Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article HOPLOMACHIA

IIOPLOIIACIIIA (`07 aop x~.a, uovop.aziz). Nom donné par les Grecs au combat de deux adversaires en armes, par opposition aux luttes où l'on n'avait pour attaquer et se défendre que les bras et les mains, comme dans le pugilat ou le pancrace'. De bonne heure le combat en armes seul à seul fit partie des concours chez les Grecs, comme on le voit dans l'Iliade 2 par le récit des jeux célébrés aux funérailles de Patrocle. On a trop facilement admis et répété qu'après l'âge héroïque ils avaient été peu en faveur et n'avaient que fort tard trouvé place dans les jeux publics. On en retrouve plus d'une trace dans les auteurs. LesMan' tinéens passaient pour les avoir les premiers mis en usage, et après eux les Cyrénéens; Démonax les aurait inventés L'historien Éphore en attribuait aussi l'invention aux Mantinéens : les premiers, dit-il, ils en firent un art qui s'enseignait et Déméas en fut le premier maître 4. Itérodote parle de l'Argien Eurybate qui avait été vainqueur au pentathle et qui était aussi exercé à l'escrime du combat singulier : c'est en combattant selon les règles de cet art qu'il mit à mort trois ennemis, dans la guerre d'Égine et d'Athènes 6. L'y o p.ovop.ay.ag ou p.ovop.xzou est nommé par Euripide' et Aristophane; Plutarque' assure qu'il y avait anciennement à Olympie (ra l 11.c22) des combats de ce genre. Un historien 10 en a parlé comme ayant fait partie de jeux funèbres à la fin du Ive siècle. A Athènes, on sait que l'hoplomachie fut en faveur au i.e siècle. Tandis qu'à Sparte on la dédaignait comme un art inutile à des hommes sans cesse appliqués à tous les exercices de la guerre", à Athènes et dans les autres comme les deux frères Euthydème et Dionysodore, que Platon a mis en scène 13. Socrate et d'autres raillaient l'enseignement des sophistes qui prétendaient savoir toutes choses et mettre en leçons, avec l'escrime, la tactique et même la stratégie '4; mais il ne méconnaissait pas les avantages des exercices faits avec toutes les armes qui servent à la guerrei5. Platon les recommande dans ses Lois, et il semble bien qu'ils étaient dès ce temps introduits dans les palestres10. Il y eut un b7;),ol,.1zoy 110 11 219 IIOR parmi les maîtres à qui la cité confiait l'enseignement des éphèbes' ; il était nommé par le peuple, au moins au ive siècle 2 ; il apprenait à combattre armé du casque, du bouclier, de la cuirasse; à se servir de la lance et de l'épée, à marcher et à faire des manoeuvres en corps plus ou moins nombreux3. L'hoplomaque est nommé dans les inscriptions ; il est placé au troisième rang des fonctionnaires éphébiques, immédiatement après le pédotribe ; il se maintient à cette place jusqu'à la fin du 1'II siècle avant notre ère ; puis son rang devient moins honorable 4. On ne peut en être surpris : on le serait plutôt de n'y constater aucun changement, si l'on considère le caractère tout militaire qu'avait l'éphébie à son origine et les transformations qui s'y opérèrent par la suite [EPREBI] 5. On rencontre une organisation semblable au me siècle à Téos, où une inscription nomme les professeurs qui doivent participer au bienfait d'une donation faite au gymnase. Parmi eux est l'inr),ou.o7og, qui est payé 300 drachmes; il est spécifié qu'il ne pourra professer moins de deux mois pour cette somme ; à côté de lui le maître de tir à l'arc et au javelot ne reçoit que 230 drachmes. A Sestos, vers l'an 120 av. J.-C., un certain Ménès fonde pour l'ix),op.xy(a des prix accessibles aux jeunes gens et aux hommes'. En effet, dans différentes villes, et. à Athènes même, comme on le voit par une inscription relative aux ' MESEIA, des prix étaient proposés pour les concours d'7aoN.ce/. 7, non seulement aux hommes faits, mais même aux enfants. On distinguait aussi dans ce genre de lutte celle qui avait lieu avec le petit bouclier et la lance (iv xs rlôlc~ xxi ix-ri) et celle où l'on était armé du bouclier long et de l'épée (iv L'enseignement des armes se perpétua dans toute la Grèce et même à Lacédémone, sous l'empire romain Les Romains eux-mêmes imitèrent quelquefois les Grecs, comme on le voit par l'exemple de Caton, qui voulut donner en personne des leçons à son fils 10, mais il n'y eut jamais chez eux ni concours ni aucun autre apprentissage des armes que celui qui était donné aux recrues Le nom d'hoplonzachus désignait à Rome une classe de