Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

ALCESTIS

ALCESTIS ou ALCESTE (Aaxr,trtc, A7xr,arr).-Alceste, la plus belle des filles de Pélias' et l'épouse d'Admète, dont elle racheta la vie au prix de la sienne. Admète était sur le point de mourir prématurément, quand Apollon obtint des Parques que sa vie ne fût pas tranchée, à la condition que quelqu'un des siens consentirait à mourir pour ui. Son père et sa mère se refusèrent à ce sacrifice; Alceste n'accepta avec joie. Proserpine, touchée d'un si grand amour, la renvoya parmi les vivants, ou, d'après un récit plus répandu, Hercule, l'hôte et l'ami d'Admète, étant survenu dans la première heure du deuil, la disputa et l'arracha à la Mort (®évaroc)2. Cette légende avait fait d'Alceste, dans l'antiquité, le type du dévouement conjugal. Elle a été, comme telle, fréquemment célébrée 3, et représentée dans de nombreux monuments, dont quelques-uns sont arrivés jusqu'à nous. Ceux qui se rapportent à l'histoire du mariage d'Alceste et d'Admète sont mentionnés ailleurs [ADMETUS]. Nous reproduisons (fig. 211) une peinture d'un vase étrusque de la collection de Luynes ', qui montre les deux époux au moment où ils vont être séparés. L'un et l'autre sont désignés par des inscriptions. Le sujet de la mort d'Alceste suivie de son retour à la vie convenait particulièrement à la décoration des monuments funèbres. On le voit, en effet, sculpté sur des sarcophages Il était peint aussi dans le tombeau des Nasons Dans un tombeau païen des catacombes de Rome', une peinture représente Alceste, désignée par une inscription ; elle est encore, au déclin du paganisme, l'héroïne de la fidélité entre époux. On la voit conduisant par la main, devant les divinités des Enfers, la défunte à qui le tombeau était consacré. E. SAGLIO.