Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article EMBOLIUM

EMBOLIUI\I ('Egbdatov, 'Etetadov). On appelait ainsi des intermèdes ou représentations indépendantes de la pièce principale qui devait être jouée. Ces intermèdes avaient pour but de prolonger le spectacle quand la pièce jouée n'était pas assez longue; ils servaient aussi, et c'était leur principale utilité, à diviser la pièce en plusieurs parties, pour délasser les spectateurs qu'une attention trop soutenue aurait fatigués et aussi pour permettre aux acteurs de se reposer un peu. Le nom embolium ne nous renseigne pas sur la nature des représentations qui remplissaient ces intermèdes. Ils étaient, sans aucun doute, des plus variés et consistaient en chants, danses, déclamations, revues grotesques, morceaux de musique, etc. Dans un de ses discours, Cicéron, jouant sur le mot embolium, dit de Clodius que omnia sororis embolia novit, lui qui fut histrion, acteur, bouffon, et s'introduisit dans l'assemblée des femmes, déguisé en psaltriat. Ce texte nous permet de préjuger quel genre de comédiens on entendait dans ces embolia. De même Cicéron écrit ailleurs' qu'il se propose d'intercaler, dans le livre qu'il prépare (sans doute l'histoire de son consulat) un mirificum Eµ66atov, dans lequel on verra Apollon parlant dans le conseil des dieux. Apulée donne la description détaillée d'une représentation scénique à Corinthe On devait jouer le Jugement de Pâris ; avant la pièce, une troupe de jeunes garçons et de jeunes filles, d'une grande beauté et richement parés, exécutent, en décrivant les plus gracieuses figures, la pyrrhique des Grecs. C'était un embolium. L'embolium, son nom l'indique assez, était un emprunt fait à la scène grecque par la scène romaine