LASA. Nom étrusque que l'on trouve plusieurs fois inscrit sur les miroirs gravés du nit siècle avant
notre ère t. Les figures féminines 2, à côté desquelles il est placé et qu'il sert à désigner, se présentent sous divers aspects : elles sont nues ou vètues de tuniques plus ou moins longues, avec ou sans ailes, sans ornements ou parées de bijoux à la mode étrusque, chaussées ou non de brodequins. Mais elles ont ceci de commun qu'elles n'occupent dans la composition qu'une place secondaire. Comme certaines figures allégoriques qu'on voit souvent sur les vases peints de
la Grèce", elles font l'office d'auxiliaires ou de servantes. Sauf de rares exceptions', elles ont en mains des objets qui se rapportent à la toilette, tels qu'un miroir ou une aiguille à cheveux [mus,
fiole à parfums [ALABASTHON] ; c'est avec ces deux derniers attributs que sont représentées les Lasas d'un miroir du Cabinet des Médailles' (fig 4357). Ces attributs don
nent à penser que les Lasas doivent être conçues comme des génies de la toilette. De là vient qu'elles sont si souvent figurées sur les miroirs6 et de préférence associées à l'image de Vénus' ou d'Hélène', c'est-à-dire à l'image de la déesse et de la mortelle dont le nom est comme le symbole de la coquetterie féminine.
Le mot Lasa, dont le sens nous échappe, parait avoir été en étrusque un terme générique : car il est quelquefois accompagné d'un autre mot, destiné sans doute à le déterminer ou à préciser la nature spéciale de l'office dévolu au personnage. C'est ainsi que sur le miroir d'où est tirée la figure 4357, l'une des Lasas, celle que l'on voit ici, est qualifiée de Lasa Thimrae°, tandis qu'une autre s'appelle Lasa Racuneta. On trouve encore ailleurs Lasa Vecu 10, Lasa Vecuvia t t, Lasa Sitmica 12
Y a-t-il quelque rapport entre l'étrusque lasa et le latin lases, forme archaïque de lares t" ? Les Romains ont tant emprunté à l'Étrurie que la chose n'est pas impossible, mais elle n'est pas démontrée. JULES MARTnA.
