sur ce dernier point 65 ; on a trouvé des poignées d'épée et de poignard en ivoire et des anneaux métalliques incrustés d'ambre6G. Les délicats de Rome faisaient faire de petits couteaux d'ambre pour couper les champignons, de peur qu'ils ne prissent le goût du fer6 '. Les fragments qui renfermaient des in E LE 535 --ELE sectes paraissent aussi avoir été prisés comme curiosités 68. On le recherchait encore pour l'odeur qu'il dégageait quand il était frotté et échauffé par le contact des mains et, l'été, les dames romaines aimaient à tenir des boules d'ambre pour se rafraîchir et se parfumer les doigtsG3. C'était peut-être à cause de son parfum que l'empereur Héliogabale aurait voulu pouvoir faire sabler le portique de son palais avec de l'ambre pulvérisé70. Enfin, comme ce corps pouvait se teindre facilement en toutes couleurs, il servit pour imiter les pierres précieuses transparentes et particulièrement l'améthystei1. Nous n'avons aucun renseignement sur les instruments employés pour travailler l'ambre; on suppose qu'on se servait du tour et du couteau à sculpter 79 Emploi en médecine, superstitions. On faisait porter aux enfants des amulettes d'ambre 73 ; les colliers des paysannes transpadanes, dont nous avons parlé plus haut, n'avaient pas seulement pour but de les parer, mais encore de les préserver des affections des amygdales et de la gorge, fréquentes dans le voisinage des Alpes74. Pris en breuvage, ou porté en amulette, il passait pour un remède contre la folie et la dysurie. Surtout la variété appelée chryselectrum, à cause de sa couleur qui rappelait celle de l'or, était une panacée universelle ; sous forme d'amulette elle guérissait les fièvres; broyée avec du miel et de l'huile rosat, elle était bonne pour les maux d'oreilles; avec du miel attique, pour l'obscurcissement de la vue ; sa poudre se prenait soit seule, soit dans de l'eau avec du mastic (résine de lentisque) contre les maux d'estomac et le flux de ventre 7a. Chez Oribase il est question de pastilles à l'ambre indiquées contre les crachements de sang, la toux chronique, la phtisie, les vomissements, le flux de ventre, la dysenterie, les flatuosités et enfin les maux d'oreilles76. Électrum métallique. Le nom d'electl'um a encore été donné à un alliage d'or et d'argent dans lequel le premier métal entrait pour quatre cinquièmes". A quelle époque a-t-on commencé à appeler ainsi cet alliage? c'est ce qu'il est impossible de déterminer ; mais il semble que ce soit à une époque relativement récente, puisque les écrivains du V° et du Ive siècle av. J.-C. paraissent n'avoir employé le mot il'XEXTpOV que pour désigner l'ambre7', peut-être Sophocle 79, comme on l'a vu plus haut, a-t-il voulu signifier par l'electrurn (7jXExTpoç) de Sardes ce qu'Hérodote avait appelé or blanc (xpucéç ?EUxdç)S° Cette opinion peut se soutenir avec d'autant plus de vraisemblance que l'alliage natif d'or et d'argent existait en assez grande abondance en Lydie 81, non seulement dans les sables du Pactole, dont la richesse a été tant célébrée 8t, mais aussi dans les filons quartzeux du Tmolus et du Sipyle, et que cet alliage a été utilisé dès une haute antiquité. Dans le voisinage de l'ère chrétienne, Virgile paraît certainement avoir songé à l'électrum métallique en décrivant les armes d'Énée 83. Quoi qu'il en soit, la première mention indiscutable de cet alliage et de ses proportions se lit dans Pline, qui connaissait deux sortes d'électrum métallique. L'un, natif, se rencontrait, dit-il, dans toutes les mines d'or. De son temps, on le trouvait surtout en Espagne, dans l'or appelé canaliense, c'està-dire dans celui que l'on extrayait du sein de la terre au moyen de puits, par opposition à l'or qui était à fleur de terre ou charrié par les cours d'eaue'•. L'electrum était aussi le premier résultat obtenu dans le traitement de certains minerais aurifères ; on le traitait à son tour pour achever d'en retirer l'or 83. La seconde sorte était fabriquée artificiellement en mélangeant l'argent à l'or dans la proportion d'un cinquième. Lorsque cette proportion était dépassée, l'alliage, dit-on, ne résistait plus sur l'enclume 86. Il est probable que le titre ne fut pas constant, car au vue siècle de notre ère, l'électrum artificiel est donné comme renfermant seulement trois quarts d'or87. D'ailleurs on peut conjecturer, d'après le texte même de Pline, que le nom d'electrum (et probablement aussi celui d'or blanc) dut s'appliquer à tout alliage d'or et d'argent, quelle que fat la proportion des deux métaux. Les analyses que l'on a faites de monnaies de l'Asie Mineure, ont montré que l'électrum monétaire de ce pays était d'une composition fort irrégulière ; la proportion de l'argent y est très supérieur à `20 p. 100, elle s'élève quelquefois jusqu'à 48,3 88. Dans une offrande de Crésus au temple de Delphes, il y avait cent treize demi-briques ou lingots d'or blanc qui paraissent avoir renfermé 29,84 p. 100 d'argent 89. L'electrum natif était le plus estimé ; ce composé avait la réputation de jeter un très vif éclat, surtout aux lumières 90. Usages. Quel que soit le nom par lequel on ait d'abord désigné l'électrum métallique, sa renommée et son emploi remontent à une haute antiquité. Pline, comme on l'a vu, croyait même qu'il avait été connu d'Homère91. C'est de cet alliage, selon lui, qu'était faite la coupe consacrée par Hélène à Lindos (île de Rhodes) dans le temple de Minerve et qui, dit-on, donnait la mesure de son seing'. L'envoi de cent treize lingots d'alliage, contre quatre seulement d'or pur, fait par Crésus au dieu de Delphes quand il veut se le rendre favorable, montre quel cas on faisait de ce composé au vi° siècle av. J.-C. Natif ou artificielS3, car, bien que le premier fût plus prisé que le second, je suppose qu'il n'était guère possible de les distinguer, l'electr'uln servit à frapper la plus ancienne monnaie de la Lydie et des cités grecques de l'Ionie ELE 536 ELE [M0NETA] °a, il fut aussi utilisé dans les travaux de bijouterie et d'orfèvrerie, pour faire des boucles d'oreilles, des bracelets, des broches, des vases de diverses formes, coupes, patères, etc. °J, ou pour orner ces pièces de reliefs dont la couleur, plus pâle, tranchait sur celle de l'or 9' Une lampe d'autel, pesant deux livres, offerte par l'empereur Justin I°r au pape Hormisdas, était en electrum 97. Des cachets et des anneaux furent aussi exécutés en cette matière 98. Sous Alexandre Sévère on en frappa encore des monnaies, au vie siècle un roi Gète en fit autant". Disons enfin que l'electrum natif passait pour avoir la propriété de déceler les poisons; une substance vénéneuse était-elle versée dans un vase de ce métal qu'il se produisait, en différents sens, des arcs irisés avec un bruissement semblable à celui du feuf'U ALFRED JACOB.