Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article NEOCORUS

NEOCOItUS. --Fonctionnaire ou corps chargé de l'entretien d'un temple [AED1TLLs. Le mot se rencontre sous équivalent, le mot xoooç, que Suidas traduit par 47rECàs' ç, serviteur'. Ce terme est tantôt appliqué à des fonctionnaires, tantôt à des villes ou à des corps constitués. 1° Mot-ore fonctionnaire. Le néocore, d'après la définition d'llésychius8, aurait été le sacristain du temple, celui qui en avait l'entretien, qui le balayait. C'est l'Ai:nl'ries des Latins. D'après Suidas', le néocore aurait été l'intendant, l'économe du temple et non le sacristain. En fait, le mot, comme il arrive souvent, a été employé successivement dans deux sens différents et, après avoir désigné d'abord un serviteur d'ordre inférieur, il a été plus tard le titre d'un fonctionnaire de rang élevé. Le néocorat primitif, avec ses fonctions subalternes, est décrit dans l'Ion d'Euripide. Ion est néocore du temple d'Apollon à Delphes. Il dit : ,, Moi, je m'occuperai des soins qui depuis mon enfance sont commis à mon zèle. Purifier avec des branches de laurier le seuil de cette demeure, le décorer de guirlandes, y répandre une fraîche rosée, mettre en fuite avec mes flèches les troupes d'oiseaux qui profanent la sainteté des offrandes, voilà mon office. » Puis il s'adresse aux lauriers avec lesquels il balaie le temple. Il vide les vases d'or que la fontaine de Castalie a remplis d'eau et il chasse les oiseaux. C'est pour lui un noble emploi que de rendre ces serviles devoirs non aux hommes, mais aux dieux immortels 10. Le choeur l'appelle plus loin 'e le jeune homme qui balaie le temple" ». Les néocores avaient les clefs du temple qu'ils ouvraient et fermaient J2. Ils veillaient à la purification des gens qui entraient". Lorsque la loi interdisait aux étrangers de pénétrer dans l'édifice, ils avaient mission de faire exécuter la défense. A Amorgos, ils étaient punis de l'amende s'ils manquaient à cette obligation ". Dans les temples d'Esculape, les néocores éteignaient les lampes au moment oit les suppliants allaient s'endormir; ils aidaient les prêtres et les médecins dans le soin des malades. Il en est ainsi, en particulier, des zacores de l'Asclépieion d'Athènes1° et de ceux de l'Asclépieion de Pergame. C'est dans cette ville que le rhéteur Aelius Aristide demanda sa guérison au dieu. Il s'adressa au zacore, lui exposa le songe qu'il avait eu et devisa avec lui, après avoir revu de lui confidence d'un songe analogueit". De même dans le temple d'Amphiaraus à Orope, le néocore veille à ce que ceux qui viennent au sanctuaire observent les règlements. 11 doit faire déposer en sa présence l'offrande obligatoire de neuf oboles dans le trésor du dieu et, en même temps, noter le nom et la patrie de celui qui vient dormir pour être favorisé d'un songe". C'est le zacore ou néocore qui a la surveillance de I'hôpital annexé au temple d'Esculape18. Dans certains sanctuaires, comme dans celui d'Amphiaraus à Oropos, les prêtres venaient seulement à certains jours, et les néocores, au contraire, résidaient d'une manière permanente 1". Dans ce cas, il y avait, pour leur résidence, un bâtiment spécial qui portait le nom de neoeonio,e. On trouve des btitiments de ce nom à Éleusis 2J et à Délos '1. Il en est de môme à Delphes 2". Peu à peu, les fonctions des néocores devinrent. plus importantes. Déjà leurs occupations dans les temples d'Asclépios étaient quelque chose de plus que les humbles occupations d'Ion. Ils s'acheminent peu à peu vers le rang d'administrateurs. A Éphèse, les néocores du temple d'Artémis reçoivent des dépôts d'argent". A Delphes, on leur confie la garde des actes de vente". A l'époque romaine, c'est par leur intermédiaire que se font les offrandes, aussi leur nom figure-t-il souvent à côté de celui des prêtres pour dater l'ex-voto. Il en est ainsi à Délos'. et, à l'époque romaine, à l'Asclépieion d'Athènes". C'est à Délos que nous trouvons les plus anciennes traces de cette situation supérieure du néocore. Dans les comptes des Amphictyons athéniens de la troisième année de la )" olympiade, 'HO av. J.-C., il est dit qu'ils ont recu de l'argent des amphictyons et des néocores de Délos, Scylax et ses collègues 27. Les néocores de Délos avaient donc un rôle à remplir dans la garde du trésor et un rôle important, puisque leurs fonctions constituent une p/,t. Cette situation honorée explique pourquoi les néocores sont envoyés en ambassade comme Mégabase, néocore du temple d'Artémis à Éphèse, qui va à Olympie en qualité de théore 28. Les néocores avaient souvent à faire des dépenses considérables pour s'acquitter dignement de leurs attributions ou pour faire honneur à leur titre". . Ils construisent des autels, des temples, consacrent des statues, etc. 30. C'est tout un ensemble de constructions que fait édifier un néocore de Chalcis, des portiques, des salles de repas en souvenir de son néocorat et de celui de ses enfants '. Ces néocores appartenaient souvent aux plus illustres familles ; tels sont les ra2(o1, zacores de 1'Asclépieion d'Athènes32. Tel aussi T. Flavius Onesimus Paternianus, qui fut stratège des armes, hipparque, etc.. dont on trouve le nom et les titres sur NEO 56 NEO une inscription de Smyrne'. Tel aussi Julianus Tryphon, qui fut irénarque, agoranome, stratège, gardien du trésor, et.c.2. Les néocores des empereurs ne le cèdent pas en dignité à ceux des autres dieux: M. Aurelius Julianus avait été deux fois asiarque3. Lorsque les néocores ou zacores furent ainsi devenus des personnages importants, les fonctions subalternes qu'ils remplissaient autrefois le furent désormais par d'autres. Ils furent assistés par des hypozacores ou par des thérapeutes ". Ailleurs, les ministres d'ordre supérieur portent le nom d'archinéocore6 ou d'archizacore ou ajoutent une épithète au mot néocore, comme xç La durée des fonctions des néocores variait avec les lieux. En beaucoup d'endroits, elles étaient temporaires et probablement annuelles. A Cormana, nous trouvons un néocore pour la seconde fois'"; à Délos, un zacore pour la trente-septième fois" et un autre pour la dix-huitième fois'". Le titre de néocore à vie paraît être une distinction honorifique accordée à ceux qui ont bien rempli leurs fonctions 1'. C'est à tort que Preller a cru que les néocores étaient éponymes'''. Si certains magistrats municipaux, comme des stratèges, des archontes ou des grammates, ajoutent à leur titre celui de néocore, c'est par le premier qu'ils sont éponymes et non par le second". 2e Villes néocores. Le mot néocorat acquit dans la langue grecque un sens plus large et cessa de s'appliquer à une fonction déterminée pour désigner d'une manière générale l'acte de rendre un culte à un dieu. C'est ainsi qu'il est employé par Platonet par Plutarque 17. C'est par suite de cette conception que le terme de néocore put s'appliquer à une ville qui se consacrait d'une manière particulière au culte d'une divinité. C'est ainsi qu'1phèse s'appelle néocore d'Artémis 13, Aezani de Zeus'", Magnésie d'Artémis Leucophryone20. Josèphe même emploie cette expression en parlant du culte que les Israélites rendent au vrai Dieu21. Ce qui prouve bien que le mot néocore ne signifie rien autre chose que le zèle de la ville à honorer telle divinité, c'est qu'il est parfois remplacé par le mot Tpocdç, c'est-à-dire nutrix22 A quelle époque les villes prirent-elles pour la première fois ce titre, il est impossible de le dire. Le texte des Actes des Apêtres où Éphèse est appelée Néocore est de beaucoup le plus ancien. Il nous prouve que cette ville avait pris cette épithète au moins dès les débuts de l'Empire. Mais ce texte est isolé et il faut attendre jusqu'à la fin du ne siècle ap. J.-C. pour trouver des inscriptions ou des monnaies qui mentionnent le néocorat des cités. C'est surtout des empereurs divinisés que les cités grecques se déclarèrent néocores. Éphèse 23, Pergame (fig. 1333) 24, Tralles (fig. 5301) 2G, Smyrne (fig. 530e) 26 le disent expressément dans leurs inscriptions et sur leurs monnaies. On peut même dire que lorsqu'une ville est sim plement dite néocore et que le nom de la divinité n'est pas mentionné, toutes les probabilités sont pour qu'il s'agisse du néocorat des empereurs. Lorsque sur une monnaie d'Éphèse on gravait 'Efpea(esv Tpiç n'était pas besoin de dire en l'honneur de qui étaient les trois premiers néocorats, personne ne s'y trompait. Pour porter le titre de néocore des empereurs, une ville devait donner des témoignages partiCuFig.5301. -Monnaie de Tralles tiers de sa dévotion, c'est-à-dire élever des temples et instituer des jeux. C'est pourquoi on trouve, sur les monnaies où figure le titre de néocore, des temples et des couronnes ou autres emblèmes des jeux (fig 5303). Souvent la déesse de la ville est représentée tenant dans sa main le temple dont la cité est néo core28. La plupart du temps le nombre des temples correspond au nombre des néocorats (fig. 530e et 5303). Au reste, rien n'explique mieux le mot néocore que l'érection ou l'entretien d'un temple. Eckhe129 pense qu'il suffisait que l'empereur fût associé au culte des dieux locaux. Il est difficile d'admettre cette assertion, car s'il en eût été ainsi, toutes les villes auraient pu porter le titre de néocores et celles qui le possèdent sont relativement peu nombreuses. Un grand nombre de documents permettent de constater la coïncidence des néocorats successifs d'une même ville avec la construction de temples nouveaux'". Ces temples servaient-ils au culte municipal ou au culte provincial? Les avis ont été très partagés sur ce point. Marquardt dit que les villes néocores étaient celles q ui envoyaient des délégués à l'assemblée de la province 31. Cette hypothèse ne résiste pas à l'examen. Le nombre des villes néocores est beaucoup trop petit pour correspondre à celui des villes qui prenaient part au xolvdvu. D'après M. Monceaux, le néocorat se rapporte entièrement au culte municipal. Il remarque que Pergame et Smyrne, par exemple, possèdent des temples provinciaux dès le temps d'Auguste et de Tibère et ne portent le titre NEO 57 NEO de néocores que beaucoup plus tard, l'une sous Trajan, l'autre sous Antonin '. On dira sans doute que ces villes peuvent avoir été néocores avant le temps où ce titre apparaît sur leurs monnaies. Cela est vrai, mais le néocorat ne parait guère avoir pris place dans le style officiel avant le règne de Néron. M. Monceaux 2 voit encore une preuve de sa théorie dans ce fait que les villes s'appellent néocores des Augustes, et non de Rome et d'Auguste, tandis que la province unissait dans son culte Rome et l'empereur. Cet argument n'a pas grande force, quand il s'agit de documents de l'époque de Trajan ou des Antonins. On avait alors depuis longtemps oublié (tome pour ne plus penser qu'aux Augustes. Il fait encore remarquer que la liste des villes néocores ne coïncide pas avec celle des métropoles ni avec celle des villes où se trouvaient des temples provinciaux et que, par conséquent, il ne faut chercher aucun lien entre ces diverses classes de villes. Pour lui, les villes néocores sont celles où avaient été institués des collèges en l'honneur de certains empereurs, et le nombre des néocorats coïncide avec celui de ces collèges 3. C'est une hypothèse qui ne repose sur aucun document. Pour bien se rendre compte de la nature du néocorat impérial, il est nécessaire de dresser un tableau des villes néocores, des métropoles et des villes où se tenait le xotvdv de chaque province. VII. En examinant ce tableau on constate : 1° que toutes les villes où se trouvent des temples provinciaux sont néocores; 2° que la plupart des métropoles le sont; 3° que quelques villes de moindre importance le sont également ; 4° enfin, qu'une assemblée provinciale porte ce titre qui, d'après l'ensemble des documents, semblerait réservé aux cités. Par ailleurs, la plupart du temps, la ville est appelée collectivement néocore '°, tantôt le peuple seul porte ce titre''', tantôt c'est le conseil". La conclusion qui s'impose à la suite de ces observations, c'est que le néocorat n'est pas le privilège d'une catégorie déterminée de villes, celles où étaient construits les temples provinciaux. Tout corps, assemblée provinciale, ville, conseil qui professait une dévotion particulière pour les empereurs et la manifestait par la construction d'un temple, l'institution de jeux ou peutêtre de quelque autre manière, pouvait recevoir en récompense le titre de néocore. Comme ces manifestations entraînaient de grandes dépenses, les villes qui pouvaient les faire étaient nécessairement les plus considérables et les plus riches, c'est-à-dire celles où, pour le même motif, se tenaient les assemblées provinciales et qui étaient les métropoles. Les empereurs qui désiraient s'attacher ces villes leur accordaient volontiers ce titre honorifique comme les autres, mais ils ne se croyaient pas interdit de le concéder quelquefois à des villes moins importantes. On peut donc dire d'une manière générale que le nombre des néocorats que possède une ville coïncide avec celui des temples qu'elle a bâtis en l'honneur des empereurs. C'est ce qui explique que les grands prêtres 8 NEO -58NEO de Pergame, d'Éphèse, de Smyrne, qui s'appelaient d'abord 4ziEpu ç tou vetou, prennent ensuite le nom rl'zoztEpauç tint vaav. Il est bien vraisemblable que ce changement coïncide et avec la construction de nouveaux temples et avec l'accroissement des néocorats. Ces temples n'étaient pas, comme le premier, dédiés à Rome et à Auguste, mais à des empereurs particuliers ; ils étaient cependant desservis comme l'édifice premier par 1"apzlo o, '!' o(aç de la ville'. Parfois le néocorat était accordé à une ville avant que l'édifice qui le lui méritait fût achevé. C'est ainsi, par exemple, que, sur une inscription, la ville d'Éphèse est appelée deux fois néocore et le prêtre âpzispEilç toû vaoü. Le second temple n'était pas encore achevé; il le fut bientôt après'. Les jeux institués pourmanifesterla dévotion des villes, ou leur néocorat, c'est, tout un, étaient différents des jeux provinciaux. Ceux-ci étaient présidés par le grand prêtre provincial ; ceux-là avaient des présidents différents. C'est ainsi que les jeux institués à Smyrne au moment où Polémon obtint d'Hadrien un second néocorat pour cette ville furent présidés par ce rhéteur et par ses descendants3. De même, Cn. Dottius Plancianus fut. nommé agonothète perpétuel des jeux institués à Éphèse en l'honneur d'Hadrien et qui, selon toute vraisemblance, valurent à cette ville son second néocorat". On ne peut donc pas plus admettre un lien nécessaire entre le culte provincial et le néocorat qu'on ne peul, admettre que ce soit un titre exclusivement réservé aux cités. Pour bâtir un temple en l'honneur d'un empereur, une ville avait besoin de l'autorisation du Sénat, du moins au début de l'Empire". Ce l'ut également le Sénat qui conféra officiellement le titre de néocore. Si, comme pour d'autres titres analogues, les villes se l'attribuèrent parfois à elles-mêmes, les réclamations des cités voisines donnèrent lieu à l'intervention du pouvoir central pour régler les contestations et réprimer les différends'. Les inscriptions et les monnaies se réfèrent souvent au sénatus-consulte Est-il besoin d'ajouter que, sur ce point comme sur les autres, le Sénat se conformait toujours aux désirs de l'empereurs ? Les numismatistes ont cru constater qu'au lieu d'un accroissement continu et régulier dans le nombre des néocorats, on trouvait dans certaines villes un retour en arrière. Une ville, après s'être appelée trois fois néocore, ne mentionnait plus sur ses monnaies qu'un double néocorat, puis on voyait de nouveau apparaître le troisième. Remarquons d'abord que cette variation n'apparai t, jamais dans les inscriptions. Un seul texte épigraphique relatif à Smyrne, et qui est de la fin du n' siècle, appelle cette ville néocore sans indiquer le chiffre du néocorat, mais c'est une inscription dont le début manque jusqu'au mot néocore, il n'y a pas à en tenir compte°. Remarquons encore que dans les monnaies il n'y a pas à s'occuper de la suppression du chiffre: pareille suppression existe souvent après la mention de la puissance tribunitienne. C'est une négligence du graveur ou une nécessité imposée par le peu d'espace dont il disposaitf0. Il ne faut donc s'occuper que des villes où les chiffres B et l' se rencontreraient après P ou à. D'après Krause, ces villes seraient Éphèse, Pergame, Smyrne, Sardes et Nicomédie", En examinant de plus près les monnaies, on voit qu'il faut supprimer de cette liste Éphèse, Pergame et Smyrne. Éphèse, dit Krause, après avoir été trois fois néocore sous Septime Sévère et quatre fois sous Caracalla, n'a phis que deux néocorats sur certaines monnaies à l'effigie de ce dernier empereur, de Julia Domna et de Géta12. Krause oublie que sous Septime Sévère il y eut déjà des monnaies frappées à l'effigie de sa femme et de ses fils t 3. Celles-ci sont du nombre. Elles sont antérieures à l'époque où Éphèse obtint du prince un troisième néocorat. Quant au quatrième néocorat, il n'a aucun rapport avec le culte impérial, c'est le néocorat d'Artémis dont nous avons parlé plus haut, tantôt indiqué séparément, tantôt joint aux autres néocorats". Pergame, comme Éphèse, doit être supprimée de la liste. Depuis Caracalla, le chiffre P se trouve sur toutes les monnaies. Les soi-disant monnaies d'Elagabale marquées du chiffre B n'ont jamais existéf3. Il en est, de même pour Smyrne. C'est par suite d'une mauvaise lecture que Mionnet a vu sur des monnaies de Gordien III le chiffre à18. Ces monnaies portent F. Il n'y a donc pas de variation ou de retour en arrière. C'est seulement à Sardes et à Nicomédie qu'existe le fait qui a tant préoccupé les savants. A Sardes, les monnaies nous montrent l'apparition d'un troisième néocorat sous Elagabale17. Sous les empereurs suivants, il n'est plus question que de deux uéocorat.s'a. Ce revirement s'explique facilement par la suppression du culte d'Elagabale. Le culte rendu à Gordien le pieux motive l'apparition d'un troisième néocorat sur les monnaies de ce prince". Ce néocorat fut également éphémère; les monnaies de Philippe II n'en indiquent que deux20. Un troisième reparaît sous Gallieni. La dévotion envers les empereurs qui se succédaient sur le trône subissait toutes les vicissitudes de leur fortune. A Nicomédie, on ne peut constater trois néocorats que sur les monnaies d'Elagahale et sur celles de Sévère Alexandre". Encore sur d'autres monnaies de ce dernier empereur voit-on apparaître de nouveau le chiffre Bu, qui persiste jusqu'à la fin de la série des monnaies impériales ". C'est, comme à Sardes, à la disparition du culte d'Élagabale qu'il faut attribuer très vraisemblablement le retour en arrière. Il y a donc lieu de reléguer au nombre des discussions oiseuses toutes les hypothèses imaginées par les anciens numismatistes pour expliquer ce qui n'était, en réalité, qu'une série de lectures fausses. Une dernière question reste à résoudre : quels étaient les fonctionnaires chargés du néocorat au nom de la cité? Étaient-ce les magistrats ordinaires, les prêtres des temples impériaux ou des fonctionnaires spéciaux'? Les monnaies et les inscriptions montrent qu'il y avait des fonctionnaires spéciaux portant ce titre". Certains d'entre eux honoraient probablement des dieux locaux, d'autres sont expressément désignés comme étant au NEP --59-NEP service du culte impérial'. Les femmes pouvaient exercer le néocorat aussi bien que les hommes2. Nos renseignements ne sont pas suffisants pour pouvoir dire si les néocores étaient ou non organisés en collèges. E. BEiRUER.