Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article EQUULEUS

EQUULEUS ou ECULEUS. Chevalet, instrument de torture dont on se servait pour punir les esclaves ou pour leur arracher des aveux quand ils étaient mis à la question On en fit ensuite un supplice même pour des hommes libres 2 ; l'equuleus est fréquemment nommé dans les récits des persécutions des chrétiens a. Il ne nous en reste aucune description; nous pouvons seulement nous en faire une idée d'après les expressions employées dans les textes anciens. Ce fut sans doute à l'origine un appareil formé de pièces de bois assemblées sous un angle à la façon d'un tréteau et ayant ainsi quelque chose de la forme d'un cheval: c'est ce que paraît indiquer le nom (equuleus, un petit cheval, un poulain') et l'on peut ajouter que le chevalet sous cette forme est resté un moyen de châtiment ou de torture jusqu'aux temps modernes: le patient était placé à cheval sur l'angle aigu de la traverse supérieure, ou même assis sur une véritable pointe, avec des poids aux pieds et aux mains, de manière à augmenter la pression naturelle du corps'. Mais ce n'est pas au chevalet ainsi construit que s'appliquent la plupart des termes qu'on trouve chez les anciens, De ce qu'ils disent on peut inférer que l'equuleus était, au moins au temps de l'Empire un poteau dressé (stipes, lignurn)7 auquel le supplicié était suspendu 8, les mains attachées derrière le dos' ; et cela fait supposer que les bras relevés passaient par-dessus une barre transversale (patibuluna) placée au haut du gibet, semblable à celle sur laquelle étaient fixées les mains des condamnés que l'on crucifiait )cnoxj. Les bras et les jambes étaient serrés par des cordes (finies, fidieulae)10 tendues au moyen de roues et de manivelles", qui tiraient les membres en sens opposés ,jusqu'à les disloquer et à faire craquer les os12. E. Simon.