Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article LIBELLA

LIBELLA (Otaô ~trç, aia?t»iYi ). Le niveau, dont le nom corrompu vient, par liveau, de libella', a été dès un temps très ancien 2, chez les Grecs et chez les Romains, à l'usage des maçons, charpentiers et autres ouvriers ayant besoin de s'assurer si un plan est parfaitement horizontal. L'instrument qu'ils ont connu était notre niveau commun ou à perpendicule, fait de deux barres réunies par un de leurs bouts comme un A majuscule, et d'une troisième barre transversale devant laquelle tombe un fil à plomb [PERPENDICULUM] fixé au point de réunion des deux premières : quand le niveau est placé debout sur ses deux pieds sur un plan horizontal, le fil à plomb doit tomber exactement au centre ; le plus petit écart à droite ou à gauche fait voir quelle portion de la surface mesurée est trop élevée ou trop basse3. Le nom de StaéfT-riç (de tabx(vw) a été donné par les Grecs' à cet instrument comme au compas, à cause de l'écarte ment des deux jambages ; celui de qui veut dire une grappe pendante, est le nom du plomb, étendu au niveau tout entier 5. Le niveau à liquide n'était pas non plus inconnu à la fin de l'antiquité : il est figuré avec un ciseau et une pointe (fig. 4447) sur une pierre employée dans le pavé de l'église Sainte-Agnès hors des murs de Rome' à la fin du rve siècle. Le niveau a été quelquefois groupé ainsi sur des tombeaux avec d'autres outils caractérisant la profession du défunt. On l'a vu sur celui d'un architecte (fig. 464), d'un lapicide (fig. 4067) ; il est (fig. 44118) représenté à côté d'une ascia sur un monument d'Aix en Provence' [Voir encore fig. 1512]. E. SAGLIO.