Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

ACAPNA

ACAPNA. I. ACAPNA LIGNA, «xa rtvxvaa, bois qui brûlent sans fumée. Le climat de la Grèce et de l'Italie n'exige pas des appareils de chauffage très-compliqués. Les anciens, dans leurs appartements, se contentaient, en général, comme on fait encore dans beaucoup de pays chauds, d'un foyer fixe (id-r(() ou portatif (locus, «vOpc xta, Hxapa), et dans le premier cas, une simple ouverture au plafond suffisait à donner passage à la fumée [FOCVS, noMUS]. Ce mode de chauffage rendait nécessaire l'emploi de combustibles donnant aussi peu de fumée que possible. On se servait de bois que l'on avait eu la précaution de faire complétement sécher. Les poëtes ont toujours soin d'indiquer cette dessiccation par des épithètes convenables gtiaa Suva' 1, tiaa xâyxava 2, xâaa xâyxava 3). On perfectionna en Grèce les procédés de dessiccation de telle sorte qu'on obtint des bois brûlant sans produire aucune fumée, 1Àa «xascva, ou simplement àxarcva 4; les Latins ont adopté le mot avec la chose qu'il désigne. Nous connaissons trois des procédés auxquels ils avaient recours. Le plus simple consistait à activer la dessiccation du bois en l'exposant à un feu ardent, sans toutefois le réduire en charbon; les matériaux préparés de cette façon s'appelaient aussi ligna cocta ou coctilia5; la seconde méthode consistait à enlever l'écorce et à faire séjourner le bois dans l'eau, puis à le faire complétement sécher avant de s'en servir 6 ; le dernier procédé était l'immersion dans de l'amurca, la partie aqueuse du suc de l'olive qui sort la première sous le pressoir, avant l'huile [0LEA] ; quelquefois aussi on se bornait à en enduire la surface du bois, qui était ensuite séché au soleil'. I1. ACAPNON MEL, miel sans fumée, c'est-à-dire le miel enlevé de la ruche sans qu'on eût enfumé les abeilles 3. Comme cette dernière opération communiquait au miel un goût assez désagréable, le mel acapnon était fort recherché [mu]. CH. Menins