Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article FIDICULA

FIDICULA 1° Petite lyre ()éPtov) instrument de musique [LYRA.] 2. On a aussi donné ce nom, par analogie, à la constellation de la Lyre 3. 2° Instrument de torture. Dans ce sens, le mot est toujours employé au pluriel 4. On n'a pas encore pu déterminer exactement quel est le genre d'appareil auquel il s'applique : quelques-uns l'ont fait venir de findere et ont supposé qu'il désignait des crocs, avec lesquels on lacérait les chairs du patient ; en ce cas, il serait absolument synonyme d'ungulae 6. Mais cette hypothèse est inadmissible 6; elle a surtout l'inconvénient d'être en complet désaccord avec le sens premier, qui est bien établi par les textes. En général, les fidiculae sont citées parmi les instruments de torture à côté du chevalet [EQuuLEUS]. On doit, jusqu'ù nouvel ordre, considérer comme vraisemblable que c'était un assemblage de cordes, qui, par leur disposition, rappelaient plus ou moins celles de la lyre (fides, fidium). Le bourreau devait les tendre (fdiculas tendere) au moyen de roues ou de chevilles, après en avoir attaché l'extrémité aux membres du patient, de façon à déboîter les os et à disloquer les articulations 7. Il lâchait les cordes en sens inverse (fidiculas laxabat) 8, quand on jugeait à propos de mettre fin au supplice. Mais les 1147 FID fidiculae faisaient-elles nécessairement partie du chevalet, ou bien en étaient-elles distinctes, tout en pouvant s'y ajouter? Ici encore les opinions sont partagées. Quintilien emploie dans la même phrase les deux expressions equuleos movere et fidiculas tendere, de telle sorte qu'il semble parler de deux genres de supplice différents 9. Mais les arguments que l'on peut invoquer sont, en l'absence de représentations figurées, tout à fait insuffisants pour trancher le débat. Les fidiculae étaient ordinairement au nombre des appareils qui servaient à mettre les esclaves à la ques