Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

NEUROSPASTON

NEUROSPASTON (NEUrlanuaocv). Marionnette. Les auteurs modernes qui ont traité des marionnettes antiques n'ont pas établi avec assez de soin les distinctions nécessaires Il faut en effet, avant tout, écarter du sujet: 1' les simples poupées articulées LiuLrA'qui ne sont faites ni pour être actionnées par des fils, ni pour jouer un rôle sur un théâtre ; 2e les automates, machines savantes, mises en mouvement par un ressort ou un mécanisme 1 Frise de la Glyptothèque de Munich provenant de l'autel consacré à Neptune par Domitius Ahenobarbus aux derniers temps de la République. I1.Brunn, Deschc. d . Glyp Achill, [talle, 4879 voir les antres monuments qu'il indique; von Rohden, Terrne. non l'ans. IX, 21, 1; [Ior. Ars post. 5. Voir la mosaïque de Constantine, Roselier, p. 213. 6 Miller, Randb. ï 402, 3 ; Clarac, Mus. de seuipt. pl. ceci-cex; Roselier, p. 233 sq. l'auly, Dcalencycl. et surtout dans Roselier, Ausforl. Larik. der gr. u. Kim. Alylionschr. der Univers. Halte), 1879 ; 0. Satin, llerichte d. saules. Gesellsctt. der Wis.s. 1854, p. 177 sq. lin chapitre spécial est consacré à Nérolis et aux Néréides dans la Mythologie de Preller-Robert (1, p. 551-559) et dans celle de Welcker (1,p. 619 sq.). NEU intérieur ; les Grecs, qui les ont parfaitement connus, leur ont donné un nom spécial (aêréu.aoa), précisément pour éviter toute confusion; la lecture du traité de Héron d'Alexandrie sur la construction des automates suffirait à prouver que les spectacles où l'on offrait aux regards ces sortes de poupées n'étaient pas et ne pouvaient pas être des divertissements populaires 2. Ce qui caractérise essentiellement les marionnettes, c'est que tous leurs mouvements leur sont transmis l'un après l'autre par la main de l'homme à l'aide d'un fil, ou d'une corde à boyau (veûpo))), qui tire (nT (n) sur l'extrémité de leurs membres. Les automates comme ceux de Héron ne se prêtaient qu'à des tableaux animés ; les spectacles de marionnettes, au contraire, comportent une action suivie et un dialogue, au besoin mêlés de musique et de chant. Hérodote raconte que de son temps c'était la coutume en Égypte de promener dans les villages, à l'occasion de la fête de Bacchus-Osiris, des images de ce dieu, dont certaines parties étaient mises en mouvement avec des ficelles ; un joueur de flûte précédait, et les femmes suivaient en chantant'. Quoique des pratiques semblables se rencontrent dans un grand nombre de cultes et que des prestiges plus ou moins habiles aient été souvent employés par les prêtres pour donner aux statues des dieux l'apparence de la vie il ne s'ensuit pas nécessairement que les marionnettes aient eu, surtout chez les Grecs, une origine hiératique. Il est bien plus probable que le pantin de l'enfant en a été le premier type et que la comédie populaire s'en est emparée de très bonne heure. Les marionnettes étaient communes au temps de Platon Xénophon parle d'un Syracusain qui gagnait sa vie, à Athènes, en montrant des marionnettes ; on appelait 900poa7lnao'1ç l'homme voué à cette profession '. Un certain I'othin s'y acquit une telle réputation que les Athéniens, charmés de son habileté, mirent à sa disposition le théâtre de Dionysos ; un auteur ancien s'indigne à ce propos qu'on lui eût livré la grande scène o où Euripide faisait jouer ses divins chefs-d'oeuvre e ». Un des derniers rois de Syrie ", Antiochus IX, s'était pris de passion pour ces spectacles : il avait chez lui un théâtre de marionnettes et il s'amusait à y faire mouvoir lui-même des personnages hauts de cinq coudées, magnifiquement vêtus d'or et d'argent, si bien qu'il ne lui resta plus de quoi subvenir à l'entretien de ses machines de guerre 10. Les Romains ont certainement emprunté aux Grecs les marionnettes, comme le prouve le nom même dont ils les désignaient ", quand ils n'employaient pas une périphrase 12. Les philosophes ont très souvent comparé l'homme à une marionnette, lorsqu'ils ont voulu dé