Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article EPIDOSIS

EPIDOSIS ('E7c(Sotrtç). On appelle ainsi les contributions volontaires offertes aux villes grecques par les citoyens ou même par les métèques, les étrangers et toutes sortes de bienfaiteurs'. Ces contributions jouent un grand rôle dans l'histoire des villes à toutes les époques, jusque sous la domination romaine et tiennent une large place dans les budgets municipaux dont elles ont été une des ressources principales. Elles se font de toutes les manières, sont tantôt individuelles2, tantôt collectives sous la forme de souscriptions publiques 2; tantôt ce sont des libéralités purement volontaires, tantôt elles sont plus ou moins provoquées et imposées par les magistrats et les assemblées populaires '. Offertes tantôt par de simples particuliers, tantôt par des fonctionnaires en exercice 5, tantôt en argent, tantôt en nature, elles subviennent aux besoins les plus différents, à des armements, à des expéditions imprévues, à des travaux publics, à des sacrifices, à des jeux, . ùdes représentations théâtrales, à des distributions publiques de denrées alimentaires, d'huile, etc. Elles procurent généralement à leurs auteurs des décrets honorifiques, des couronnes6 et souvent aux étrangers la proxénie d'une ville. On peut dire que toute une catégorie des munera [MuNus] du régime municipal romain dérive des ilril06Eté des villes grecques par la transformation de ce qui n'était qu'une habitude en une obligation légale. Pour assurer l'exécution des promesses' faites au peuple, y avait-il des règles juridiques analogues à la pollicitatio romaine 8 ? Nous n'en connaissons qu'à Athènes. I1 n'est nulle part plus fréquemment question des iitm dirEtç qu'à Athènes. C'est le devoir des citoyens riches d'en fournir et il n'y a pas de meilleur moyen de flatter le peuple que de s'inscrire sur une liste de contributions. Les récalcitrants sont souvent pris à partie et dénoncés par les orateurs'. Il arrive même souvent que c'est un décret du peuple qui demande des dons volontaires, en fixant un maximum et un minimum 40. Nous avons beaucoup d'exemples d'offrandes considérables''. Les promesses de donner, les engagements se font quelquefois devant le Sénat ou les stratèges, mais plus généralement devant le peuplej2; les citoyens se provoquent les uns les autres à donner, à jurer que leur fortune ne leur permet pas d'être plus généreux18. On affiche publiquement devant les statues des héros éponymes les noms de ceux qui n'ont pas tenu leur promesse'. 11 est même probable qu'on a pu faire rentrer ce grief dans l'accusation plus générale de violation de promesses faites au peuple et intenter une Eiaayye),t« contre les coupables 15. On désigne souvent aussi sous le nom d'i7rtSdf2tç les dons faits aux corporations 16. CH. LÉCBIVAIN.