Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article MASTOS

MASTOS. 1 Cari. Robert, Hunier. hucher, p. 3 (lixlrait du ,,o' 905, ci elmmrns 1'rog a n 18!1. 3Vase inédit du Louvre (Salle EI 3 Aller X1 ;'r, p. 487 consul.; Isid. XIX, 23, 1 et h. 2 Arnob. 11, 23; Prudent. C. Symnrach. .!/apura leur liilliyia, à une époque où les Romains en étaient venus à oublier sa signification première'. Aux temps historiques, Mater Matuta est moins connue par elle-même que par le temple qu'elle possédait à Rome sur le Forum boariicnt et par la fête des Jlatralia que célébraient en son honneur les matrones romaines, le Il juin de chaque année, aussitôt après les vESrA1.IA L'histoire faisait remonter la. dédicace du temple au roi Servius Tullius, mais la religion de Matuta est certainement plus ancienne; elle fait partie des institutions pieuses que la légende attribue au roi Numa'. Le temple était situé non loin de la porte Carmentale, sur la rive gauche du 'fibre, presque en face du sanctuaire de Fors Fortuna, dont la construction était attribuée à Servius'''. Des interprètes récents, épiloguant sur le voisinage des deux sanctuaires, sur une sorte d'antagonisme, d'ailleurs peu apparent, entre les tendances politiques des cultes, et. sur ce fait que la fête de Matuta concordait avec celle de Fortuna en cc lieu, ont prétendu que la religion de Matuta était d'origine et de signification patricienne, tandis que celle de Fortuna aurait été instituée comme une protestation plébéienne, sous le règne d'un souverain qui, devant l'histoire, représente non seulement l'esprit populaire, usais l'immixtion dans les cérémonies publiques de l'élément servile". Il n'y a là qu'une hypothèse qui perd beaucoup de sa valeur si l'on songe qu'entre Fortuna et Matuta il n'existe aucun rapport de signification ni de culte : aussi bien les coïncidences de date et de lieu prouveraient plutôt la conciliation que l'hostilité. Des discussions plus intéressantes sont celles qui ont tenté de fixer 1'emplacement des deux temples voisins 1: il est très vraisemblable qu'il faille chercher le temple de Fortuna dans l'église actuelle de Sainte-Mariel'Égyptienne; dans ce cas, le sanctuaire circulaire en marbre qui est une des ruines les mieux conservées de Rome et qui sous sa forme actuelle est une restauration du ne siècle de notre ère serait, non un temple de Vesta ou d'hercule, mais le temple même de Matuta, devenu celui de Portunes que la légende devait. lui donner pour fils ", Bali sous la royauté, il fut réédifié une première. fois par F. Camillus après la prise de Veres, le dictateur l'ayant voué au cours du siège (39ti av. J. C.i; ". Comment, plus de deux siècles après, en 174, le consul T, Sempronius Gracchus fut-il amené, après la conquête de la Sardaigne, à placer dans ce temple de Matuta une table commémorative de sa campagne, avec un relief topographique du pays soumis et des peintures retraçant les principaux combats''? Ce fut sans doute parce qu'à cette époque Matuta était déjà considérée comme une divinité maritime, protectrice des navigateurs et mère de Portunus. Il est vrai que la table était en l'honneur générale, voir ccso, p. 683, note 8 -t Preller-Jordan, Op. cit. 1, p. 167. I Hor. Sat. Il, 6, 20 ellaterthee pater, sen finie liberrtius muüs. A Jceo, L. c. et p. 390 s.; cf. Klausen. Op. cit. p. 876. 12 Voir Gilbert, L. C.; Relier, Iluinen les textes cités, n. 18, 13 Voir Gilbert, Ili, p. 136 sq.; 11, 390, avec la note 3 au premierpassage ; n. 1 et 2, !bief. p. 137; et Kieperl, Atlas autignux, tah. IX, Ec, où le temple en rotonde est appelé T. Porhmnxi. Voir encore Jordan, Topographie, I, L. c. de Gilbert, qui suppose eu plus qu'il existait un rapport spécial entre le mille de Meula et celui de Jupiter. MAR 1624 MAS vait plus communément des mots (3a),zvtitov, 3anxvT(Stov 1. Au reste, chez les Grecs aussi bien que chez les Romains, la bourse était en effet un petit sac, d'ordinaire en cuir, que l'on serrait en haut (GUaTÉh).EtV)° par un cordon ou une patte (7co) passés dans une coulisse. La figure 4852 représente une bourse qu'un jeune homme tient dans sa main : il vient de la serrer ((3a),xvTtov arIc7cxarov) 4 en tirant sur le cordon ' , au contraire, pour ouvrir Ouety) 6 on écartait les bords et le cordon se relàchait de lui-même 7. On tenait la bourse par le col lorsqu'on était sur le point de s'en servir 8 ; sinon, on la portait enfermée dans sa ceinture, ou bien on l'y suspendait, ce qui donnaitbeau jeu aux a coupeurs de bourses » (ax),av-rto7(4Lot, sectores ronarii); ils exerçaient surtout leur coupable industrie dans les lieux publics, tels que les marchés ou les établissements de bains, là où la foule se pressait à certaines heures °. Il y avait des bourses fort simples ; mais on en faisait aussi d'élégantes, ornées de glands et d'oreillettes, comme celle que l'on voit (fig. 4853) i0. Ces divers ornements, qui en garnissent les contours, les ont quelquefois rendues difficiles à reconnaitre sur les monuments, oit on les a prises pour des vases munis d'anses". La bourse Fait un des attributs de Mercure, dieu du commerce et du lucre; c'est une question de savoir si les Grecs l'avaient déjà donné à leur Hermès avant l'époque romaine ; on ne peut affirmer qu'il soitrestéétranger à l'Hermès des marchés (ÉU.77oaxi)ç, a.yopaïoç) ; cependant des représentations très anciennes en sont rares12 Au contraire, sous l'Empire les images de Mercure tenant une bourse à la main sont devenues innombrables, à tel point qu'il est impossible d'en tenter la nomenclature. C'est surtout en parcourant cette série de monuments (fig. 4853) qu'on pourra se rendre compte des formes de la bourse antique rroRTDXA, fig. 3241; MERCI1x1USi73 Par une association d'idées analogue, la bourse devint aussi un des attributs de l'URERTAS, abstraction personnifiée, dont on fit dans les bas temps de l'Empire un être divin ir'. Trois bourses au-dessus d'un coffre-fort (fig. 4854) symbolisent le cuivre, l'argent et l'or frappés par l'administration des monnaies 'if. Il vint un moment où l'usage s'établit de distribuer des sommes d'argent aux vainqueurs des jeux publics; aussi trouve-t-on des bourses représen tées, parmi d'autres prix, sur plusieurs monuments, notamment sur des monnaies de la Thrace et de l'Asie Mi fig. 1333)1G. Enfin sur certaines pièces la bourse apparaît comme un des insignes des questeurs (fig. 4855) à côté du subsellium et de la verge que portaient les appariteurs de ces magis MARSYAS : SILENIj.