Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

ALEA

ALEA, KuêE(a. I. Ces mots désignent en général tous les jeux de hasard', mais plus spécialement le jeu ALE 180 ALE II. A Borne, dès le temps de la république, une loi prohibitive des jeux de hasard(alea) donnait contre les infracteurs une action (judicium) aboutissant à une condamnation du quadruple des valeurs engagées. Plaute mentionne cette loi sous le nom de tex talaria', parce qu'elle s'occupait sans doute spécialement du jeu de dés ; il en est question dans Cicéron' et dans Horace Mais la loi paraît avoir admis une exception pour le temps des saturnales'. D'un autre côté, l'édit du préteur contenait des dispositions sévères et fort remarquables contre ceux qui tenaient des maisons de jeu, ou offraient un refuge aux joueurs. En effet, on refusait toute action aux premiers à raison des mauvais traitements, vols ou dommages qui auraient été commis contre eux dans leur habitation et pendant la durée du jeu'. En outre, le préteur déclarait qu'il sévirait contre quiconque aurait employé la violence pour contraindre un autre à jouer, ou à continuer le jeu, et Ulpien' commente ces paroles, en disant que le contrevenant peut être frappé d'amende, jeté in lautumias ou in vineula publica. Un sénatus-consulte d'auteur inconnu prohiba tout jeu d'argent, excepté à l'occasion des exercices du corps' et, d'après Marcien, des lois Titia, Publicia et Cornelia, dont nous ignorons la date et les auteurs, auraient autorisé les paris (sponsiones) en pareil cas Le droit romain accordait au père de famille la répétition de ce qui avait été perdu au jeu par son fils ou son esclave, et réciproquement l'édit donnait contre le père une action de peculio au tiers qui avait payé une dette de jeu à l'esclave ou au f9ls15; enfin Justinien proscrivit les jeux de hasard, avec des détails pour lesquels nous renvoyons au Code. G. HUMBERT.