Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article NOMONÈS

NOMONÈS (Nol wrlç). Fermier de la taxe des pâturages publics à Orchomène de Béotie '. CH. trats chargés dans plusieurs États de la Grèce de veiller au respect des lois. Cétait là une magistrature tout aristocratique', et si nous la trouvons citée dans des démocraties comme Athènes, ce n'est qu'à l'époque d'Ephialte peut-être «i60 av. J.-C.) et sous Démétrius de Phalère (317-307 av. J.-C.). On ne sait du reste pas quand elle fut instituée dans cette ville. Ii semblerait, d'après un passage de Philochoros, que ce fut sous Ephialte mais comme il n'est pas fait mention de nomophylaques au v° et au ive siècle dans les inscriptions attiques, les historiens et les orateurs, sauf peut-être dans deux discours aujourd'hui perdus de Dinarque 3, ami et contemporain de Démétrius, les uns en ont conclu que créés sous Ephialte, ils perdirent peu à peu toute importance et durent titre supprimés lors du rétablissement de la démocratie en 403, puis rétablis longtemps après par Démétrius, peut-être avec des attributions plus étendues `. D'autres ont supposé, mais sans preuves, que, tout en n ayant joué qu'un rôle bien effacé, ils n'avaient pas moins subsisté avec des interruptions plus ou moins longues jusqu'à Démétrius, qui aurait réorganisé ce collège de magistrats sur de nouvelles bases'. D'autres enfin, plus hardis dans leurs conclusions, croient que c'est une magistrature relativement récente NOM 103 -NOR que Démétrius aurait instituée de toutes pièces'. Ce qui est certain, c'est que, si elle a existé de 460 à 317, elle n'a pas laissé de traces dans l'histoire d'Athènes ; tout ce que nous en savons par les lexicographes, qui très souvent se répètent les uns les autres, paraît bien ne se rapporter qu'à l'époque de Démétrius. Aristote ne la mentionne même pas dans 1"AOr,vx(tov rcoÀtTE(a. Les nomophylaques, sous Démétrius, avaient la garde des lois, ils surveillaient les autorités établies, l'assemblée du peuple et les citoyens pour les obliger au respect de la législation Ils assistaient à toutes les séances du Sénat et à toutes les assemblées du peuple au même titre que les proèdres ", à côté desquels ils siégeaient, ayant qualité pour examiner les propositions et interdire le vote de toutes celles qui leur paraissaient illégales ou préjudiciables à l'État °. Nous ignorons s'ils avaient le droit de punir eux-mêmes les délinquants et de leur infliger une amende, ou s'ils devaient les déférer aux tribunaux compétents. Nous ne savons pas davantage s'ils étaient choisis par le sort ou par l'élection, et si vraiment ils étaient sept, comme le prétend Photius pour l'époque d'Éphialte, probablement par erreurs. On ne nous dit pas non plus quelle était la durée de leurs fonctions, mais il est très probable qu'elles étaient annuelles Comme les archontes, ils avaient la perspective d'entrer ensuite à l'Aréopage 8, ou ils auraient porté comme signe distinctif dans certaines occasions des bandelettes blanches autour des tempes. Veillant à l'observation des lois, ils semblent avoir été chargés de préserver le texte meure des lois9 et décrets contre toute modification illégale; pour cela, ils devaient avoir leurs entrées libres au Mrarp,ûov, qui était sans doute leur lieu de réunion et qui prenait d'eux parfois le nom de Nop.oppu)àxtov 90. Ils s' occupaientaussi de la procession des Plyntéries --à quel titre, nous l'ignorons et conduisaient 11 le ildavov de Pallas en grande pompe jusqu'à la mer. C'est peut-être à cela ou aux hautes fonctions qu'ils remplissaient, qu'ils devaient l'honneur d'occuper des places réservées au théâtre, et d'assister aux représentations en face des archontes '2. C'est par erreur, semble-t-il, et par suite d'une ressemblance de nom, qu'on les a confondus parfois avec les Thesmothètes 'E et avec les Onze''' (oi "Pvlexa) dont les fonctions étaient toutes différentes. Nous savons fort peu de chose sur ces magistrats en dehors de l'Attique, et les quelques renseignements que nous avons sur eux sont d'époques très diverses. Partout ils semblent avoir exercé un contrôle, sans qu'on sache exactement sur quoi il portait. A Sparte, plusieurs inscriptions du ue siècle ap. nous les montrent formant un collège de cinq membres annuels ayant à leur tête un rcpeaduç (princeps). A côté d'eux et après eux est mentionné le -I•pxµµ«'racpéÀu 16. Cette dernière charge est remplie tantôt par un des nomophylaques, tantôt par un magistrat spécial": elle consistait peut-être dans la surveillance du texte même des lois. lis prenaient leurs repas en commun aux frais de l'Étatlf et siégeaient dans un édifice public (izpyn(ov) situé sur l'Agora 99. Il semble que leurs fonctions aient précédé l'entrée au Sénat. A Elis, au ne siècle ap. J.-C., ils sont chargés de renseigner les hellanodiques sur les devoirs qu'ils auront à remplir pendant la durée des jeux Olympiques 20 tandis qu'en 420 av. époque où ils paraissent avoir porté le none de leop.o40àxxeç, c'est entre leurs mains que les magistrats éléens prêtent un serment solennel d'alliance avec les Athéniens 21. A Corcyre, ils sont préposés aux redditions de compte de tous ceux qui ont manié des fonds publics ou sacrés'', A Chalcédoine, ils sont mentionnés au nombre de trois, avec d'autres magistrats annuels 2B. A Mylasa, nous n'en trouvons qu'un seul, qui avec les 6txuaTxi assiste comme témoin à la location d'une terre vendue à un temple 2" de Zeus. A Abdère 2û, ils sont préposés aux archives de l'État, et chargés en cette qualité de faire graver les décrets, de les exposer sur l'Agora et d'en envoyer copie aux intéressés. A lyndanie 2', c'est eux probablement qu'on appelle Nop.oloïc'at et à qui l'on confie le soin de mettre le texte des lois votées sous les yeux de ceux qui en demanderont communication. A Thespies 27 enfin, ou comme à Elis ils portent le nom de OEausapüÀaxEm, ils forment, vers 200 av. J.-C., un collège qui a son ypu;zp.aaseéç, et qui a pour mission d'enregistrer certaines créances non payées. En terminant, mentionnons pour mémoire deux textes dont on ne peut tirer aucune conclusion:l'un est de Platon2°,l'autre de Stobée 29, et ils sont relatifs, le premier à la Crète au temps de Minos, le second à la Locride, AURYCN KÏERS. NOMOTIIETH1AI [noxoi .