Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article LINTEUM

LINTEUM et LIN'l'EAMEN. 1° Linge, mouchoir, 2° Filtre épais (spissum) ou peu serré (raruln) suivant les préparations. 39 Tunique, vêtement de lin3 [vESTis]. 4° Petit tablier, caleçon' [(ANCTUS, SUBLIGACULUM]. 6° Voiles de vaisseaux' [NAvis, VELUM]. H. THCDENAT. LINTRARIUS. Batelier qui conduit un LINTER1. LINUM (Aivov', ôOrvr, i'vlov 2). Moins répandu que la laine, parce que le mouton avait une utilité multiple et prospérait dans des climats et sur des sols très divers, le lin fut cependant, dans l'antiquité et depuis une époque très ancienne, un objet recherché de culture, de commerce et d'industrie. Dans beaucoup de pays où on travaillait la laine, on faisait aussi des étoffes de lin; les teintureries teignaient certainement en plus grande quantité la laine, qui s'y prêtait davantage, mais aussi le lin. Il est donc. probable que, aux grandes teintureries d'Afrique et d'Asie Mineure [LAMA], en même temps que la laine, les caravanes et les vaisseaux de commerce apportaient du lin de l'intérieur des terres ou des rivages éloignés. 1. En Égypte, le lin était cultivé pour le commerce et l'échangea et, en même temps, fournissait à l'industrie nationale un appoint considérable C'est même, d'après une antique tradition, l'Egypte qui aurait inventé le tissage 6; les momies, même d'époque très reculée, sont enveloppées dans des bandelettes de lin. Beaucoup de musées possèdent des fragments d'étoffes de lin trouvés en Égypte; dans ces dernières années, on en a découvert un grand nombre, dans des sépultures coptes °. Ce n'étaient pas les femmes, mais les hommes, qui, en Égypte, travaillaient ce produit', et la fabrication était considérable, car le lin formait un des éléments habituels du costume égyptien': les prêtres d'Égypte °, leur déesse mêmet0 et aussi, pendant les cérémonies religieuses, les fidèles initiés, portaient des vêtements de lin 11. L'Égypte fournissait quatre espèces de lin qui empruntaient leur nom à la région d'où on les tirait : le tintent Taniticum, ou de Tanis t', le Pelusiacum, ou de Pélusium 13, le Buticum, ou de Butos'", le Tentyricum, ou de Tentyris''. A la culture très répandue du lin en Égypte, correspondait une industrie considérable, en rapport avec la production. La population de la ville de Panopolis était, pour la moitié, composée de tisserands 16. Alexandrie fabriqua et exporta, jusque dans le moyen âge, des tissus de lin 17. Casium 16, Arsinoé 19, faisaient des vêtements de lin, Canope 2° et Memphis V' des toiles fines, Antinopolis des oreillers22. Presque tous les articles de lin manufacturé, couvertures et draps 23, filets 2Y, voiles 2', cordages 2°, etc., se fabriquaient en Égypte. De là, un commerce d'exportation très considérable 27 sur lequel les douanes romaines prélevaient des droits 28, L'Égypte étendait ce commerce de l'extrémité occidentale de l'Afrique jusqu'aux marchés les plus reculés de l'Inde29, et fabriquait des vêtements dans le goût des Barbares chez qui elle les exportait 30. Des monuments égyptiens, d'époques diverses, nous représentent les détails de la culture et de LIN la préparation du lin' (voir plus loin, fig. 4196, I4!t97). L'Arabie envoyait des toiles à home 2. Le lin était cultivé en Palestine 3, notamment sur les bords du Jourdain ", et en Galilée où des fabriques renommées le mettaient en oeuvre et en faisaient un grand commerce d'exportation 5. Les femmes de ce pays le travaillaient 6. Jérusalem 7 et surtout Scythopolis s envoyaient au loin des étoffes de lin et, au ive siècle ap. J.-C., cette dernière ville avait une manufacture impériale ou LINVP uusi °. La Palestine, d'ailleurs, cultivait et travaillait aussi, pour son propre compte, le lin, qui faisait partie du costume, surtout du costume des prêtres 10. En Phénicie, Sidon", Sarapta 12, Biblos13, Tyr74, Berythus15 étaient des centres de production ou de fabrication, et souvent l'un et l'autre. Dans cette région, on tissait une étoffe recherchée et d'un grand prix, appelée byssus, dont la réputation s'étendait dans tout le monde civilisé oit le commerce la transportait. Les auteurs grecs et romains, interprétant souvent mal ce mot d'origine étrangère, lui ont donné des sens divers; mais il est certain que, entre autres tissus, le byssus désignait une toile de lin d'une extrême finesse 16 LpvssuS]. Damas, de Syrie, était, au temps de l'Empire, renommée par ses fabriques d'étoffe de lin et de coton 17 ; Laodicée exportait des vêtements de linf3 et la Cilicie, spécialement Tarse, tissait des toiles '9. Dans cette dernière ville, saint Paul, pour gagner sa vie, fabriqua des tentes2o C'est, d'après une tradition, à la Lydienne Arachné qu'appartient l'invention du fil de lin et des filets21 ; aussi on en fabriquait à Sardes, capitale de la Lydie 22, et des tissus à Thyatire 23. Par Xénophon, nous savons que le lin était en usage sur les bords de l'Euphrate 2", et par Hérodote que, à une époque ancienne, les Babyloniens portaient, comme vêtement de dessous, des tuniques de lin 2J. A Borsipa, ville de Babylonie, l'industrie du lin était très prospère Dans tout l'Orient, l'usage des cuirasses de lin était très répandu. Les Assyriens qui marchaient avec Xerxès contre les Grecs en portaient27, ainsi que les marins phéniciens 26 ; à Suse on en usait depuis les temps les plus anciens 29 ; elles faisaient partie de l'équipement des Chalybes, peuple de l'Arménie 30 Pour le lin comme pour la laine, la région du PontEuxin était un centre important de culture, de fabrication et de commerce. Les habitants de la Colchide traitaient et préparaient le lin d'après une méthode toute spéciale qui leur était commune avec l'Égypte seule 31 ; leur commerce était étendu ; ils exportaient au loin des toiles renommées 32 et, en grande quantité, du fil pour fabriquer V. les filets de pêche et de chasse". Leur lin, très estimé en Grèce, y était connu sous le nom de ),ivov Easôovtxov". La Thrace et quelques parties de la Macédoine, spécialement sur les rives du Strymon, cultivaient le lin, et les femmes le filaient pour les besoins de la famille ". La Grèce continentale ne cultivait guère le lin; son sol aride s'y prêtait peu en effet. Mais elle l'importait, brut ou manufacturé, de Colchis 36, de l'Asie Mineure et de l'Égypte 3f. L'Attique, qui n'en produisait pas36, en avait cependant besoin, car il entrait dans le costume 3I. Elle le recevait de file d'Amorgos, et les femmes le travaillaient comme la laine". Aussi, à Athènes, nous voyons des marchands de lin 11. Ajax et les Locriens portaient dos cuirasses de lin '°". A une époque ancienne, Corinthefabriquait des couvertures et des vêtements de lin ". Aux environs d'Élis en Achaïe, croissait, si l'on en croit Pline, un lin d'un grand prix appelé by.ssintioi ". Mais il m'est pas certain que ce ne soit pas du coton. Une petite ile des Sporades, Amorgos, produisait un lin célèbre, que l'on comparait au BYSSLs ", dont on faisait des vêtements d'une grande finesse '26. Le lin de Carpasia, en Cypre, servait à faire les mèches des lampes qui brûlaient sur l'Acropole d'Athènes". L'ile de Crète, en même temps que des teintureries 13, avait peut-être des fabriques de tissus de lin "0 ; en tout cas, le lin y était cultivé 50 La Sicile exportait des vêtements de lin à l'usage des femmes 5t et nous connaissons un neyotians linariics de cette île 62. Pausanias mentionne trois cuirasses de lin offertes par Gélon et par les habitants de Syracuse, que l'on conservait à Olympie dans le trésor des Carthaginois 53. On en voyait encore dans le temple d'Apollon Grynéen et dans d'autres temples de la Grèce 54. Malte aussi livrait au commerce des vêtements de lin 55 dont elle importait la matière première 56 qui, pour sa beauté et sa finesse, était très estimée J7. Les produits de la Sardaigne, spécialement les filets, rivalisaient avec ceux de Carthage 58. Les découvertes archéologiques établissent que, aux temps préhistoriques, le lin était cultivé en Suisse, dans l'Europe centrale et dans l'Europe méridionale ". L'Italie produisait relativement peu de lin, et celui qu'elle récoltait était de qualité généralement médiocre. Mais, après les conquêtes, c'est pour Rome que travaillait tout I'univers. Rome tirait du lin de l'Asie Mineure et de la Syrie, de l'Espagne et surtout de l'Égypte 60. Il suffit d'ailleurs de parcourir, dans l'édit de Dioclétien, les chapitres qui concernent les tissus et vêtements de lin 51 pour comprendre combien, de toutes les parties de l'empire, ces produits affluaient sur le marché de Rome. 159 LIN -4262 -LIN II ne semble pas que l'Italie méridionale ait produit du lin; tout au moins les textes sont muets. Dans la Campanie, aux environs de Cumes, poussait un lin avec lequel on fabriquait, pour la pêche et la chasse, des filets dont la finesse n'avait d'égale que la solidité'. Les Étrusques ont toujours cultivé et travaillé le lin 2. A Tarquinies, dans une tombe très antique, on a trouvé une cuirasse de lin3. A Chiusi, des tombeaux ont donné un morceau de toile de lin renfermé dans une urne cinéraire 4 et une toile jetée sur un siège 5. Dans le butin offert au temple de Jupiter Férétrien, après la prise de Véies, se trouvait la cuirasse de lin du roi Tolumnius, qu'Auguste vit encore dans le trésor quand il fit reconstruire le temple 9. Mais il est possible que ces tissus, importés par le commerce de Carthage ou de Colchide, ne soient pas de fabrication étrusque '. La partie sud de l'Étrurie, celle qui touche au Tibre, faisait des filets 8 ; Tarquinies, de la toile à voile 9 ; Faléries, de belles toiles pour vêtements". A Rome, où on travaillait le lin dès l'époque préhistorique", l'industrie et surtout le commerce subvenaient aux besoins de la consommation 12 Les Samnites paraissent avoir cultivé et travaillé le lin. En 308 av. J.-C., on voit leurs soldats porter des tuniques de lin"; ils emploient ce tissu comme tenture"et se servent d'un vieux rituel écrit sur de la toile 13. Et il semble bien que ces produits proviennent d'une industrie nationale et non de l'importation'6. Au sud du Picenum, dans le pays des Paeligni, poussait un lin très blanc qui se rapprochait beaucoup de la laine; il était très recherché par les foulons''. Ravenne, loi époque de la Notitïa, possédait une manufacture impériale de lin, ou LINYPHIUM, administrée par un proeurator13, et on connaît l'épitaphe d'un ouvrier en lin mort dans cette ville 19. Non moins que celle de la laine, la Gaule Cisalpine exerçait l'industrie du lin. Dans la région d'Alia, entre le Pô et le Tessin, croissait un lin qui, parmi les espèces d'Europe, occupait le second rang après celui de Saetabis, en Espagne. On le travaillait dans des souterrains 20. Non loin d'Alfa, Retovium et Faventia, situées sur la voie Fiaminienne, produisaient du lin que l'on plaçait au second rang". Celui de Faventia obtenait, à cause de sa blancheur, la préférence sur celui d'Alia dont la couleur n'était jamais complètement pure. Le lin de Retovium, très fin et très serré, manquait de moelleux ; mais le fil qu'on en tirait, quoique fin comme les fils d'araignée, étaittrès fort, et, bien tendu, il rendait un son clair. Son prix était double de celui des autres fils". Le lin était travaillé à Milan 23, à Vérone 24, à Aquilée 2u La culture du lin était très répandue dans la Gaule Transalpine. Toutes les Gaules, écrit Pline, tissent des voiles 26. Dans la Narbonnaise, nous trouvons en effet des huant et des lintearii àNarbonne 27 et à Nîmes 28. Comme Ravenne, Vienne possédait un linyphium impérial29. Lyon avait des linari i 30. En Belgique, les CaleLes et les Morini faisaient des voiles 3'. Il en était de même sur les bords du Rhin et les femmes de cette région n'appréciaient aucune parure autant que les vêtements de lin 32. En Germanie le lin se travaillait dans des souterrains". La ville d'Augusta Vindelicorum, en Rétie, avait une corporation de negotïatores vestiariae et lintiariae 3". C'est la Gaule qui a inventé les matelas et les coussins en bourre de lin33. Ces coussins étaient une spécialité de l'Aquitaine 36 où les Cadurques avaient des fabriques considérables de lin37. Dans la même province, les Bituriges et les Rutènes faisaient aussi des voiles 36. L'Espagne était fertile en lin 3°. Mais c'est surtout dans l'Espagne citérieure, dans la province de Tarraco, que le lin poussait en abondance". On admirait son éclat et la pureté de sa couleur qu'il devait, disait-on, aux eaux d'un torrent qui baignait les murs de Tarraco ". Il n'était pas moins recommandable par sa finesse; aussi est-ce là que l'on commença à fabriquer la batiste appelée earllasum "2, nom qui, d'ailleurs, s'appliquait aussi au coton [CABBASCS]. Les habitants d'Emporiae étaient d'habiles tisserands et le plus grand nombre d'entre eux vivaient de cette industrie "3. Le lin de Saetabis était d'une qualité supérieure " et servait à fabriquer des toiles très recherchées". L'Espagne passait pour avoir inventé les bluteaux et les tamis de lin "6. Zoéla, dans la province de Galice, cultivait un lin très recherché pour les filets de chasse G7, En Afrique, Carthage surtout fabriquait ou centralisait, pour les expédier à Rome, des tissus et des vêtements de lin" et aussi des filets u. Le lin qui poussait dans la région des Syrtes, spécialement sur les bords des marais et de la rivière de Cïnyps, servait à faire des filets de chasse S0, Toutes les parties de l'empire romain, si l'on en excepte la plus grande partie de la Grèce continentale, l'Italie méridionale et l'île de Bretagne, produisaient donc le lin ; avec moins d'abondance cependant que la laine, et ceci s'explique : outre sa toison, la brebis fournissait sa chair et son lait ; en outre, elle vivait à peu près sous tous les climats et sur tous les terrains, tandis que le lin ne peut pas se cultiver partout. Souvent aussi on hésitait à le semer dans les terres fertiles en grains, parce qu'il les épuise 5'. Pendant tout le cours des siècles, depuis la plus haute antiquité, les lieux de production demeurèrent à peu près les mêmes, et aussi les centres d'industrie. II y a même lieu de remarquer que les deux contrées d'où le commerce tirait le meilleur lin étaient aussi celles qui produisaient la meilleure laine : les côtes d'Asie et l'Espagne, où les Phéniciens portèrent leur industrie. Pour le lin comme pour la laine, le luxe romain, en augmentant la consommation, développa l'industrie là où elle existait déjà et rendit plus considérable l'exportation vers Rome LIN 1263 LIN et vers les grandes villes de l'empire ; mais il créa peu de nouveaux centres de culture et d'industrie. II. Comme de nos jours, le lin, avant d'être filé, subissait un certain nombre de préparations. On reconnaissait que le lin était parvenu à sa maturité quand il jaunissait et quand sa graine se gonflait. Alors on l'arrachait (linum rellere, erellere), puis on le mettait en gerbes assez petites pour que la main pût les contenir (manuales fascieuli). On les faisait ensuite sécher au soleil en plaçant la racine tantôt en haut, tantôt en bas, afin de faciliter la chute de la graine 1. Une peinture égyp tienne représente la récolte du lin : après avoir arraché la plante et l'avoir mise en gerbe, on enlève la graine à l'aide d'une machine que le pied met en mouvement (fig. 4496) Quand le lin était séché, on le faisait rouir dans une eau chauffée au soleil, en le chargeant de poids afin qu'il ne remontât pas à la surface (linum rnacerare). Quand l'écorce devenait plus lâche, on reconnaissait que le rouissage était achevé. Après avoir de nouveau fait sécher le lin au soleil, on le battait sur la pierre (linum tundere) avec un maillet spécial (stuparius malleus)'. Cette dernière opération est représentée sur une peinture égyptienne (fig. 4497) 4. La partie voisine de l'écorce s'appelait l'étoupe (stupa stoppa ', a2ûa7rt-tl, 17tiu7t1i2(8V, G? ti7L7ttov) 7 ; on en faisait des mèches de lampes. On la sérançait cependant (peelere, depeclere)avec unsérail. en fer (humus ferreuss, x-OE.(ç ") jusqu'à séparation complète de l'écorce, qui servait à chauffer les fours. Les fibres intérieures donnaient les fils les plus fins et les plus blancs que l'on devait classer d'après leur blancheur et leur souplesse (digerere). Entre les mains d'un bon ouvrier, cinquante livres de lin brut devaient fournir quinze livres de lin peigné. Le lin était alors prêt à être filé, et c'était un métier qui n'a vait rien de désho norant pour les 8E hommes i0 rusais] Les ouvriers qui travaillaient le lin s'appelaient lin teo",lintearius12, linariusl3, faber linariusf4(atvoupytlç 1H, les termes linyplrio, linyphus, linyphiarias cs, ntvouyoç 10 Le travail du lin était désigné par les mots ),tvonoylx20, La graine de lin était employée dans la médecine et, dans les campagnes de la Haute Italie, au nord du Pô, comme nourriture rustique 22. Pline fait mention d'un tissu incombustible qu'il appelle linum asbestinum ; c'était un tissu d'amiante ou vaisseaux d'une autre substance minérale filamenteuse. Aux funérailles des grands personnages, on en faisait des linceuls qui maintenaient les cendres du défunt séparées de celles On appelait aussi linum des substances végétales qui en tenaient lieu : le linum Orchomenium que l'on tirait de la tête d'un roseau; on faisait, en Asie, des filets excellents avec un linum que l'on tirait du genêt macéré dans l'eau pendant plusieurs jours 24. III. Par extension, le nom linum était appliqué à des produits industriels faits avec le lin: les toiles, les tissus et les vêtements de lin [TELA, vESTISI "; les voiles des [nAVis, YFLI'M] 26 ; les filets de pêche ou de chasse [RETE1 °" la ligne de pêche PISCATIO] 28 ; le fil, ilium [t Lst s] '°. On appelait aussi linum le fiI qui traversait trois fois, pour en garantir l'inviolabilité, les lettres, les actes publics et privés, les testaments, et sur lesquels on apposait des cachets de cire 30 ; la mèche d'une lampe