LUCUMO
LUCUMO. Le terme de lucumo (ou lVCmO, lycralo'; en grec Àoxdg,aty 2 ou ),ouxoég.6mv3) étau; la transcription d'un mot étrusque dont le sens, d'après Servius', était celui de roi ou de prince. Selon le même auteur, chacune des curies, dont se composait la cité étrusque de Mantoue, était administrée par un lucutno6; le même none de lueunlo était donné au chef de chacune des douze citt';s qui constituaient la confédération étrusque, ainsi qu'à celui de ces douze chefs qui exerçait le pouvoir suprême dans ce gouvernement fédératif' ETHUSCL, p. 8211.
L'autorité des lucumons était à la fois politique et religieuse, comme l'était celle des rois dans la plupart des sociétés antiques. En effet, d'une part, les textes nous montrent des lucumons nouant des alliances avec Rome et conduisant des expéditions militaires 8 ; d'autre part, on les présente comme les dépositaires de la discipline sacrée dont l'origine était attribuée aux révélations du génie Tagès : c'étaient eux, disait-on, qui l'avaient recueillie et consignée dans des livres. Comme partout dans l'antiquité l'héritage des traditions religieuses était le privilège des citoyens de race noble, les lucumons étaient sans doute choisis parmi les membres de cerl aines grandes familles, parmi ces principes que Tite Lire mentionne si fréquemment".
Dans certains textes, lucumo est employé, non pas comme un terme générique, niais comme un nom ou un prénom d'individu : c'est ainsi que Tite Live attribue au Corinthien Démarate, émigré à Tarquinics, deux fils, appelés l'un Lucumo, l'autre iruns'1. Bien que les épitaphes étrusques fassent connaître quelques noms qu'on peut rapprocher de luczlmo12, il est probable que les Romains ont plus d'une fois transformé en un nom d'individu un titre qu'ils ne comprenaient pas et appelé Lucumo tel ou tel chef étrusque qu'ils avaient entendu qualifier ainsi. En tous cas, il est certain, les inscriptions le prouvent, qu'un prénom analogue à Lucunio n'a
jamais existé en Étrurie L3, JULES MAxTSA.