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ment cipematç, «aotptop«), autorisé, encouragé, ordonné même dans certains cas par les philosophes anciens, notamment par Platon' et par Aristote était-il puni par les lois d'Athènes? La plupart des historiens, Meier 3, HoelscherWestermann6, Mayer', répondent négativement. D'autres, comme Hermann', disent que la loi avait gardé le silence, mais que, dans la pratique, il y avait controverse sur le point de savoir si le foetus est un homme et s'il était possible d'appliquer au foeticide les peines de l'homicide ; ils se fondent principalement sur un discours attribué à Lysias (X«T"Avzerévoo; IXicDz auaç 8); discours qui prouve, disent-ils, que l'avortement était matière à discussion devant les tribunaux. Nous croyons, avec M. Boissonade°, qu'un texte de Galien est décisif en faveur de l'affirmative : « Lycurgue et Solon, disciples des dieux, ont, dans leurs lois, prononcé nettement des peines contre l'auteur de l'avortement'. » Cette opinion est confirmée par deux fragments qui nous ont été conservés par Stobée
« Les législateurs, dit le stoïcien Musonius, ont défendu aux femmes de se faire avorter et ont infligé des peines à celles qui n'obéiraient pas ; ils leur ont aussi défendu d'empêcher la conception, et de se servir de drogues abortives. o Chez les Grecs d'Asie,, l'avortement était regardé comme un crime capital ; Cicéron, pendant un voyage en Asie 12, apprit qu'une femme de Milet avait été condamnée à mort pour s'être laissé gagner par les héritiers de son mari, et avoir pris des breuvages qui la firent avorter. Comment la législation athénienne aurait-elle laissé impuni un fait que les autres législations réprimaient 13 ? M. Boissonade fait enfin remarquer que le silence d'Aristote est significatif; il n'aurait pas manqué, en effet, de citer, à l'appui de ses étranges conseils sur l'avortement, les pays où cet acte était regardé comme Iicite. Notons, en terminant, que, dans le très-ancien serment, attribué à Hippocrate et exigé des médecins, ceux-ci s'engageaient à ne pas provoquer d'avortements : oslè yuvatxl lTaTaôv ?06etov Mica». E. CAILLEMEB.