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GERMANI. C'étaient les gardes de corps particuliers des premiers empereurs' . Leur titre était,semble-t-il, celui de corpore custodes' ; mais l'expression de Germani est courante chez les écrivains 3, habituelle dans les inscriptions, et paraît avoir une valeur à peu près technique : elle vient de ce que ces soldats étaient recrutés parmi les peuplades germaniques des bords du Rhin, du moins parmi celles qui étaient soumises à l'Empire 4. On trouve encore, mais bien plus rarement, l'appellation de Batari 5.
Ces Germains n'étaient pas à proprement parler des soldats publics. Ils ne faisaient aucun service d'État : ils gardaient le prince à titre privé. Ils faisaient partie de sa familia : c'étaient des esclaves°. Au lieu d'être groupés, comme les soldats romains ou alliés, en centuries ou en cohortes, ils formaient des decuriae7 et un collège, collegium Germanorum', ce qui était l'ordinaire chez les membres de la domesticité impériale.
Aussi les empereurs n'étaient-ils point les seuls à posséder des gardes de cette nature ; Agrippine eut ses Germains', ainsi que Germanicus et ses fils". On se les transmettait comme un héritage"
Attachés personnellement au service du prince, les Germains formaient sa garde véritable et sa meilleure protection. Tout autrement sûrs et fidèles que les gardes du prétoire, ils furent, de tous les familiers de la maison de César, les plus dévoués l2.
L'institution apparaît dès le temps d'Auguste 13. Les derniers Germains des Césars furent congédiés par Galba 14. Il semble que Caracalla ait réuni autour de lui, comme les premiers empereurs, une troupe de Germani gardes du corps". C. JIJLLIAN.