Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article FUNALIS

FUNALIS. Les Romains appelaient de ce nom tout flambeau qui se composait d'une mèche (t'unis), enduite de poix ou de cire 1 ; il y en avait de toutes les grosseurs, depuis celle du cierge jusqu'à celle de la bougie ; la mèche était faite d'étoupe, de papyrus ou de toute autre fibre végétale tordue ou tressée 2. Comme il résulte de la définition même, ce genre de flambeau ne peut être confondu avec la torche [FAx], toujours formée de brindilles de bois résineux, assemblées et liées. D'autre part, il y a entre le funalis et le cereus [CERA] la différence qui sépare le genre de l'espèce; cereus était à l'origine un adjectif; on a dû dire d'abord, pour désigner un flambeau de cire, funalis cereus, avant de dire cereus tout court, et la première expression du reste s'est maintenue dans l'usage FUN 1361 FUN à côté de la seconde' ; là où funalis est expressément distingué de cereus 2, il faut sans doute l'appliquer à un flambeau composé d'une mèche enduite de poix. Aucun texte ne mentionne de funalis de suif' ; ce peut être un hasard; mais il est possible aussi que cette matière fût réservée pour la CANDELA; en effet nous voyons la chandelle distinguée par Varron du funiculus, c'est-à-dire du funalis de cire de la plus petite dimension 4. On a supposé que le funalis devait avoir nécessairement la forme d'une spirale ; les ciriers modernes donnent souvent cette forme â leurs produits, et elle était en usage au moyen âge; il est fort possible qu'elle remonte à l'antiquité; mais rien ne prouve qu'elle fût spéciale au funalis et qu'il en ait tiré son nom. C'est par une fausse interprétation de l'étymologie qu'on a été amené à voir dans le funalis un flambeau dont la forme propre aurait été celle d'une corde '. Les flambeaux de cire et de poix, comme les chandelles de suif, sont d'origine italique (CANDELA, CERA]. Il n'y a point en grec de mot qui corresponde exactement à funalis' ; c'est par une erreur, commune de leur temps, que les auteurs classiques de Rome ont prêté à des peuples étrangers et à des époques reculées l'usage