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FECUNDITAS. Personnification de la fécondité des impératrices romaines. Le premier usage qui en fut fait dans la religion officielle, date de Néron'. Lorsque, en l'an 63, Poppée lui donna une fille qui, d'ailleurs, nevécut guère, le Sénat répondit aux transports de l'empereur en votant des supplications et en élevant à Fecunditas un temple dont la dédicace donna lieu à des jeux qui rappelaient la commémoration de la victoire d'Actiurn sous Auguste. Henzen a cru relever des traces de cette fête dans les Actes des Frères Arvales pour le douzième jour des Calendes de février; jour où le collège s'acquittait des voeux formés pour l'heureuse délivrance de l'impératrice'. Le culte de Fecunditas reparaît plus tard sur les monnaies, frappées en souvenir d'événements semblables. C'est là aussi qu'il faut chercher les représentations de cette divinité; elle n'est guère qu'une copie de Venus
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Felix, déesse de la fécondité, que l'on figurait sous les traits d'une mère, avec le sceptre dans une main et un enfant sur le bras'. Une monnaie de Faustina (fig. 2916) la montre avec un enfant sur chaque bras et deux autres debout à ses côtés; l'exergue porte Fecunditas Augustae; Poppée et sa fille avaient toutes deux reçu ce titre d'honneur dans le décret qui instituait le culte de Fecunditas. II n'est pas douteux que les monnaies où la divinité figure n'aient la préten
tion de la représenter sous lés traits mêmes de l'impératrice qu'elles célèbrent'. Les monnaies de Barbia Orbiana et d'Otacilia où on lit Fecunditas temporum appartiennent à un ordre d'idées différent; Fecunditas y équivaut simplement à Felicitas et personnifie la prospérité au sens général'. J.-A. HILD.
FELICITAS (Eèruxla). Déesse de la fertilité et des événements heureux. A l'origine la fertilité et la fécondité étaient considérées comme le plus grand des bonheurs. Pline emploie le terme felicitas terrae pour parler de la fertilité'. Comme déesse des événements heureux, Felicitas est à distinguer de FORTUNA, comme Eèru7(x doit l'être de Tézrl2. On l'oppose à la Fortune variable (Fortuna volubilis), et c'est alors le bonheur durable 3. Aristote, qui définit E' oyia comme la bonne fortune la distingue aussi d'une autre personnification, Eû6ay.0via 5.
Eèroy(a est représentée à côté d'Aphrodite sur une hydrie peinte, trouvée en Apulie et conservée à Carisruile, qui représente le jugement de Pâris. Elle porte un diadème et tient des deux mains une couronne ; au-dessus d'elle, on lit l'inscriptiojil EYTYXIA 6. Le même nom se lit sur une méta placée derrière une figure assise et tenant une corbeille, qui est représentée sur un vase peint provenant de la Pouille C'est le même nom qu'on doit compléter sur une pierre gravée où l'on trouve une épithète latine, Bon(a)EVT(uz(x) 8.
Felicitas eut plusieurs temples à Rome. C. Licinius Lucullus en éleva un en souvenir de son heureuse expédition en Espagne, pendant les années 151 et 150 av. J.-C. et plaça devant la façade des statues en bronze, oeuvres de Praxitèle, que Mummius avait rapportées de Thespies9. La dédicace du sanctuaire eut lieu peu après 146 avant Jésus-Christ. L. Licinius Lucullus, petit-fils du précédent, commanda une statue de la déesse à Arcésilas, mais il mourut en 56 avant Jésus-Christ, et il semble que la
statue n'ait jamais été faitef0. Ce monument était placé sur le Velabrum, et c'est là que se brisa l'essieu du char de triomphe de César 11. En 44, César fit élever à la déesse, sur l'emplacement de la Curia Hostilia, un autre temple qui fut achevé seulement par M. Aemilius Lepidusf2. Dans le calendrier d'Antium, il est dit qu'à la date du ter juillet, on sacrifie à la Félicité dans le Capitole 13, et d'après le calendrier d'Amiternum, on lui offre également un sacrifice, le 9 octobre : Genio public(o),
faustae Felicitati, Vener(i) Victr(ici) in Capitol(io)14.
Mommsen 15 identifie ce lieu de sacrifice avec le temple que César avait fait élever i6. D'après un fragment des Fastes d'Urbino il y avait sur le champ de Mars un autel de la déesse, que Becker 18 assimile à un autre placé dans un lieu appelé in theatro marmoreo 19. En tout cas, le théâtre de Pompée est cité comme un endroit où l'on rendait un culte à la Felicitas 2°. On présumait que Tibère était né à Fundi et on éleva dans cette localité une statue de la Félicité 21. On sait par les Actes des Frères Arvales que le sacrifice offert à cette divinité consistait généralement en une vache 22. Dans les inscriptions de ce recueil, la Felicitas vient après Jupiter, Junon, Minerve et après la Saisis Publica; ailleurs, on la voit réunie à Isis, à Sérapis, à Bonus Eventus, à Caelestis Fortuna et au Lar Vialis 23 ; ailleurs encore, elle est citée après Venus Victrix, llonor et Virtus 2'. Une inscription nous apprend qu'il y avait une statue d'argent de la Felicitas, dans la ville d'Aeclanum, en Apulie 25.
Dans une boulangerie de Pompéi, on a trouvé sur le four l'inscription : Hic habitat Felicitas, tracée au-dessus et au-dessous d'un phallus 26. Mais il ne faudrait pas tirer de cette représentation des conclusions importantes pour le culte de la divinité. L'inscription complète la signification du symbole qu'elle accompagne et qui devait préserver la maison contre toute mauvaise influence
Les monnaies romaines nous offrent de nombreuses représentations de la Felicitas. La plus ancienne se trouve sur un quinaire de la famille Lollia, qui représente une tête de femme diadémée à droite, derrière laquelle on lit FELICIT [atis] 27 (fig. 2917). Sous l'Empire, c'est à l'époque de Galba que la Felicitas paraît sur les monnaies, où elle est représentée appuyée contre une colonne, et tenant une patère et une corne d'abondance 28. On la trouve ensuite nommée avec des épithètes diverses:
Felicitas Augusta 2°, Felicitas Augusti, F. Augustorum
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nostrorum, F. Gaesarum nostrorum, F. Imperatorum, F. perpetua, F. perpetua Saeculi, F. populi romani, F. publica, F. Postumi Augusti, F. Reipublicae, F. Romanorum, F. Saeculi, F. T emporum. F. Deorum, F. Ralieu, Aeterna Felicitas l. La Félicité tient souvent un ca
ducée, quelquefois un rameau de la main droite ; sur des monnaies d'Hadrien, elle donne la main à l'empereur 2. Elle sacrifie quelquefois sur un autel. Sur un médaillon de Commode portant la légende Temporum Felicitas, elle est représentée sous la figure d'une femme
assise au pied d'un arbre et entourée d'enfants qui personnifient les quatre saisons3. La légende Felicitas aug. accompagne sur un médaillon en or de Postume les bustes accolés de la Victoire et de la Félicité qui tient un rameau4. Sur des bronzes d'Antonin le Pieux, la Félicité debout tient un capricorne et un caducée ailé ,9
(fig. 2918). Enfin sur de nombreuses pièces d'Hadrien, la divinité n'est pas figurée, mais son nom est écrit, I1'elicitati aug., sur la voile d'une galère prétorienne 5.
Felicitas fut le mot d'ordre donné aux troupes de César à la bataille de Thapsus'.
On a identifié l'alma Faustitas d'Horace 8 avec la Féli
s'appliquent à toute ouverture formée dans un mur d'édifice, pour introduire l'air et la lumière.
1. Les noms qui ont servi plus tard à désigner les fenêtres n'existent pas encore dans la langue homérique. On n'y trouve pas une fois Oup(;, non plus que ii ou 67ra(, mais peut-être dans le vers de l'Odyssée
où il est dit qu'Athéné s'échappa sous la forme d'un
vers dont la lecture et le sens partageaient déjà les commentateurs dans l'antiquité, on peut trouver la preuve que 6 rri avait dès lors la signification d'ouverture pratiquée dans la paroi ou la couverture d'un édifices.
Si l'on adopte cette interprétation, faut-il admettre que le Mégaron du palais homérique ne recevait la lumière que par l'ouverture du toit qui laissait échapper la fumée, ou encore qu'il y avait plusieurs 'inca( latérales ?
Les fouilles récemment exécutées sur d'antiques acropoles du Péloponnèse n'élucident pas cette question ; dans les palais de la Grèce primitive dont on a découvert les ruines, le Mégaron est parfois accompagné de galeries étroites, auxquelles s'adossent un certain nombre de
pièces. La lumière pouvait donc pénétrer dans les espaces ainsi entourés, aussi bien par des ouvertures de toit, surélevées ou non, que par des vides percés à une grande hauteur, au-dessus des petites salles G.
II. Les exemples de fenêtres se rapportant aux grands monuments élevés par les Grecs, avant la conquête romaine, sont en très petit nombre; ils ne fournissent que des données incomplètes sur le rôle de ces sortes d'ouvertures, dans l'architecture monumentale.
Tout ce que les découvertes faites à Tirynthe, Mycènes, Athènes, Délos, etc., ont révélé au sujet des fenêtres d'habitation, tout ce que les bas-reliefs, les peintures et les auteurs anciens nous en ont appris, peut se résumer en quelques mots. Dans l'habitation grecque, la fenêtre était loin d'être « l'âme de la maison 7», comme elle l'est aujourd'hui en Europe. Au rez-de-chaussée, sur la rue, les fenêtres étaient rares et de petite dimension; elles se montraient parfois si étroites qu'on les a justement dénommées des « fentes de lumière»). Les chambres de cet étage ne recevaient souvent d'autre jour que celui qui pénétrait par la porte de chacune d'elles. Il en était de même dans les cours intérieures. La lumière entrait généralement dans les salles disposées autour de ces espaces découverts, par les portes ouvertes sous les péristyles. C'est surtout aux étages supérieurs que les murs des habitations étaient percés d'un certain nombre de fenêtres, autour des cours, sur les jardins et quelquefois même sur la rue [nones].
Après cet exposé succinct, notre attention se portera d'une façon particulière sur la fenêtre grecque, considérée en soi. Nous devrons toutefois nous servir des mots usités dans notre langue, pour désigner les diverses parties dont elle se compose, car les noms donnés par les anciens aux matériaux joints ensemble pour constituer une ouverture régulière, se rapportent spécialement à la construction des portes ; c'est donc aux mots
JANUA, OSTIUM, PORTA, que l'on devra chercher l'explication de ces termes.
La catastrophe volcanique qui, environ dix-huit cents ans avant notre ère, causa l'effondrement central de l'île de Théra, dans la mer ]Égée, a eu pour effet de conserver sous le sol non submergé de cette île plusieurs maisons des temps préhistoriques ; ces habitations découvertes il y a quelques années sont construites en blocs de lave irréguliers, liés entre eux par une matière terreuse et entremêlés de branches d'olivier sauvage. Quoique la plus grande partie de leurs murs fût renversée, il a été aisé de reconnaître que l'on y avait ménagé des fenêtres quadrangulaires dont les linteaux étaient constitués au moyen de poitrails de bois 9.
Les fouilles de Tirynthe et de Mycènes, auxquelles on
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doit tant de notions précieuses sur l'architecture primitive de la Grèce, n'ont mis au jour aucun exemple de fenêtre. Mais elles ont montré que, dans ces villes, les portes des grands édifices étaient construites avec des jambages et des linteaux en bois. Cette particularité permet de supposer avec toute vraisemblance qu'il en était de même des fenêtres qui ont dû éclairer certaines salles, dans ces mêmes édifices'.
Si cette conjecture avait besoin d'être fortifiée, elle le serait par un argument tiré du mode de construction qu'employaient les architectes de ces antiques cités. A Tirynthe, comme à Mycènes, les murs des maisons et ceux des palais sont composés les uns de moellons très irréguliers, en calcaire compact, maçonnés avec de l'argile z, les autres, d'assises de briques crues qui, en parement, alternent avec dé longues poutres encastrées dans une partie de l'épaisseur du mur, entre ces assises 3. Or, dans le premier cas, un cadre d'une assez forte épaisseur était nécessaire pour permettre la formation d'un vide dans des matériaux non disposés en assises et d'ailleurs insuffisamment liés. Comme sur aucun point des fouilles on n'a observé de blocs de pierre répondant à cette destination, il faut bien en conclure que le bois formait en général la matière des encadrements dont nous parlons. L'emploi d'un mode de construction en bois et en terre crue, dans le second cas, motivait aussi, pour les fenêtres, un encadrement de nature ligneuse.
Le petit édifice situé dans l'île d'Eubée et que l'on nomme d'ordinaire le temple du mont Ocha, offre un des exemples les plus anciens de la fenêtre constituée dans un mur de pierres, plus ou moins régulièrement appareillées (fig. 2919). Cette fenêtre, de faible dimension, consiste en un vide créé par une interruption des assises et couvert par un linteau, à sa partie supérieure °. Une observation est ici nécessaire ; la porte de cet édifice est également couronnée d'un linteau, mais les côtés de l'ouverture au lieu d'être formés, comme dans les
fenêtres, par les assises mêmes du mur, le sont par deux jambages monolithes appuyés contre ces assises, dans le sens de leur épaisseur, et légèrement inclinés sur l'axe de la porte. On voit en Asie Mineure, dans le temple
de Labranda auquel on attribue une haute antiquité', des fenêtres construites comme celles de l'édifice du mont Ocha; elles ont un tableau et une embrasure droite qui est tournée vers le dehors 6.
Au centre d'un bas-relief découvert en 1864 dans l'île de Thasos, et qui paraît remonter au commencement du
ve siècle, il existe une niche peu ,profonde et presque carrée (fig. 2920). Selon toute vraisemblance on a voulu figurer ainsi la
porte d'un édifice; en fait, c'est une fenêtre monumentale que l'on a représentée'. Cet exemple est caractérisé par des formes d'une certaine richesse. On y distingue: 1°l'ouverture trapézoïdale; 2° le cadre
à moulures saillantes entourant cette ouverture; 3° la tablette qui surmonte le cadre et les deux maigres consoles
sur lesquelles elle s'appuie. ;t1 Tout autres et beaucoup plus simples se montraient les fenêtres encore
en place dans la façade postérieure de l'Érechthéion, à la fin du siècle dernier. D'après Stuart' le cadre en saillie de ces fenêtres semblait accuser un linteau, des piedsdroits et une tablette d'appui, (un chambranle, suivant l'expression moderne), mais il n'offrait, à vrai dire, que l'image en basrelief de ces éléments de construction. Dans cet exemple, en effet (fig. 2921), les pieds-droits, de même que la tablette inférieure et le linteau, sont simplement sculptés sur les assises du mur et si, à la partie supérieure de la fenêtre (fig. 2922), les moulures s'infléchissent de chaque côte à angle droit, c'est afin de figurer sur le linteau réel un pseudo-linteau, de moindre dimension. Une feuillure dans l'épaisseur des fenêtres était
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destinée à recevoir un châssis d'éclairage 6 (fig. 2923).
La tour de l'île d'Andros, l'une des Cyclades, paraît dater de la dernière moitié du ive siècle. A différentes hauteurs, elle est percée de fenêtres (fig. 2924) dont la construction est semblable à celle de la porte qui existe dans le petit temple du mont Ocha, et que nous avons
z .s".
décrite plus haut. Point de saillies sur le mur. Mêmes pieds-droits monolithes et inclinés, même linteau encastré dans les assises et débordant les pieds-droits. De plus, tablette inférieure, comme à la fenêtre de l'l rechthéion et tablette de recouvrement sur le linteau, comme dans la niche du bas-relief de Thasos2.
On s'est demandé, avec raison, quel motif avait porté les Grecs à employer une structure aussi singulière, aussi en désaccord avec les exigences d'une construction normale? Car il n'est pas douteux qu'avec cette disposition les pieds-droits et le linteau sont exposés à se briser, en cas de tassement des assises. La réponse à cette question s'offre en quelque sorte d'elle-même. La fenêtre de la tour d'Andros et toutes celles du même système sont l'image parfaite, la reproduction exacte, avec d'autres matériaux, de la fenêtre en bois des anciennes maisons construites en briques crues ou en moellons irréguliers.
Ce mode d'ouvertures encadrées par quatre membres de bois ou de pierre devait être d'un emploi fréquent dans les édifices, à en juger par les peintures des vases grecs. La figure 2925 est tirée d'une de ces peintures 3.
Quelquefois des fenêtres peintes sur les vases s'étendent considérablement en largeur; elles sont alors gémi
nées, c'est-à-dire divisées en deux parties, comme dans la figure 2926 empruntée à un vase peint'. De même, plusieurs bas-re
liefs connus sous la désignation de Bacchus chez Ikarios ont pour fond un vaste édifice percé de fenêtres dans lesquelles un pilier central créé deux ouverture s distinctes8 (fig. 2927).
Dans une autre peinture de vase (fig. 2928), un double cadre, d'un caractère seulement décoratif, accompagne la fenêtre,
étroite comme une meurtrière de fortification'. Une autre encore (fig. 2929) montre le large ébrasement dont on entourait parfois ces petites ouver
tures pour faciliter l'introduction ^1j
de la lumière dans l'édifice'.
En résumé, de l'origine de l'art grec à sa décadence, la fenêtre de pierre a été souvent construite et toujours décorée d'après le type de la fenêtre de bois. Quand la fe
nêtre de pierre n'a pas de moulures, qu'elle est sans saillie sur la muraille, deux cas sont à considérer : 1° Elle est composée, comme dans la tour d'Andros, d'un appui, d'un linteau et de deux pieds-droits monolithes. Ce sont autant d'éléments de construction qui, réunis, ressemblent à une charpente de pierre, insérée en quelque sorte dans le mur et qui forment un tout, stable en soi, mais sujet à se rompre dans certaines conditions. 2° Ou bien, ainsi que dans le petit temple de l'île d'Eubée, les assises du mur remplacent les pieds-droits monolithes et portent seules le linteau. Dans ce cas, l'imitation n'est plus apparente et la construction est meilleure.
Quand les fenêtres ainsi construites sont encadrées de moulures, ainsi qu'à l'frechtliéion, cette ornementation rappelle toujours, plus ou moins, la forme et la disposition des quatre membres qui caractérisent les fenêtres de bois. Parfois s'y joint la tablette de recouvrement et les consoles de la niche de Thasos, en souvenir du petit auvent qui abritait certaines fenêtres des premiers âges.
Ajoutons qu'en ce qui regarde la structure des fenêtres, le mode des pieds-droits monolithes et celui des assises du mur tenant lieu de pieds-droits ont été employés simultanément en Grèce, aux mêmes époques et quelquefois dans le même édifice'.
Nous parlerons, pour mémoire seulement, de l'ouverture singulière que l'on remarque au sommet des murs transversaux du temple de la Concorde, à Agrigente. Les formes en sont tout à fait insolites. On y voit (fig. 2930)
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un linteau orné d'arcatures, comme le fut souvent celui des fenêtres d'habitation pendant le moyen âge 1. Signa
Ions aussi, dans les fortifications de Messène, élevées par Épaminondas, une niche (fig. 2931 et 2932) dont les formes
décoratives ne sont probablement pas sans analogie avec celles que devaient avoir les fenêtres au commencement du me siècle. Des dalles monolithes en forment les pieds-droits et les moulures y rappellent celles de l'architecture pompéienne 2. Les fenêtres des tours qui avoisinent cette niche reproduisent au contraire l'exemple du mont Ocha, ou elles se terminent par l'encorbellement trian
gulaire, si commun dans les anciennes fortifications de pierre appareillée (fig. 2933) 3.
Il nous reste à indiquer les proportions ordinaires des fenêtres grecques. Le vide des fenêtres de l'Érechthéion est, en hauteur, double de sa largeur, à une petite quantité près. Cette proportion de hauteur est un peu moindre dans les fenêtres du temple de Labranda et dans celles de la tour d'Andros.
III. L'éclairage des maisons primitives de l'Italie est clairement indiqué dans les urnes cinéraires en terre cuite qui ont été découvertes en grand nombre dans le Latium, vers les monts Albains, et dans quelques villes
1V.
de l'Étrurie, Ces urnes reproduisent différents types de maison, les unes rondes ou elliptiques, avec un toit en forme de cône, et les autres, quadrangulaires, avec un comble à deux ou à quatre versants
La plupart des urnes rondes montrent que, dans les habitations construites d'après ce modèle (probablement les plus anciennes), la
lumière pénétrait par la porte et par une lucarne percée dans le toit, mais non au centre. Cette dernière ouverture devait servir aussi de passage à la fumée. Une des urnes trouvées à Corneto (fig. 2934), accuse une petite fenêtre indépendante de la porte'. Les urnes quadrangulaires indiquent, au con
traire, que, dans les habitations de cette forme, il existait à la partie supérieure du toit une ouverture centrale, laquelle est l'origine vraisemblable du CAVAEDIUM de la maison romaine
Outre ce que nous font connaître les urnes cinéraires, un certain nombre de renseignements nous sont parvenus surles fenêtres des Étrusques, grâce à l'habitude qu'ils avaient d'imiter dans la structure des tombeaux celle des habitations. Ainsi à Bieda, où la nécropole a l'apparence d'une ville avec ses rangées de maisons, de chaque côté de la porte du tombeau on voit une petite fenêtre'. A Cervetri, la chambre principale du tombeau figure un atrium autour duquel sont placées d'autres chambres communiquant avec lui par de petites fenêtres, comme pour recevoir la lumière $. Sur une urne en albâtre de Volterra, on a représenté l'attaque d'une ville ; à côté de la porte on voit une fenêtre carrée9. Un tombeau de Chiusi offre l'exemple d'ouvertures à encadrements percées dans la voûte 10.
IV. Les ruines des monuments et les représentations figurées sur les médailles prouvent que la fenêtre était d'un emploi ordinaire dans certains édifices de Rome, tels que les basiliques", les thermes 1°, les nymphées 13, les portes de villes 14, et parfois dans les amphithéâtres 15 et les temples de petites dimensions16
A quelques différences près, la lumière du jour était distribuée, dans la maison romaine, de la même manière que dans la maison grecque. C'était principalement à l'intérieur de l'habitation, souvent au rez-de-chaussée, du côté des jardins, et plus souvent encore dans les espaces découverts, au-dessus de l'atrium et des péristyles, que les fenêtres s'offraient à la vue [Doms, CAVAEBluM, ATRIUM.] Il semble même qu'à l'origine, le nom de fenêtre ait été spécialement appliqué aux ouvertures des étages supérieurs 17.
Avant l'ensevelissement final de Pompéi sous la cendre, les maisons de cette ville avaient eu plusieurs fois à souffrir des éruptions du Vésuve. Souvent reconstruites
931
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ou restaurées, elles fournissent des documents précieux pour l'étude des rôles successifs que la fenêtre y a joués. Les constatations que l'on a faites à ce sujet se résument en ceci : des époques les plus éloignées aux moins anciennes, les dimensions de la fenêtre ont été graduellement augmentées. Si, dans les constructions en pierre des lointaines époques, dans la maison osque, l'ouverture de lumière n'est pas toujours une fenêtre, au sens rigoureux du mot, celle-ci apparaît plus tard et, s'agrandissant peu à peu', elle acquiert, dans l'intérieur de la maison des derniers temps bâtie avec de légers matériaux, une dimension de largeur qui surpasse celle que nous donnons ordinairement aux fenêtres dans nos habitations. Plusieurs fenêtres de la maison du Chirurgien ont de 4m,68 à 4m,77 de largeur2. .
Vitruve dit que les salles nommées égyptiennes avaient un ordre supérieur de colonnes, entre lesquelles étaient des fenêtres, et que ces salles ressemblaient ainsi aux basiliques3. Ce même auteur nous apprend encore l'existence, dans les salles qu'il appelle cyzicènes, d'une sorte de fenêtre (fenestra valvata), s'ouvrant à fleur de sol, comme les portes'.
Les maisons de plaisance situées en plein champ avaient des fenêtres en bien plus grand nombre que les maisons urbaines. Nous savons, par Pline le Jeune, que si, dans les édifices de ce genre, certaines pièces, telles que les chambres à coucher, étaient privées de lumière 5, d'autres salles, au contraire, étaient largement éclairées, au moyen de nombreuses fenêtres qui, comme celles dont parle Vitruve, descendaient jusqu'au plancher(fenes1r e valvatae), pour permettre de mieux voir la campagne 6.
Dans des bâtiments d'un autre genre, tels que les Bains, par exemple, le jour était distribué avec tout autant d'abondance ; certaines salles de ces édifices étaient percées de façon à recevoir la lumière du soleil de tous les côtés et à permettre de voir le dehors, même pendant le bain [BALNEUM].
Sur la rue, les fenêtres des maisons romaines étaient fort petites; les anciennes maisons de pierre n'avaient, en général, qu'un rez-de-chaussée, et les ouvertures à cet étage étaient rares, étroites? et souvent placées à une hauteur assez grande, pour que l'on ne pût voir de la rue l'intérieur des pièces [nouus, fig. 2549]. A Pompéi elles ont une largeur qui varie entre six et trente centimètres g. Plus tard, ces sortes de meurtrières furent remplacées, dans les maisons légèrement construites, par des barbacanes de plus grande dimension, mais le mode des petites ouvertures n'en persista pas moins. Une peinture de la maison de Livie montre, en effet, une rue de la Rome impériale, où les édifices paraissent criblées de « fentes de lumière n [DoMUS, fig. 2517].
A l'intérieur de l'habitation, les proportions de ces ouvertures s'accroissaient beaucoup, par une embrasures large et très évasée. Cette disposition offrait l'avantage de faciliter dans les pièces l'introduction de la lumière, en même temps que la vue des objets extérieurs. La maison d'Epidius Rufus, à Pompéi, en offre (fig. 2935) un exemple remarquable 10. Dans quelques maisons de
cette même ville, entre autres dans celle du Faune, ces petites fenêtres éclairaient, concurremment avec la porte, les chambres situées devant le péristyle 11
Il convient maintenant de faire connaître l'ornementation et la structure des fenêtres romaines; nous commencerons par celles de ces ouvertures qui accusent l'influence de l'art grec.
Les fenêtres du temple de Vesta à Tivoli, sont trapézoïdales. A l'extérieur, elles se composent d'un chambranle entourant l'ouverture
de trois côtés et reposant sur une table d'appui (fig. 2936). Une corniche est placée directement sur le chambranle 12, Dans l'intérieur du temple, cette disposition est modifiée : le chambranle encadre complètement le vide et il
se replie, en crossettes, aux quatre angles de la fenêtre, pour contourner la tablette d'appui et le linteau encastrés dans le mur (fig. 2937) ; l'embrasure droite se présente du côté extérieur 73.
Quatre crossettes entrent aussi dans la composition du chambranle qui orne les fenêtres, également trapézoïdales et à linteau, d'un édifice antique de Palestrine (fig. 2938) ; ce chambranle est couronné d'une frise et accompagné de deux consoles sur lesquelles s'appuie la corniche 1;. De même, une corniche et deux consoles surmontent l'encadrement rectangulaire d'une petite fenêtre (fig. 2939), dans l'édifice de la voie Appienne, auquel on a donné le nom de temple du dieu Rediculus. Les moulures du chambranle et celles de la corniche sont couvertes de rais-de-coeur, de pirouettes et de feuilles d'eau. Ces ornements ont été sculptés sur les briques avec lesquelles on a construit l'édifice 15. On retrouve donc dans ces trois exemples, et diversement combinées entre elles, toutes les formes employées déjà par les Grecs aux ve et ive siècles, dans la niche du basrelief de 'Masos et dans les fenêtres de l'Érechthéion.
Quand les édifices romains sont construits en grand ou
en moyen appareil, la fenêtre ne comporte pas de piedsdroits monolithes comme dans la tour d'Andros, les assises en tiennent lieu et c'est sur elles que l'on sculpte, en bas-relief, la décoration des ouvertures. II n'en est pas ainsi,
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nécessairement, quand les murs sont en maçonnerie de blocage.
Plusieurs exemples de fenêtres à linteau sont encore à remarquer. Ce sont d'abord les fenêtres entourées d'un simple chambranle en saillie', avec ou sans cros
sottes', et celles dont l'encadrement est en retraite sur le nu du mura; puis les fenêtres des édifices élevés aux époques de décadence, quand les traditions de Par
chitecture grecque étaient pour la plupart tombées dans l'oubli. Une ornementation excessive caractérise d'ordinaire les chambranles et les corniches de ces ouvertures, souvent surmontées d'un fronton (fig. 2940).
Nous avons à signaler, enfin, des fenêtres qui font partie intégrante de l'architecture romaine proprement dite ; elles se terminent par un arc à plein cintre, établi au moyen de voussoirs', comme celui des portes de ville, en Étrurie. Ainsi sont construites, dans les thermes, les grandes ouvertures qui éclairaient les salles. On doit comprendre, parmi les fenêtres de ce genre, celles qui étaient complètement circulaires 6.
Les proportions des fenêtres romain'es sont très diverses. Dans l'édifice antique de Palestrine (la basilique), dont nous avons parlé précédemment (fig. 2938), les fenêtres ont une hauteur qui dépasse le triple de leur largeur ; la hauteur n'atteint pas tout à fait le triple de la largeur dans celles du temple de Vesta, à Tivoli' (fig. 2936).
A Pompéi, les fenêtres des maisons sont assez souvent de forme carrée. On trouve aussi dans les peintures pompéiennes des fenêtres plus larges que hautes. Ce mode grec, moins fréquemment employé par les Romains, ne paraît pas avoir été jamais complètement abandonné 3. Remarquons, en terminant, que dans les différents modes de l'architecture antique, l'ornementation de la fenêtre se distingue seulement de celle de la porte par un peu plus de simplicité et que, d'un mode à l'autre, elle n'offre pas toujours des caractères nettement tranchés. Les chambranles à crossettes, par exemple, encadrent aussi bien les fenêtres des édifices doriques que celles des édifices ioniques et corinthiens, mais les corniches reposant sur des consoles se rapportent plus spécialement aux derniers.
V. Nous n'avons plus qu'à indiquer les divers procédés employés par les anciens pour clore les fenêtres.
Il convient de le dire tout d'abord, certaines catégories de fenêtres n'ont probablement jamais reçu de fermeture permanente. L'air qui entrait par les fentes de lumière ne devait pas gêner beaucoup les rudes habitants des anciennes maisons de la Grèce et de l'Italie. On pouvait d'autant mieux laisser ces barbacanes non fermées qu'il était impossible de s'introduire par leur moyen dans l'intérieur des habitations. Mais il n'en était pas de même des ouvertures plus grandes : elles n'opposaient pas d'obstacle à une entrée par escalade. Pour obvier à cet inconvénient on s'y prit de différentes façons. Une des plus simples fut d'adapter des volets aux fenêtres. Ce genre de fermeture a comporté plusieurs dispositions :
10 Le volet à un vantail. On en voit un exemple (fig. 2941) dans la basilique de Tafkha, dans le Haouran 9. Bien qu'il n'appartienne pas à l'antiquité classique, cet exemple n'en mérite pas moins l'attention. On sait, en effet, que plusieurs siècles après le commencement de notre ère, les architectes de la Syrie Centrale suivaient encore les traditions des constructeurs grecs et qu'ilspersistaient à en appliquer les méthodes. Le volet de la basilique de Tafkha est monolithe et arrondi sur l'un
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de ses côtés verticaux. Au-dessus et au-dessous de cette partie cylindrique, sont des tourillons taillés dans la dalle même. Ils s'engagent dans des trous percés, l'un dans le linteau, et l'autre dans la tablette d'appui de la fenêtre. Ce mécanisme rudimentaire est celui de la fermeture à pivot et à crapaudines; on s'en servait aussi chez les anciens pour faire mouvoir les
portes de bois, mais, dans ce cas, il était en métal. 20 Le volet à coulisses. Les volets des fenêtres ne tournaient pas toujours sur un axe, comme celui que nous venons de décrire. C'est dans les rainures d'un cadre, placé contre le mur, qu'on les faisait glisser. Il suffisait de leur imprimer un mouvement de va-et-vient pour ouvrir ou fermer la fenêtre à volonté : c'est ce qu'on a pu reconnaître à Pompéi, où les volets ont laissé leur trace en quelques endroits'.
3° Les volets à deux vantaux. -On les a souvent représentés sur les vases greés; la façon dont ils étaient construits y est même indiquée (fig. 2942). Des planches clouées sur des traverses composaient chaque vantail 2.
4° Les volets à crémaillère.
Ils tournaient sur un axe horizontal placé à hauteur du linteau ; une crémaillère fixée dans le mur permettait de les
ouvrir sous un angle plus ou moins grand. Ce système, encore en usage dans certaines contrées, appartenait surtout, chez les Grecs, à l'architecture militaire. Des volets de ce genre sont désignés dans une inscription de la fin du Ive siècle, qui se rapporte à la construction des murs d'Athènes 3.
Un autre mode de fermeture fut celui des clathri ou Iransennae, sorte de grilles fixes ou mobiles°; ces dernières pouvaient tourner sur un axe vertical, comme les volets de la basilique de Tafkha5. C'est dans l'embrasure de la fenêtre et contre le tableau, lequel se présentait d'ordinaire à l'extérieur comme nous l'avons vu, qu'on plaçait des châssis dont la surface était découpée à jour par des ornements géométriques.
Il y avait des CLATDRI de différentes matières : on en a conservé de bronze, de fer, de marbre à Home et à Pompéi. Dans cette dernière ville, ils étaient le plus souvent de bois; ceux de l'amphithéâtre de Pola 6, forment des entrelacs dont les traverses ou barreaux
sont de pierre. D'autres, qui nous sont également parvenus, répètent, on n'en peut douter, l'ornementation des châssis de bronze. Tel est (fig. 2943) un fragment de marbre évidé, que l'on suppose provenir du cirque Flaminien 7. Les croisillons à nervure de cette plaque lui impriment le caractère d'une grille de métal.
Qu'ils aient été de marbre ou d'autres matières, les clathri des édifices circulaires représentés sur plusieurs bas-reliefs antiques (fig. 2944) ont ce même carac
tère; c'est toujours un mince treillis rectiligne ou curviligne, qui ferme les entre-colonnements de ces temples'. Dans quelques exemples cependant, l'ornementation est de forme végétale. Il en est ainsi d'une imposte que l'on voyait encore au siècle dernier parmi les ruines, sur l'emplacement du cirque Maxime
Dans la maison du Labyrinthe, à Pompéi, on a trouvé, au-dessus de la porte d'entrée, une claire-voie en terre cuite, employée là probablement comme moyen d'aération 10. Des claires-voies exactement semblables étaient placées dans les colombiers pour servir d'entrée aux pigeons [COLUMBARIUM, fig. 1738]. Ces objets, de fabrication courante, pouvaient remplir, en effet, l'une et l'autre de ces destinations.
Les fermetures évidées dont nous parlons, offraient certains avantages, au point de vue de la sécurité intérieure des maisons, mais elles étaient impuissantes à protéger contre les intempéries les salles qu'elles éclairaient. Les anciens parvinrent, un peu tardivement d'ailleurs, à empêcher l'introduction de l'air par les fe
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nêtres, sans mettre obstacle à l'entrée de la lumière. Ils se servirent à cet effet des specularia, terme générique par lequel on désignait toutes matières translucides, et spécialement celles qui sont disposées en plaques unies et de peu d'épaisseur.
Pendant longtemps, il a été admis que ce mot signifiait seulement, pierre spéculaire ; mais on a renoncé à le traduire ainsi, en beaucoup d'endroits où il est question de fermetures diaphanes, depuis qu'on a trouvé à Herculanum et à Pompéi de nombreux châssis garnis de verre. Il n'est pas douteux, cependant, que certains textes ne se rapportent aux fermetures de pierre diaphane. Palladius, par exemple, recommande 1 de donner du jour au cellier à huile par des specularia, pour maintenir à l'intérieur une certaine égalité de température et empêcher l'huile de geler. Mieux que des vitres, même fort épaisses, des plaques en pierre étaient de nature à produire ce résultat. Plusieurs fragments, ayant appartenus à des fermetures de ce genre, ont d'ailleurs été découverts 2. Les pierres spéculaires provenant d'Espagne étaient celles que préféraient les Romains; elles dépassaient parfois une longueur de cinq pieds'. Certains échantillons de ces pierres, trouvés à Rome, sont aussi transparents que les plus beaux cristaux ".
C'est en 4722 que l'on a découvert, pour la première fois, à Ierculanum, des châssis de bronze à compartiments vitrés Plus tard, Mazois en dessina un certain nombre que l'on avait recueillis dans les fouilles de Pompéi. Quelques-uns datent des derniers temps de cette ville, d'autres paraissent remonter à une époque un peu plus ancienne
L'emploi des specularia conduisit nécessairement à modifier les dispositions intérieures des anciens châssis de fenêtres et à substituer aux petits vides des treillis, des compartiments d'une plus grande surface.
Le châssis en bois de la fenêtre des bains de la maison de.Diomède est divisé en quatre compartiments, de vingt-cinq centimètres de hauteur '. Cette dimension est triplée dans une fenêtre des thermes du Forum 8. Le châssis en bronze de cette fenêtre (fig. 2945) fait voir, comme le dit Mazois, « que les vitres étaient posées dans une rainure et retenues, de distance en distance, par des boutons tournants qui se rabattaient sur les vitres, pour les fixer 9 ». L'épaisseur de ces feuilles de verre est, à peu près, d'un demi-centimètre; c'est la dimension moyenne des vitres qui ont été trouvées à
Pompéi 10. D'autres fenêtres des thermes étaient également pourvues de châssis de bronze et de vitres ii
Les peintures et les sculptures représentent aussi des fenêtres divisées en carreaux, comme celles qu'on voit
dans les édifices qui servent de fond à un bas-relief d'un sarcophage 12 chrétien (fig. 2946) et dans quelques peintures de Pompéi. Sur des mosaïques du nord de l'Afrique, qui datent de l'occupation romaine, les compartiments ont une disposition rayonnante, dans une ouverture semi-circulaire 13
Les vitrages n'étaient pas appliqués seulement aux fenêtres : Mazois a reconnu qu'à Pompéi tout le pourtour d'un atrium avait été garni de carreaux de verre placés entre des montants en bronze 1'°
VI. Ce n'est pas ici qu'il convient de rechercher comment les temples antiques étaient éclairés à l'intérieur [TESIPLUM]; nous devons rappeler cependant certaines particularités qui touchent à cette question. Les jours, ou '7r«(, qui existaient à l'origine entre les poutres couvrant les temples, pouvaient servir à éclairer la cella, quand ces édifices n'étaient pas complètement entourés de colonnes". D'autre part, de vraies fenêtres faisaient pénétrer la lumière dans quelques temples de petites dimensions ; nous en avons vu plus haut des exemples ; enfin, d'autres temples avaient un jour de comble. Tel devait être, dans le grand temple d'Éleusis, l'i,=Îov dont parle Plutarque 16. Ilésychius paraît faire de ô7rs le synonyme de Ou1'; ", mais dans la plupart des textes l'ô7r«ïov (ou ô7t7~) est désigné comme l'ouverture centrale qui servait de cheminée 13. Il est souvent
question, dans les auteurs comiques, de voleurs ou d'amants se glissant ou regardant par cette ouverture 19.
A ce dernier mode d'éclairage se rattache celui des tuiles évidées à jour, auxquelles un texte de Pollux peut fort bien s'appliquer 26. On a recueilli des fragments de ces sortes de tuiles sur l'acropole d'Athènes, à Tégée, à Bassae, à Olympie 21, et des exemples plus complets dans les maisons de Pompéi". Une des tuiles trouvées dans cette dernière ville (fig. 2947) est très ingénieusement con
struite pour l'adaptation d'un carreau de verre23. Près de Bologne, à Pian di Mirano, les restes d'une ville étrusque
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antérieurs à l'invasion gauloise, ont été retrouvés, il y a peu d'années. Les fouilles de 1889 y ont fait découvrir des tuiles de 63 centimètres sur 48, percées d'une ouverture, laquelle est protégée sur trois côtés par un rebord dirigeant à droite et à gauche les eaux de pluie. On remarque, au-dessus et au-dessous de l'ouverture, des trous semblables à ceux qui, dans des tuiles analogues à Pompéi, devaient servir à assujettir une vitre On peut se demander si ces tuiles perfectionnées appartiennent bien au temps des Étrusques (quoique la ville fût abandonnée du temps des Romains); dans tous les cas, elles sont d'un grand intérêt pour le sujet que
nous venons de traiter. CHARLES CHIPIEZ.