Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

MACHAERA

MACHAERA (Mdxatoa). lapée, coutelas à un seul tranchant. Cette arme est déjà nommée dans l'Iliadé' où elle est distinguée du''(poç, épée ordinaire [GLAIRES], et paraît être un couteau suspendu au baudrier à côté de l'épée. Chez les écrivains des temps postérieurs, les deux armes sont souvent confondues; quand leur emploi est précisé, le mot µixatpa désigne un glaive qui n'a qu'un tranchant, par opposition au (pot qui en a deux. Xénophon est particulièrement explicite sur ce point, dans un passage 2 où il dit qu'il préfère pour la cavalerie la µ«xatpe au ç(po; : elle fera, dit-il, plus de mal à l'ennemi, parce que le coup sera plus efficace porté de haut avec une lame telle qu'une xoit(;, c'est-à-dire une lame courbe et faite pour frapper de taille. C'est là le caractère que Xénophon veut marquer, et c'est pourquoi il rapproche les deux mots µâzatpa et x07t(; 2; quelquefois il les emploie l'un pour l'autre, comme d'autres auteurs, quoiqu'il n'en ignore pas la différence [coins]. La µixatpa est à la fois pointue et tranchante d'un côté. Elle n'a pas la forte courbure de la copis que l'on comparait à celle d'une faucille. Nous la reconnaîtrons sur les vases peints dans ce grand coutelas souvent figuré dans la main des guerriers, dont la pointe reste à peu près dans l'axe de la poignée, le dos droit ou légèrement arrondi et le taillant convexe ou creusé à la base (fig. 4741) 4, dans la partie la plus épaisse de la lame qui va s'élargissant du bas et ne se rétrécit et s'effile qu'en s'approchant de son extrémité. Cette lame est souvent munie d'une garde en avant, avec le manche droit, terminé par un pommeau ordinairement contourné en crosse ou ayant la forme d'une tête d'animal (fig. 4742)5. Comme la xotiç, avec laquelle elle se confond aussi dans cet emploi, la µzxatpa servait encore à ceux qui découpaient les chairs des animaux, soit dans les sacrifices, soit dans la cuisine', opérations qui n'en faisaient qu'une àl'origine et qui pendant longtemps ne furent pas séparées l'une et pour l'autre on n'avait pas des instruments différents; c'étaient les couteaux mêmes qu'à la guerre on portait à la ceinture. On ne peut donc s'étonner d'en voir un, semblable à l'arme qui a été décrite, en usage encore par la suite dans les sacrifices, par exemple dans la figure 4743, d'après un vase peint' [cf. coins, fig. 1933 ; voir aussi CULTER, p. 1554 et suiv.]. Le mot µâxatpa et ses diminutifs µaxa(ptov, µaxatels, servent à désigner aussi un scalpel de chirurgien ayant pour caractère d'être pointu et à tranchant convexe 8; un rasoir dont la forme devait être analogue, et enfin des ciseaux10; nous trouvons là encore des indications sur ce qu'était l'arme du même nom. Le mot machaera, dans le sens d'épée, est employé par les auteurs latins'1, et on voit par plusieurs passages qu'ils appelaient ainsi un glaive allongé, pointu et à un seul tranchant que l'on saisissait à deux mains i2, On sait aussi qu'ils avaient adopté la machaera ibé rique à la suite de la seconde guerre puniquef3. Denys d'Halicarnasse donne le même nom aux épées des Gaulois : c'étaient, dit-ilf4, de très grandes r07ttBe;. Ailleurs le même nom s'applique à un couperet de boucher15. E. S'unir). MAC 1161 MAC