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ILIEIA ('I)t'ct(z). Fêtes célébrées à Ilion de Troade en l'honneur d'Athéna Ilias [MINERVA].
Dès la plus haute antiquité, le sanctuaire d'Athéna à Ilion eut une grande célébrité; et pendant de longs siècles, depuis le temps de l'Iliade homérique jusqu'au règne de l'empereur Julien au milieu du Iv' siècle de notre ère, nous trouvons dans les auteurs des témoignages nombreux de l'éclat du culte d'Athéna Ilias'. A toutes les époques, nous voyons les grands chefs militaires et les souverains de la Grèce et de home s'arrêter en Troade pour visiter le théâtre de la grande épopée d'autrefois, offrir des sacrifices solennels à la déesse, et déposer de riches présents dans son temple2. C'est surtout à partir du Ive siècle av. J.-C. que le sanctuaire devint important, après que Lysirnaque, exécutant une des dernières volontés exprimées par Alexandre, eut bâti un temple magnifique et institué de solennels jeux périodiques3. La ville, ayant été détruite en 85 par Fimbria, fut rebâtie par Sylla et le culte d'Athéna Ilias reprit une nouvelle vie dont témoigne encore au Ive siècle une lettre de l'empereur Julien 3. Les textes épigraphiques disent aussi l'éclat de ce culte 6 et les monnaies de la ville représentent la statue de la déesse telle qu'elle se trouvait dans ce sanctuaire vénéré, et telle que la décrit Apollodore : tenant d'une main la lance, de l'autre une quenouille et un fuseau Enfin nous savons qu'un livre, ou un chapitre d'un livre de Dicéarque
Les fêtes et les jeux ajoutaient à l'éclat du culte d'Athéna, Ilias. Quelques textes et inscriptions signalent les ILIEIA, avec processions, sacrifices et concours hippiques9 ; les 'Rtaxx dont parle un texte ne sont pas sans doute unefcte indépendante 1e. D'autres textes signalent la
mination plus précise ". Enfin d'autres textes parlent des
PANATIIENALA d'Ilion ; il y avait les petites Panathénées,
qui étaient très probablement annuelles et d'origine très ancienne ; les nouvelles Panathénées, plus solennelles et plus brillantes 72. Celles-ci comprenaient trois séries de concours: gymniques, hippiques et musicaux ; à chaque série correspondait un agonothète spécial". Il est très possible qu'il faille confondre toutes ces fêtes, que les
ILIEIA Ou 'l oax t nefussent pas différentes des PANATHENAIA.
Mais il est possible aussi qu'il faille faire une distinction.
1LI 383 ILI
On sait que, au moins depuis la lin du Ive siècle av. J.-C., un certain nombre de villes de la Troade s'étaient groupées en unxotviv, et prenaient part ensemble, avec les habitants d'Ilion, au culte d'Athéna Ilias' ; or les textes relatifs à ce •.cvdv sont en général ceux où sont mentionnées les IIavcOr,vata. Peut-être donc les Panathénées étaient-elles les fêtes solennelles du Kotvdv des villes de Troade; c'est à elles que s'appliquerait l'expression : Avala x-ai âywv xai 7ravriyapiq :7iç 'AOrivaç. Et les ilieia seraient une fête locale moins importante. Mais les textes que nous possédons sont à la fois trop peu nombreux et trop peu précis pour qu'on puisse rien affirmer à ce sujet.
Strabon raconte qu'il y avait de son temps beaucoup de,xva d'Athéna Ilias en Italie, en particulier à Rome, à l'imitation du fameux ,davov d'Ilion2. 11 est possible qu'il y ait eu aussi en Italie des fêtes analogues aux IÀ(eiE. On connaît un verre doré sur lequel est figuré un vainqueur, et à côté de lui une stèle avec l'indication des concours où il avait obtenu des couronnes; on y lit les noms CAPITOLIA et 'LIA 3. Louis COUVE.