EMPIIROUROI ('Eu.ppoupot). On a souvent comparé Sparte à un vaste camp retranché, et sa population tout entière à la garnison d'une place forte. Les mots tppoupci et éµ?poupot, qui désignent dans la langue officielle du Ive siècle, l'un, une levée de troupes, l'autre, les hommes astreints au service militaire, justifient en quelque mesure cette comparaison. Nous ne voyons pas toutefois que le mot gpoupci ait été jamais appliqué à l'ensemble des forces militaires de la cité, comme le prétend Schoemann': Xénophon, qui emploie couramment la locution tppoupv oaivEty, entend par là une levée de troupes, quelle qu'en soit l'étendue par rapport à l'effectif total de l'armée'. De même, dans le seul passage où se rencontre l'expression Ea.•ppoupo;3, elle désigne un homme qui doit le service militaire, c'est-à-dire qui peut faire partie d'une levée, ?poupâ. Il est bien vrai que tous les citoyens à Sparte sont Éui.pouoot ; mais c'est à tort que ce mot éveille en nous l'idée de soldats qui montent la garde dans une citadelle.
Nous avons dit ailleurs [DILECTUS] comment se recrutait l'armée spartiate : tous les hommes de vingt à soixante ans devaient le service. Les éphores, en ordonnant la levée, désignaient les classes qui devaient partir' : c'étaient le plus souvent les jeunes gens inscrits depuis dix et quinze ans sur les registres de l'armée (T Ham «y' •i~~r;ç ', T 7ctvrexailmxa ceux qu'on appelait proprement W-c1;', et qui se tenaient aux premiers rangs'; dans d'autres cas, on allait jusqu'à prendre ceux qui avaient trente-cinq ans de service', et même parfois tout le contingentf0. Au delà de soixante ans, le citoyen avait le droit de ne plus faire campagne hors des fron
tières de la Laconie ce qui permet de croire qu'il était encore astreint à quelque service dans l'intérieur du pays.
Les cas d'exemption doivent avoir été fort rares àSparte. Xénophon nous apprend seulement que, dans une circonstance grave, les éphores ordonnèrent le départ des citoyens mêmes qui occupaient des fonctions publiques (Toi); s'a' «pyai;), et qui, dans d'autres circonstances, avaient été laissés à la maison' 2. Aristote parle d'une autre exception, en faveur des pères de trois enfants 13 ; mais il est douteux que cette mesure date du temps de la grande puissance
militaire de Sparte : c'est à la fin du Ive siècle, quand le nombre des citoyens eut diminué dans des proportions terribles, qu'on dut recourir à des moyens de ce genre, pour prévenir une dépopulation de plus en plus menaçante. Cependant déjà Hérodote parle d'une mesure analogue au temps des guerres médiques : les trois cents Spartiates de Léonidas avaient été choisis parmi ceux qui laissaient des héritiers 1i. Mais il s'agit dans ce cas d'un corps d'élite, et d'ailleurs cette remarque de l'historien semble lui avoir été suggérée par une tradition suspecte, qui tendait à représenter Léonidas comme décidé d'avance à mourir avec ses trois cents compagnons.
Le nombre des Éutppoupot et leur répartition dans les différents corps de troupes sont des questions qui se rattachent à l'organisation générale de l'armée spar