Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article EPIMÉNIOI

EPIMÉNIOI ('Ere,civtot). --Aucun auteur grec ne mentionne ces magistrats, sauf Ilésychius Les inscriptions, aa contraire, offrent de nombreux exemples de ce titre, et permettent d'en préciser le sens. Les irtur;vtot ne se rencontrent pas dans toutes les parties du monde grec : les monuments qui attestent leur existence proviennent. à l'exception d'un seul', des villes grecques d'Asie Mineure ou de leurs colonies. De plus, dans ces villes mémes, le titre d'Frt!e-rwiot n'a pas, comme paraît le croire Hésychius, une seule signification : il désigne tantôt des personnages investis de fonctions politiques, tantôt des magistrats religieux La première de ces deux acceptions résulte pour nous du rapprochement de plusieurs témoignages épigraphiques, A Smyrne et à Lampsaque, deux inscriptions, publiées par fioeckh', nous montrent des Érturivtit a";, (ioi3 dans l'exercice de fonctions qui n'ont aucun car,etere religieux : les uns, à Lampsaque, veillent à la gravure et à la conservation d'un décret voté par le peuple'; les autres, à Smyrne, reçoivent au. prytanée des ambassadeurs venus de la ville de Magnésie °. Dans ces deux cas, les eort1aojvtoc nous apparaissent comme des membres du conseil ;3ou7,r°,), chargés, ainsi que les prytanes athée niens, de présider, pendant un mois sans doute, les séances du conseil et de l'assemblée 6. Un passage d'une inscription trouvée en 1876 dans l'ancienne Nékatennésos', et plusieurs fois rééditée depuis', confirme cette opinion : il y est stipulé que personne n'aura le droit de faire une proposition contraire au présent décret ; aucun magistrat ne devra présenter une proposition de ce genre, aucun orateur la soutenir de sa parole, aucun irtu.r)vto la transmettre à l'assemblée populaire'. C'est bien là le rôle qui appartient aux membres d'une commission permanente du conseil, renouvelée tous les mois. Le président de ces =_-rturjveht était de droit le président de l'assemblée, lorsqu'il y avait lieu de soumettre an peuple quelque délibération du conseil. C'est ainsi que doit s'expliquer l'expression s'rtp.avrerity :ix; ixxa:geixç, trouvée récemment sur un marbre d'lstropolis" : l'ine titulé du décret gravé sur ce marbre comprend le nom d'un prêtre éponyme, le jour du mois, et enfin la men 'AroU toôdtpou). Il ne semble pas douteux que le personnage ainsi désigné n'ait eu dans l'assemblée du peuple le rôle de président que les inscriptions athéniennes attribuent à l'épistate. ll est permis enfin de reconnaître des duPwtot ri'« 3ocd t dans les deux personnages qui, d'après une inscription de Varna (ancienne Odessos), reçoivent des prytanes une couronne honorifique à leur sortie de Tout différents de ces éatu-I,viot nous paraissent être les magistrats religieux qui portent le même nom, et qui ont plus d'une res'sembla,nce, suivant la glose d'.Hésychius, avec les -sphectoi, Et d'abord, au lieu de remplir des fonctions mensuelles, ces magistrats sont partout nommés pour un e,n, avec mission de célébrer certains sacrifices soit chaque mois92, soit même simplement à une date déterminée, une ou plusieurs fois dans l'année. C'est ce qui ressortira d'une étude rapide des inscriptions relatives à ces g7ttpt.lvtoc, EPI •-69 3 -EPI Trois décrets de Cius, en Bithynie, portent dans l'intitulé le nom d'un dsigsivtoç éponyme, suivant une restitution certaine de M. Waddington". Or cet éponyme, comme tous les magistrats de ce genre, est annuel; car deux de ces décrets, datant de la même année, mais non du même mois, nous montrent le mème personnage dans les mêmes fonctions". De plus, un éponyme analogue figure en tète d'un décret de la ville d'Ilion, à côté d'un autre magistrat qui a le titre d'epistate : ilIt N.r,vtEVOVTOç SovTOç 13. Ces deux textes ne nous apprennent pas d'ailleurs quels sacrifices étaient attribués en propre à ces magistrats éponymes. Les 17ctu~visi de Lampsaque ont pour mission spéciale de veiller aux fêtes et aux sacrifices d'Asclépios 73 ; ces fêtes ne se renouvellent pas tous les mois; elles n'ont même lieu qu'une fois dans l'année ; mais les magistrats qui y président sont nommés pour un ani7 ; eux-mèmes, pendant leur année de charge, dans la troisième assemblée du mois de boédromion, désignent leurs successeurs, à raison d'un par tribu'". Les isttusjvtot qui chercheraient à se soustraire à ce devoir sont menacés d'une amende"Des dispositions un peu différentes se rencontrent dans une inscription de Samos, publiée en 1885 par M. Koehler'0. Des 17cq svtot, institués pour célébrer une fête appelée ' iv `E),txmviv? Oua(a, sont nommés, dans chaque tribu de la ville (y)tvaTé,), par les yt%,tau-'t'46Ç. On se demande seulement si ces i)aucrr'~peç sont les chefs ou les membres de la 1cùcaatl,ç 2i. Une clause particulière ajoute que les 1a1µ via, en cas d'absence, doivent transmettre leurs pouvoirs à un remplaçant 22°. S'îls manquent à cette obligation, une amende do 200 drachmes leur est imposée par une commission composée des vo coypagot et des autres membres du collège d'17ctp.zjvtot dont ils auraient dei faire partie z3. Des isrt,u-llvtot célébrant des sacrifices au nom d'une cité tout entière se trouvent encore à Cos, où ils honorent le même jour Asclépios, Hygie et le roi Nicomède°'". D'autres exercent leurs fonctions religieuses dans l'intérieur d'une tribu ou d'une association privée. On en rencontre de cette espèce à Cos, où ils reçoivent l'ordre de distribuer aux içU)ETu( les parts des victimes immolées "3. Dans la même ville, l'association intitulée -cl) xotvty d'avoir offert les sacrifices traditionnels et reçu généreusement dans un banquet les membres de la société 28. Une autre association, fondée par un personnage du nom de Diomédon en l'honneur d'Héraclès, a également des i et es vtol, nommés à raison de trois par an, i,ctµrviou, Ô'alpETntxt TpC; x1T iVt5UTÔV "7. Nous en trouvons trois aussi dans le testament d'Cpictèta, à Théra : chaque année, ils doivent offrir chacun un sacrifice, au nom du suivis âvôpiov via, auyytei v 2B. A Cius, où nous avons déjà vu un iaia,r;vtoç éponyme, les membres d'un thiase élèvent une statue à un personnage qui porte le même titre 29. A Méthymne, les isrq 'nvtot de la tribu iEolis fournissent une victime, pour le sacrifice, à un ancien chef de la tribu honoré de faveurs spéciales36. Enfin une inscription, trouvée récemment (1887) dans la ville de Kys en Carie, nous montre une association, Tô roty v TQ Axyvwrèlev, présidée par un §puCur s ç et par des É7it(L'4tot ces personnages reçoivent ensemble l'ordre de proclamer tous les ans les honneurs décernés à l'un des membres de la société, et de lui attribuer, tous les mois, une part exceptionnelle des victimes31. Air. HACVETTE.