Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article MENSA

MENSA, Tp4v7rga, table. Il est difficile, et inutile, d'indiquer tous les emplois auxquels pouvait servir ce meuble, qui n'était pas moins nécessaire aux anciens qu'il ne l'est à nous-mêmes. Nous rappellerons simplement les principaux de ces usages, nous proposant d'étudier la forme des tables et non d'en faire l'histoire détaillée ; on trouvera aux mots ABACUs, CARTIBULUM, COENA, ce qui regarde l'organisation du repas grec et romain, que la mensa soit une vraie table à manger (gxy(s)', un simple guéridon posé devant les convives, ou un dressoir, portant de la vaisselle précieuse, des mets et des vins (tabula vinaria, cilybathum, cartibulum, urnarium) °-. Les tables à calculer [ABACUS] et les nlensae lusoriae [LusORIA TABULA], consistant le plus souvent en simples tablettes, ne sont pas à proprement parler des tables. Il est parlé ailleurs [ARGENTARH, TRAPEZITAE( du comp toir des changeurs et banquiers, des tables étalons des poids et mesures [PONDERARIUM], des estrades [CATASTA] sur lesquelles étaient exposés les esclaves mis en vente 3, de l'étal (mensa lanionia) ' dont se servaient les bouchers [LANIARIUM, LANIUS] et de celui sur lequel toutes sortes de marchandises étaient exposées [MERCATOR]. Il faut insister sur la table-autel et sur sa présence, presque obligatoire, dans les sanctuaires [SACRIFICIUM]. On y plaçait soit les instruments du culte (fig. 133, 317), soit les offrandes dédiées, qu'elles fussent des mets réels ou de simples simulacres auxquels étaient censés goûter les héros et les divinités (fig. 417, 449, 2438, 4380). C'est là une conception primitive que l'on retrouve en tout pays et au fond de toutes les religions. Le téménos de Zeus Lykaios dans l'agora de Mégalopolis [LYRAIA] contenait à la fois deux tables et deux autels'. C'étaient les Ouwool rpxice~at dont parle Hésychius 6 ou les mensae deorum de l'Énéide 7. Chaque divinité a la sienne Nous en connaissons par les textes de Zeus Pelor de Jupiter1', d'Heraklès'1, d'Apollon 12, surtout d'Asklépios'3 : ce dieu en possède trois au moins à Cos, une pour le grand prêtre, deux autres pour les hiéropes 14 ; d'autres lui sont consacrées à Épidaure à Panticapée 16, à Syracuse 17 et à Athènes1e. h'une des prêtresses attiques est aussi bien la trapézophore 13. Les médaillons d'Asie Mineure représentent des tables chargées de couronnes destinées aux vainqueurs des grands jeux (fig. 1333, 1334, 1337), récompenses honorifiques auxquelles se joignaient parfois des prix plus substantiels, tels qu'une bourse remplie de pièces d'argent 20. Ces tables agonistiques, placées sans doute dans les temples ou dans l'enceinte du stade, faisaient, elles aussi, partie du matériel sacré. Au lieu d'être dédiées à des dieux, les mensae pouvaient l'être à de simples mortels. Elles figurent dans des enterrements 21 [EUNUS, fig. 333b] : elles servaient aussi de stèles funéraires et étaient, semble-t-il, de forme rectangulaire, allongées dans le sens horizontal". Une loi de Démétrios de Phalère, mal comprise ou mal traduite par Cicéron23, et les Vies des orateurs attiques 2f attestent que ce genre de tombeaux était très usité à Athènes vers la fin du Ive siècle. Mais MEN -1719 MEN forme en trident t, qu'il retrouvait sur une tuile antéfixe de Cervetri 2. Il est remarquable que, tandis que les métopes dans le temple d'Olympie étaient si bien protégées, on n'ait pas retrouvé trace de précautions pareilles pour les frontons, sauf peut-être dans le Pélops du fronton oriental 2. On ne se préoccupait pas seulement d'empêcher les oiseaux de nicher autour du temple, mais même de se percher sur le temple. Pour cela, on dressait des pointes de métal sur les acrotères, les antéfixes et sur le faîte de l'édifice. Des antéfixes ainsi protégées ont été retrouvées en Italie (fig. 4901) `. L'historien Josèphe mentionne que le faite du grand temple de Jérusalem était garni, à cet usage, d'è t),o( dorés; il n'est pas improbable que ces ôPEao( étaient réunis par petits groupes, lesquels ressemblaient à nos paratonnerres à pointes multiples. Pour les acrotères enfin, je citerai seulement deux exemples empruntés à deux époques différentes un Sphinx archaïque, de l'Acropole d'Athènes', et les trois petites Nikès du temple d'Artémis, au Hiéron d'Épidaure'. Après le temple, il restait à protéger les offrandes disséminées tout autour, dans le téménos. Le second grief du jeune Ion contre les « oiseaux du Parnasse ,e est qu'ils souillent, on devine comment, les saintes offrandes (véu.v' âva6-iu.a'ra). Ces offrandes étaient principalement des statues. Il s'agissait de faire en sorte que les oiseaux ne pussent se poser dessus'. On s'y prenait comme pour les figures d'acrotères et les tuiles antéfixes : on fixait dans la tête de la statue une pointe de métal. Certaines des figures archaïques de l'Acropole d'Athènes ont gardé cette pointe intacte (fig. 4902) ; chez la plupart, elle est cassée au ras du crâne; à tout le moins, le trou où elle était plantée oblige à en ad mettre l'existence autrefois. C'est une règle générale qui souffrait cependant maintes exceptions : par exemple, les têtes archaïques du Musée de l'Acropole qui ne montrent pas trace de l'appareil défensif sont environ dans la proportion d'une sur cing20. Cet appareil n'existe que sur la tête ; si l'on en a placé quelquefois aussi sur les épaules, le cas doit être extrêmement rare et n'a pas encore été signalé. Les oiseaux pouvaient donc se poser librement sur les épaules ou sur le bras, quand un des bras était tendu en avant". Mais, en raison de l'étroitesse relative de l'épaule et du bras, il y avait à cela un moindre inconvénient que si la tète même eût été prise pour perchoir. La question principale est si la tige de métal, telle que nous l'avons conservée, constituait à elle seule tout l'ap pareil défensif, ou bien si elle n'était que le support d'un autre objet, disparu aujourd'hui, lequel aurait été la partie essentielle. On a penché d'abord vers cette seconde hypothèse. M. Petersen" proposait un disque rond, posé horizontalement au-dessus de la tête ;d'autres préféraient une demi-lune ou un croissant posé également à plat'. Ces opinions paraissent aujourd'hui erronées : la simple tige de métal, plantée au milieu de la tête, était d'une efficacité suffisante ; car l'oiseau ne pouvait, naturellement, se poser sur la pointe, et il ne trouvait libres que les pentes du crâne, sur lesquelles il lui était impossible de se tenir (ne pas oublier qu'il s'agit d'oiseaux assez gros), ou du moins de se tenir tranquillement, sans tin effort et une gène qui le décidaient vite à chercher ailleurs une place plus confortable. Pratiquement, une tète de dimensions naturelles, munie d'une tige droite au milieu du crâne, devenait pour les corneilles, mitans, etc., un perchoir interdit'. II semble bien, en effet, que les tiges encore existantes sur les statues de l'Acropole n'ont jamais servi à porter un objet quelconque : leur extrémité est légèrement effilée, et on n'y voit point trace de soudure, ni de l'insertion d'une plaque, de quelque forme qu'elle fût, en métal ou en bois. Même, dans deux cas au moins 1', la tige unique, qui est d'ordinaire forte et carrée, est remplacée par trois minces baguettes, ici de bronze, là de fer, enfoncées ensemble dans le trou ; ce serait là un bien mauvais travail pour une tige de support. Enfin, M. Trendelenburg tm a très justement appelé l'attention, à ce propos, sur des vers, jusqu'alors mal expliqués, d'une satire d'Horace " : Priape, dieu protecteur d'un jardin, dit de lui-même que, pour effrayer les oiseaux, il aun roseau planté sur le crâne. Le motif de cette précaution nous apparaît clairement : Priape, qui prétend être l'épouvante des oiseaux (avilira maxima formido), prêterait à rire si, sur sa tête même, quelque corneille venait se poser et y prendre ses libertés. Le roseau planté verticalement le garantissait contre l'outrage n. Or cette pointe de roseau sur la tête d'un Priape en bois correspond exactement à la pointe de métal sur les statues en marbre ou en bronze. Il n'est donc pas douteux que la tige de métal suffisait, à elle seule, pour constituer l'appareil de protection, que l'on peut appeler le a gêne-corneilles » ou le « chasse-milans 19 n. Mais cet appareil si simple a pu quelquefois prendre un aspect différent, soit qu'on voulût le rendre plus efficace encore, soit qu'on essayât d'en tirer un parti décoratif. Ainsi M. Studniczka, dans sa restauration de la grande statue signée d'Anténor 26, lui a donné la forme d'une fleur de lotus qui s'épanouit au-dessus de la tète, à l'extrémité de la tige ; et il est possible, en effet, que la tige se soit terminée quelquefois par un fleuron de ce genre, pourvu que le fleuron ait été hérissé d'une ou plusieurs pointes qui empêchassent les oiseaux de s'y poser. Ce fleuron, pa,r sa forme, et aussi par son MEN 1718 MEN culte, ainsi qu'Hélène'. Le centre de ce culte était la montagne située à l'est de Sparte, et appelée .tlénétaïon2. Le bourg de Thérapné y possédait le tombeau et les temples de Ménélas 3 et d'Hélène 4. On montrait aussi, en sortant du Dromos, à Sparte, l'ancienne maison de Ménélas, près d'une statue d'Hercule Hélène et Ménélas étaient adorés, à Thérapné, non comme des héros, mais comme des dieux °.On leur offrait des sacrifices, on célébrait des fêtes en leur honneur', La Pète d'Hélène s'appelait `E),év(s);a 3 ; l''Eopri, de Ménélas nous est seulement signalée sans que son nom soit spécifié. Mannhardt suppose que Ménélas et Hélène étaient originairement, en Laconie, deux divinités locales en rapport avec le culte des arbresf0. Ce culte aurait ensuite passé en Arcadie, où l'on retrouve, près de Kaphyai, un platane sacré appelé MEVe)zxic-', et, sans doute, colporté par quelque colonie trèsancienne92, en Égypte'3 et en Cyrénaïque'1. L'épopée homérique et les récits post-hornériques, en racontant le séjour du couple Ménélas-Hélène en Égypte avant son retour à Sparte, n'auraient fait que consacrer le souvenir de ces anciens rapports entre l'Égypte et le Péloponèse et donner une explication légendaire de la présence de ces cultes arcadico-laconiens en Afrique. signent le croissant de lune, par opposition à cEÀt o-e qui désigne la lune pleine. Mais le mot El.r,silzoç a été employé une fois par Aristophane en un sens figuré : d s'agit là d'ua objet destiné à garantir les statues contre les saletés que pouvaient faire sur elles les oiseaux. Cest à ce point de vue seulement que le mot nous intéresse. Les commentaires du scoliaste d'Aristophane, de Suidas22 et d'Hésychios3 ne sont guère qu'une paraphrase du texte du poète et ne fournissent pas une description précise de l'objet. D'autre part, les fouilles n'en ont fait retrouver jusqu'ici aucun échantillon. Pour nous le représenter, il faut déterminer d'abord à quels besoins réels il répondait dans les sanctuaires de l'antiquité. Un grand sanctuaire était fréquenté fatalement par des oiseaux en grand nombre, non pas seulement par des petits oiseaux, mais par des corneilles, des milans, des éperviers, etc. Ceux-ci étaient attirés par les sacrifices qui étaient faits journellement sur les autels; après le dépeçage de la victime, il traînait toujours à terre quelques débris dont ils faisaient leur proie. L'habitude les rendait même très familiers, au point qu'ils n'attendaient pas la fin de la cérémonie pour venir happer un morceau. Pausanias 4 assure qu'à Olympie leur voracité était relativement discrète et que les sacrificateurs n'en étaient importunés que rarement, mais il présente cela comme un fait merveilleux : c'est donc que le fait contraire était la règle ailleurs. Lucrèce', d'autre part, raconte, d'après une légende athénienne, que les corneilles n'approchaient point d'un certain endroit de l'Acropole, « non pas même quand les sacrifices fumaient sur les autels 1o : cela prouve, tout an moins, que les sacrifices avaient pour effet ordinaire d'attirer les corneilles. Tous ces oiseaux effrontés, en raison des saletés qu'ils déposaient partout, étaient un tourment pour ceux qui avaient charge de l'entretien et de la bonne tenue du sanctuaire. Le jeune Ion, dans la tragédie dEuripide 6 se montre fort irrité contre les e oiseaux du Parnasse é ; il les menace de ses flèches; il veut les écarter à tout prix, parce qu'ils souillent les offrandes sacrées et parce qu'ils essaient d'établir leurs nids sous la corniche du temple. Mais il ressort des paroles d'Ion que certains oiseaux ne devaient pas être tués, du moins dans un sanctuaire divin, puisque I'on se servait de leur vol et de leurs cris pour connaître la volonté des dieux. L'on peut supposer aussi que, bien souvent, les oiseaux habitants d'un sanctuaire devaient être considérés comme la propriété du dieu et bénéficier d'une sorte de droit d'asile (un peu comme les pigeons de Saint-Marc à Venise ou comme ceux qui peuplent la cour intérieure de certaines mosquées à Stamboull. Il fallait donc subir leur présence et se borner à prendre les précautions voulues pour écarter ou atténuer les fâcheuses conséquences qui en résultaient. Les métopes sculptées du grand temple d'Olympie fournissent le meilleur exemple des empêcher le niellage des oiseaux. Partout où les fortes saillies de la sculpture offraient une place propice à l'établissement d'un nid, des fiches de fer ou de bronze, enfoncées dans le marbre, mettaient un obstacle à la gent ailée. Ces fiches n'existent plus; mais les trous où elles étaient plantées, profonds de 0 m. 03 à 0 m, 043, existent toujours, et l'explication que M. Petersen a été le premier à en donner ne saurait être sérieusement contestée'. On peut différer d'avis seulement sur la forme exacte de l'objet, mais non sur sa destination. M. Treu a adopté la forme la plus simple, une tige droite ", suivant le modèle constaté sur le Triton du temple de Lucres ; M. Petersen préférait la MEN 4717 MEN non dans son essence, qu'elle fut corruptrice à Rome plus qu'ailleurs. Nous avons dit en commençant que ce vice remonte aux origines mêmes de l'institution, qui n'avait pas à sa base l'idée d'assistance, mais celle du butin. Du jour où le nombre des participants fut limité, on peut dire que l'assistance publique est, en fait, née à Rome. Mais, dans cette limitation même, il n y avait qu'une idée d'économie. Si le christianisme, dès le milieu du HI° siècle, apporta à Rome un prodigieux changement dans l'assistance, pour les siens d'abord, puis, dans la suite, pour toute la population pauvre, c'est parce que l'assistance chrétienne sortit de l'idée de charité, d'où le discernement des divers besoins et l'adaptation de secours appropriés à chacun de ces besoins. D'ailleurs la charité chrétienne emprunta aux moeurs du temps des usages sous lesquels elle put se dissimuler, tels que la sportule, les repas publics, etc. Mais nous ne saurions en traiter sans sortir de nos limites. Les distributions furent faites en blé jusqu'à Aurélien; en pain de première qualité, en forme de couronne, à partir de ce prince'. A Aurélien aussi seraient dues les distributions de viande de porc [LANIUS]. Ceux qui avaient droit aux libéralités étaient appelés incisi, parce que leurs noms étaient inscrits sur des tables de bronze, et ils recevaient une fois pour toutes la tessera 3. Le pain distribué est souvent désigné par l'épithète de gradilis,parce qu'on devait le recevoir sur les marches de la boulangerie ou les degrés de l'estrade où siégeait le magistrat distributeur (fig. 4900) 4. Il était interdit de le faire passer de main en main, d'une marche à l'autre, ni de le donner dans le sous-sol, afin d'éviter la confusion. Il était ainsi plus facile de voir si la tessère était présentée, et de s'assurer que la même personne ne la présentait pas deux fois. Il était interdit au peuple de descendre dans le sous-sol qui servait de refuge aux voleurs et aux courtisanes de bas étage. Tout devait se passer au grand jour et sur les marches'. La tessera pouvait être achetée à un précédent ayant droit 6 ou léguée, et les maîtres avaient soin d'en pourvoir l'esclave en l'affranchissant. Les distributions avaient lieu au Porticus Minucia dans la neuvième région, qui comprenait quarante-cinq ostia'. La tessera indiquait les jours et l'ostium où devait se présenter le porteur. Il fallait pour l'obtenir avoir le droit complet de cité, clause qui n'eut plus de raison d'être à partir de l'édit de Caracalla conférant à tous les habitants libres de l'Empire le droit de cité romaine. Depuis César, on devait en outre faire une déclaration 8. VI. On exigeait le domicile réel à Rome (jilebs urbana). Ce n'est qu'à partir de Trajan que les enfants y furent admis. Des précautions étaient prises pour que les ayants droit seuls prissent part aux distributions : les magistrats chargés de cette fonction en étaient responsables sous peine d'amende °. Les lois agraires n'avaient eu en somme d'autre but que de diminuer la pleb.s urbana. César, comme corollaire à la radiation de 170000 participants, leur proposa. de s'établir dans des colonies qui furent formées à cet effet. Quatre-vingt mille acceptèrent '0. Il exigea que les propriétaires employassent au moins un tiers de travailleurs libres ". C'était un moyen efficace d'empêcher la population rurale dépourvue de ressources, en partie à cause de l'esclavage, d'affluer à Rome. Auguste s'inspira des mêmes principes. Dans un moment de disette il renvoya de Rome tous les étrangers àl'excepti,on des médecins et des professeurs, et lorsque l'abondance fut revenue, il conçut le projet d'abolir les distributions de grain qui, pensait-il, nuisaient à l'agriculture, et par conséquent entretenaient le paupérisme. Mais des raisons politiques le firent renoncer à ce projet, d'ailleurs impraticable et même inhumain par son radicalisme. Mais ce n'est que fort tard que l'on voit l'administration prendre des mesures contre la mendicité proprement dite. Symmaque expulsa de Rome une foule d'intrus attirés uniquement par l'appât des distributions'"-. Les empereurs Gratien, Valentinien et Théodose font procéder à un examen de tous les mendiants 13. Mais ici l'humanité ne perd plus ses droits. Tous ceux qui sont reconnus infirmes ou trop âgés pour gagner leur vie gardent le bénéfice de l'assistance publique et l'on doit les laisser mendier en paix. Au contraire, les mendiants valides (mendicantes validi) doivent, s'ils sont de condition libre, être adjugés comme colons perpétuels à ceux qui les auront signalés ; s'ils sont esclaves, ils appartiendront à leur dénonciateur. Le code Justinien reprend à son compte et applique à la ville de Constantinople la même mesure". Il y ajoute tout un ensemble de prescriptions concernant les étrangers vivant à Constantinople ou de passage dans cette ville, et qui ont pour objet d'empêcher les campagnes de se dépeupler au détriment des villes encombrées et de l'annone15. Les étrangers, s'ils n'ont pas de moyen d'existence suffisant et se rendent en outre coupables de quelque délit, doivent être expulsés. S'ils sont esclaves, on recherchera leurs maîtres à qui ils seront rendus. S'ils sont libres, on les rapatriera même malgré eux f6. Quant aux mendiants proprement dits, s'ils sont valides et ont le droit d'habiter Constantinople, on les emploiera de force aux travaux publics, tels que jardins, boulangeries, etc. Les mendiants étrangers seront expédiés dans leur province d'origine 17. ANDRÉ RAUDRILLART.