FOLLIS ((lûaa, purïy "ii p, pu671r1ptov, «a)tdç). I. Le même nom a été appliqué à divers objets ayant pour caractère commun d'être faits d'une peau gonflée: un ballon [PILA],un coussin ou matelas artificiellement rempli d'air' [Tonus], le sac (fouis pugilatorius) 2 qui servait aux exercices des pugilistes [coRYCUS], un soufflet. Nous ne nous occuperons ici que de cette dernière acception et nous renvoyons pour les autres aux articles qui viennent d'être indiqués.
Le soufflet a été inventé de bonne heure. Dès qu'on a senti la nécessité d'activer le feu pour obtenir une haute température, on en a trouvé le moyen en se servant de peaux de bêtes, d'où l'air, chassé par la pression, était dirigé à l'aide d'une tuyère faite d'un roseau ou d'un bois évidé. De pareils instruments sont encore en usage chez des peuples presque sauvages et ont été conservés par d'autres (dans l'Inde, par exemple 3) dont la civilisation est ancienne et qui ont atteint dans beaucoup d'industries à une très grande habileté. Tels nous pouvons nous figurer les soufflets employés à l'époque homérique, ceux que le poète montre, dans la forge de Vulcain, se mouvant d'euxmêmes à son commandements; et c'en est un semblable, pareil à une outre 5, fait de la peau velue d'un bouc et muni de deux tuyères, que nous voyons encore, sur un vase peint du ve siècle e, porté par un Satyre qui accompagne le même dieu (fig. 3132). Les soufflets sont par la suite constamment nommés chez les auteurs qui parlent des outils à l'usage des ouvriers occupés du travail des métaux 7. L'emploi ordinaire chez les Grecs, du pluriel, pûrxt, cpuarl'riipta, «rxo(, donne à penser qu'ils assemblaient deux soufflets, comme on le fait encore, pour former le soufflet à deux vents actuellement employé dans les forges 8. Il fallait aussi que l'on ne se contentât plus d'une simple peau de chèvres ou de
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boeuf 10 et que l'on perfectionnât la fabrication des soufflets pour en rendre le maniement plus commode, en y ajoutant le bois. On fit ainsi, en disposant obliquement des planchettes jouant par leur bout comme sur une charnière, des instruments semblables aux nôtres, la peau ne servant plus qu'à remplir l'espace qui sépare les bois.
Le lambeau de peau ou d'étoffe qui formait soupape à l'ouverture pratiquée dans une des planchettes pour l'introduction de l'air est appelé parma par Ausone, qui décrit dans une comparaison un soufflet de ce genre à parois de hêtre f 1. On trouve chez les Grecs, pour désigner la tuyère par où l'air débouchait, les mots «xpoçuatov et «x por'riit.:ov'2. Des soufflets de la forme qui vient d'être décrite sont figurés sur deux lampes antiques 13. E. SAGLIO.
II. Fouis (po)) ;), après avoir signifié une bourse, fut, sous l'empire byzantin, le nom de diverses monnaies de compte et d'une monnaie réelle.
Comme monnaies de compte il y avait trois espèces de fouis : 1° la fouis auri qui équivalait à une livre de ce métal"; 2° la fouis argenti qui valait 125 MILIARENSIA ou 9 SOLIDI d'or'°; 3° la fouis aeris 16 ou simplement follis 17 qui valait en cuivre 312 livres 1/2 et en argent 250 argentei de 96 à la livre 18. Ces monnaies de compte, dont on trouve déjà quelques traces au nue siècle, cessent d'être mentionnées par les auteurs ou dans les textes judiciaires à dater de la fin du ive siècle.
Comme monnaie réelle, la follis était la même pièce que la pecunia majorina19, puis, à partir de Zénon, ce nom désigna les grosses monnaies de bronze marquées des chiffres XL ou M, et valant 40 deniers de compte, c'est
à-dire 1/6 de la siliqua d'argent20 [SOUMIS]. F. LENORMAIST.