Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article MENSURA

MENSURA. Mé7cov. Mesure. Origine des mesures de longueur. Les noms des unités de mesure des petites longueurs, en grec et en latin, sont empruntés aux membres du corps humain, et décèlent par là même leur origine, déjà reconnue par les métrologues de l'an tiquité '. Cette origine remonte à une époque pour laquelle les té moignages écrits nous font défaut aussi bien que les monuments, et elle doit exclure l'idée d'une régulation primitive. L'homme a dans son propre corps les moyens d'effectuer des mesures en les rapportant à une. unité qu'il peut toujours retrouver sur lui-même, et qui, à une époque où la précision n'est pas nécessaire, peut être regardée comme étant pratiquement la même d'un individu à l'autre. Voilà le premier stade ; le second consiste dans la coordination entre les diverses dimensions que, suivant les cas, on choisissait comme unité pour la plus grande commodité ; cette coordination se fait en établissant des rapports numériques simples entre ces diverses dimensions, ce qui entraîne leur subordination à une unité choisie comme principale ou fondamentale, parce qu'elle est la plus usuelle. Ces rapports numériques simples sont conventionnellement regardés comme rigoureusement exacts en fait, ils sont seulement aussi approchés de la réalité que cela est utile pour les besoins de la pratique. Enfin, au troisième stade, intervient l'action régulatrice de la communauté sociale pour fixer avec précision un étalon de l'unité principale ; mais cette action de la cité ne crée pas le système des mesures, déjà MEN -1'i21; MEN qu'ici encore 1..e choix du symbole n'avait pas été indifférent et qu';I. Corinthe, d'ott ce bronze paraît provenir, les chevaux ailé~ avaient avec la déesse un rapport historiquement établi et prouvé par les séries monétaires. Quoi qu'il en soit de ce rapprochement, je verrais un souvenir de ces supports animaux dans les sphinx assis que nous retrouvons sur le canthare du Cabinet des Médailles'. A Pompéi, on trouve aussi des tables en marbre de ce type'. Vll. -Ilreste à mentionner des niensae de forme rare, à six et à huit pieds', sortes d'établis posés sur. des tréteaux.. Quant à la menses lanata, que les Romains dressèrent devant leurs sophas 'ni-circulaires (fig. 4831), nous n'en connaissons que de très rares exemples `", et il ne semble pas que l'usage en ait été aussi courant qu'on le prétend généralement. ''Itt. -La Matière des tables était naturellement des plus variées. La plupart devaient être en bois simple on en marbre d'espèce commune. Mais il y en avait à pieds d'ivoire 3, en bronze', en argente, en cuivre argenté', en or10; certaines étaient incrustées de pierreries" d'autres n'étaient qu'en bois, mais ce n'étaient pas les moins précieuses, car on recherchait pour elles les essences les plus rares [MArEBIA, p. 96-29 et suiv.] : c'étaient les fameuses nlensae citreae, en thuya ou titre, que les Romains payaient fort cher ),jusqu'à 1400000 sesterces) 12. Ces meubles de prix ne servaient naturellement que dans de rares occasions : on les recouvrait d'ordinaire de housses ou de nappes fytArPA]. La provenance de ces tables de luxe est généralement la Grèce. On réputait les tables de Sicitet6. de Lacédémone", de Délos", d'Asie Mineure 1G: c'est au triomphe célébré en 187 av. J.-C., à la suite de la campagne de Manlius sur les Galates, que parurent pour la première fois à Rome" ces meubles de grand luxe; jusque dans ''art industriel, la Grèce imposa ses modèles au goût romain. A. DE RIDDER.