Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

LIPONAUTIOU GRAPHE

LIPONAIITIOU GRAPIIE, LIPOSTRATIOU GRAPHÈ, LIPOTAXIOU GRAPHE. (At2ov7.u72iou ypa(pi,, )t7c6oTpoT(ou ypx~~. 'r.t7co.a,(ouf yoxlii,). Les principaux délits militaires sont énumérés ainsi par Pollux 2, dans la liste des procès publies ou yp2cfa( : )t7c06rpar(ou, )t77ora,(ou, vs.i,LTEtxç, )t7royauri61J, a.vau~a tou,roû FC t rr,v c7riôa. Ces délits faisaient l'objet d'une loi qu'Eschine 3 attribue à Solon, le vieux nomothète, qui avait pensé qu'il fallait soumettreauxmèmespeinesleréfractaire (TOV âsrpzrEUTOV), le déserteur (ras )E)ot7réTa TLV Tz;LV et le lâche (rôv ôEt),Ovd C'est cette loi que cite et commente Lysias, dans un de ses discours contre Alcibiade le Jeune' : « Elle frappe, dit-il, ceux qui, le combat engagé, se retirent et reculent, ainsi que ceux qui ne sont pas présents dans l'armée de terre » ; et il ajoute : « Alcibiade, seul de tous les citoyens, a commis tous les délits visés par la loi; il est réfractaire (âarpvTE(aç), car, enrôlé comme hoplite, il a fait défaut: il est déserteur (at77orasiou), car il n'est pas parti avec vous pour faire campagne ', et il ne s'est pas présenté aux stratèges pour être mis en ligne avec les autres soldats; il est lâche (' Em)(aç), parce que, désigné pour combattre dans les rangs des hoplites, il a préféré se mettre avec les cavaliers. » Ainsi, pour Lysias, comme pour Eschine, la loi de Solon vise trois délits âarw.rsiaç, )(t7roraou, lEt),(aç; c'est cette même catégorie de crimes que nous trouvons dans les Lois de Platon', mais avec cette différence qu'au lieu de la ôet'i,ix, on trouve mentionnée l'âiroéo) Twv ô7c)0.1v. Dans Andocide 7, deux nouveaux délits sont indiqués, celui d'âvauu.a)(ou et l'âsoâo),il ri,; oa,d3oç. Ce dernier crime est évidemment le même que l'â.ro(lo),-rl Tw oir)av de Platon ; mais dans Platon cette âsoeio)t, remplace la ènÔ {s, c'està-dire qu'elle se confond avec la iEdid« ; dans Andot'ide, au contraire, elle forme un délit distinct. On peut admettre que 1 â7coêo)s se confond avec la ôot)Cv ; mais les deux expressions, comme nous le verrons, (levaient se trouver toutes les deux dans la loi. Les expressions ),taotrpariou Pt )t7coVxur(ou se trouvaientelles dans la loi de Solon'? Elles ne sont fournies que par des lexicographes s. Nous croyons sans peine que l'expression ),l72oa-rpazfou, n'étant pas utile, manquait dans le texte de la loi ; un orateur, un homme d'État a fort bien pu la créer pour avoir un synonyme plus étendu de ) narx,(ou. Mais il nous semble que le mot )taovŒUrlov a dû exister à côté d'âvxup.a)(ou, comme )t7YOTa,(OV à côté de â6rpIZE(x7 : nous trouvons pour ces deux mois les périphrases équivalentes )t77dora Trly vanv et )t7t6VT2 r'rly ru,ty 10 Nous croirions donc que Solon avait spécifié, dans sa loi, quatre ou peut-être cinq espèces de délits militaires : L TpXTE(aç, )t77o17a,(o7, lEt)!aç, i1AnU .X)000, ),t77ovaur(oo. Divers essais ont été faits pour reconstituer cette loi de Solon". De telles restitutions sont toujours délicates et peu sûres. Nous croyons qu'il est plus prudent de s'en tenir à marquer seulement les traits généraux de ce texte juridique. Tout ce qu'on pourrait faire de plus, c'est de relever quelques expressions qui sont indiquées expressément comme appartenant à la loi ou qui sont fournies à la fois par divers auteurs et peuvent aussi être regardées comme des expressions textuelles. Ainsi, d'après Lysias 12, un des articles disait en propres termes : 'Eâv rtç E:êr' â-roéaé)YIxivam TŸIv â677(l2t, et non ~i~lat T'1jv âo'T,(ly. Les mots Éâ.v Ttç )Cr' 'r v -r ;tv Eiç Tov7r(aw sont attestés par Lysias 11 et en partie par Platon f' On peut admettre aussi que la présence au corps au moment d'une levée était indiquée par l'expression 77apv'yEiv rb awu. râ,at Toiç crpaT-rtyoîçft Du reste, il est permis de supposer que la loi, tout en déterminant suffisamment ces divers délits, ne les avait pas classés en catégories aussi rigoureuses. Ce qui autorise cette supposition, c'est que dans la pratique ces délits sont souvent confondus et désignés les uns pour les autres. Ainsi le poète Xénoclide, qui ne s'est pas présenté lors d'une levée, a été sous le coup d'une ypa?'rl âarpxretaç; le délit est ici très justement désigné16 ; mais Béotos est exactement dans le même cas, et il est poursuivi pour délit de )t^cora,(ou 11 ; bien plus, nous trouvons, dans l'orateur Lycurgue, les deux expressions )ttora,tou et â'rcvTEiaç employées à la fois pour désigner le même délit 18, Il est certain d'autre part que c'est la yoalr, )tltoTx,(ou ou la ypa'ii1 âa(rpxrE(xç qui pouvait être intentée au triérarque qui avait abandonné son vaisseau, xurxÀz )v rr vxuv 19, ou au cavalier qui avait abandonné son escadron2o Selon l'esprit de la législation athénienne, tout citoyen pouvait intenter une action en justice pour ces divers délits. C'est ainsi qu'Archestratidès intenta à Alcibiade le jeune l'accusation pour laquelle Lysias écrivit deux discours 21. Démosthène nous a conservé la formule même de ces accusations, ainsi que le mode de publication. Sur l'instigation de Midias, un sycophante, nommé Euctémon, intenta à ]'orateur une ypaia'ti ),nora.;(ou ; et