Entrées proches
MAGISTER PEDITUM, EQUITUM, MILITIAE. -Pendant les trois premiers siècles de l'empire romain, le commandant militaire suprême, immédiatement au-dessous de l'empereur, était le préfet du prétoire 7 PRAEFECras PRAETORlo~. Constantin, en réorganisant toute l'administration, modifia cet état de choses'. Il sépara l'infanterie de la cavalerie, et donna à chacune de ces armes un chef propre ; ainsi prirent naissance le magister peditum et le magister equitum. Les deux titres pouvaient, d'ailleurs, être réunis sur une seule tête et le commandant en chef prenait alors le nom de magister peditum et equitum ou utriusque militiae 2. Cette charge était, naturellement, une des plus éminentes de l'empire et formait, avec la préfecture du prétoire et avec celle de Rome, la catégorie la plus élevée des dignités publiques3 : le titulaire avait droit à l'épithète de vir illustris`.
Au début, il existait en tout deux fonctionnaires de cette sorte, un magister peditum et un magister equituin3; mais dans la suite leur nombre s'augmenta. On vit créer alors, à côté du magister peditum et du magister equitum attaché à la cour et qui, pour cette raison, est appelé praesentalis, ou in praesenti, d'autres magistri equitum ou même peditum et eguitum °. Les premiers étaient, en réalité, des ministres de la guerre, les seconds des commandants militaires de territoires, soumis, d'ailleurs, à des ducs. Nous en avons la preuve pour la Gaule 7. l'Illyricum 8, l'Orient'.
Dans l'empire d'Occident, cette organisation subsista : c'est, du moins, celle que nous fait connaître la Notice des dignités. On y .trouve mentionnés deux magistri praesentales, un magister peditum et un magister equitum10. Ces officiers généraux avaient sous leurs ordres directs les troupes qui stationnaient en Italie, et plus particulièrement les Palatini" ; dans le reste de l'empire ils étaient représentés par des officiers de rang inférieur, par exemple, en Afrique et en Tingitane par des comtes et des ducs, en Bretagne par le cornes Britanniarum, lesquels commandaient les légions et les différents corps de troupes répandus dans le pays'. Pour la Gaule il est fait mention dans la Notice d'un magister equitum spécial,
qui, ainsi qu'on peut en juger par la liste des corps soumis à son autorité, y commandait la cavalerie aussi bien que l'infanterie i3. Le jour oit pour des raisons personnelles on réunit, à Rome, les deux commandements en une seule main, ce qui fut le cas pour Stilicon'', on créa un généralissime de toutes les forces de l'empire.
Dans l'empire d'Orient, le système adopté n'était pas le même. L'empereur Théodose 1°° décentralisa complètement le commandement"'. Au lieu d'un ou de deux ministres de la guerre ayant autorité sur les différents chefs d'armées, il institua des magistri militum dans les diverses provinces, ayant sous leurs ordres les fantassins aussi bien que les cavaliers. Deux séjournaient à Constantinople, qui étaient à la tète chacun de la moitié des troupes palatinest°; trois étaient répartis dans le reste de l'empire, le premier en Orient'', le second en Thrace ", et le troisième dans la partie orientale de l'Illyricum ".
Les deux magistri praesentales avaient bien un certain contrôle sur leurs collègues de province'20, mais c'étaient ceux-ci qui commandaient directement aux chefs de corps, aux ducs°t.
Les magistri militum subsistèrent à l'époque byzantine et prirent même à cette époque une grande puissance 32, Ces officiers généraux présidaient, naturellement, à toutes les opérations concernant les mouvements des armées et le personnel 90, l'administration du matériel étant seule réservée aux préfets du prétoire. Les inscriptions nous les montrent ordonnant la construction des ouvrages fortifiés nécessaires à la sécurité de l'em
pire 2 .
Le Code théodosien énumère les différents privilèges et surtout les immunités financières dont ils jouissaient 29, la Notice des dignités fait connaître les couinés aux écritures qui étaient attachés à leur état-major : nurnerarii, commenlarienses, primiscrinii, scriniarii, regerendarii, exceptores, etc.20 R. CAGNAT.