Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article HESYCHIDAI

IIESYCHIDAI (`Hcuxtôat). Nom d'une famille d'Eu patrides à Athènes'. Elle a eu un rôle religieux assez important parce qu'elle possédait le sacerdoce hérédi taire des l'sUval OEa(, des Euménides [FURIAE]. Apollodore lui avait consacré un chapitre dont il ne reste rien ; nous ne la connaissons que par le traité de Polémon contre Ératosthène dont le scholiaste de Sophocle a conservé un fragmente. Elle prétendait descendre du héros Hesychos (°Hcuzoç) : le nom de ce héros avait-il été tiré, pour expliquer celui de la famille, d'une des prescriptions essentielles du culte des Euménides, de l'obligation du silence (i rux(a) 3 ? C'est l'opinion commune et la plus vraisemblable. Cependant Toepffer 4 a essayé de prouver qu'il y avait eu réellement un dieu de ce nom, aussi ancien que les Euménides; le sanctuaire se trouvait, d'après Polémon, en dehors des neuf portes du Pélasgikon, là où les Athéniens mettaient l'entrée du royaume de Hadès, et tous les ans les IIésychides allaient y sacrifier un bouc avant d'offrir le sacrifice aux Euménides ; or, les âmes des morts devaient fléchir Cerbère pour pouvoir jouir du repos éternel; il devait donc y avoir une divinité secourable, chargée de faciliter l'entrée des Enfers; ce ne pouvait être qu'Hesychos, le dieu qu'invoque sans doute Sophocle, dans la description de la mort d'OEdipe, à côté d'Hadès, de Persephonè et des déesses chthoniennes, en l'appelant par une périphrase le fils de Gè et de Tartaros, le dieu qui plonge dans le sommeil éternel e(u7tvo; '. Cette hypothèse est assez séduisante, puisqu'elle établit un rapport étroit entre IIesychos et les Euménides, entre le culte gentilice et le sacerdoce patrimonial, mais elle a besoin de preuves plus décisives. Quoi qu'il en soit, Polémon signale comme devoirs religieux des IIésychides l'offrande du sacrifice aux Euménides et la direction de la procession, le jour de leur fête, au mois Hécatombéon. Le sacrifice consistait en gâteaux de miel, déposés dans des vases d'argile, sans vin 7; il était offert par les femmes de la famille, que Callimaque appelle ),r;TEtpat 8. Quant à la procession [FURIAE, p. 14161, Eschyle met en tête comme guides les jeunes citoyens, fils de Kranaos9 ; il faut sans doute y comprendre les Ilésychides. Nous ne savons pas quelles autres fonctions avaient les Ilésychides dans le culte des Euménides, ni quels étaient leurs rapports avec les dix lepo7toto(10, choisis par l'Aréopage " parmi tous les Athéniens pour les assister. Ca. Lz CRIVAl:v.