Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

ALOGIOU GRAPHÈ

ALOGIOU GRAPIIÈ ('A),oytou -fpnfe, ). A Athènes, les fonctionnaires publics, qui avaient le maniement des de niers de l'État, devaient, à l'expiration de leurs fonctions, rendre un compte exact de leur gestion. Pour mieux assurer l'accomplissement de cette formalité, on exigeait même d'un certain nombre de magistrats, au moment où ils entraient en charge, la promesse solennelle, quelquefois confirmée par serment, qu'ils se soumettraient fidèlement à cette obligation. Les Athéniens ne paraissent pas, il est vrai, s'être montrés trop rigoureux dans l'application de cette prescription, au moins si l'on en juge par quelques exemples. Plutarque' nous apprend, en effet, que Périclès, en rendant compte d'une de ses expéditions contre les Lacédémoniens, porta en dépense une somme de dix talents avec cette seule indication : « Pour emploi nécessaire D ; et ce procédé singulier, qu'Aristophane' a critiqué, non sans quelque raison, trouva grâce devant les Athéniens. Cependant, celui qui négligeait, au moins en la forme, de se conformer à l'obligation imposée par la loi, était passible d'une accusation publique, connue sous le nom de 'Aao?tou yo '', dont la connaissance devait rentrer dans les attributions des LoGISTAI. Le fonctionnaire coupable était puni par l'ATIMIA ; il était privé du droit de remplir de nouvelles fonctions publiques; il ne pouvait pas recevoir de couronne; il lui était interdit de disposer de ses biens par testament, et même d'employer sa fortune en présents faits à une divinité'. E. CAILLEMER.