FADIILIA. Ce mot avait plusieurs sens chez les Romains.
1. Dans ses extraits de Festus, Paul Diacre nous apprend l'existence du mot osque fanlel, qui signifiait esclave, et d'où famulus et familia tiraient leur origine. Cette étymologie fixe le sens primitif de familia comme la réunion des famuli soumis à un maître. C'est ainsi que l'on disait « les familles de gladiateurs2 ».
Les esclaves publics formaient aussi dans leur ensemble
Par extension, les esclaves étant, comme les troupeaux (pecunia), un des éléments principaux de la richesse chez les anciens Romains, familia en prit le sens général de patrimoine 3. C'est ainsi qu'il est employé dans la loi des Douze-Tables : Adgnatus proximus fami
action en partage des successions. C'est aussi le sens du familiae emptor, acheteur de patrimoine, qui jouait un rôle dans les formalités du testament per aes et libram4
Familia signifie aussi ce qu'on entend en français par la famille. Cette autre extension du sens primitif est également aisée à comprendre, puisque les enfants in potestate et la femme in manu n'étaient pas moins soumis au père de famille que les esclaves eux-mêmes. A ce point de vue, on distingue en droit romain deux espèces de famille : 1° la réunion des personnes libres, soumises
actuellement ensemble à la puissance d'un même père de famille ; 2° la réunion des agnats (familiam dicimus omnium agnatorum 5), c'est-à-dire des personnes qui ont été ou auraient pu se trouver toutes soumises à la puissance d'un même père de famille, bien que cette puissance soit actuellement éteinte et même n'ait jamais existé en fait sur toutes à la fois [AGNATI, PATERFAMILIAS] s. C'est dans cette dernière acception que sont prises les familles désignées au sein des gentes par le
cognomen [GENS, NOMEN], ainsi les Gracchus, les Scipio, les Cato, etc.
Au bas-empire dans l'organisation de l'armée, on trouve les tirones répartis en familiae ou escouades.
F. I3AUDRY.