Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

NYMPHAEUM

NY%IPHAEUM (Nupafridov). Monument plus ou moins somptueux, généralement orné d'une abside, qui contenait une fontaine jaillissante consacrée aux Nymphes. C'était une construction moitié religieuse, moitié profane, qui servait à la fois de sanctuaire, de château d'eau, et de lieu de réunion ou de repos. Origines grecques du Nymphée. Les Grecs appelaient vup.parov un lieu consacré à ces divinités, spécialement aux Nymphes des sources'. Dans les pays helléniques ou hellénisés, bien des localités ont porté ce nom : notamment en Illyrie 2, en Chalcidique en Tauride 4, en Arménie en Syrie G. De même, plusieurs iles s'appelaient Nymphaea : File de Calypso une 11e voisine de Samos un îlot si tué au nord de la Sardaigne 9. Toutes ces localités devaient renfermer des sanctuaires des Nymphes ; le fait est attesté pour plusieurs d'entre elles. Les Grecs honoraient volontiers les divinités des eaux jaillissantes dans les grottes mêmes d'où sortaient ces eaux. Rappelons seulement la grotte des Nymphes à Ithaque t0, la grotte de Calypso", les grottes du Parnasse t2, la grotte du Sipyle 13, la grotte des Nymphes Sphragitides sur le Cithéron14, l'antre des Nymphes Libithrides sur l'Hélicon 13. Souvent ces grottes furent aménagées à main d'homme, aussi bien pour les besoins du culte que pour la distribution de l'eau. La fontaine Castalie, à Delphes", jaillit du rocher à l'entrée d'une gorge étroite ; au fond de la grotte ont été creusés un bassin, des canaux, et trois niches, qui contenaient sans doute des statues; une petite chapelle a remplacé le sanctuaire antique". Enfin, un temple des Nymphes s'élevait souvent près de la source; on en voyait beaucoup en Élide 1 e. C'est aussi pour honorer les divinités des eaux, que les Grecs donnèrent souvent aux fontaines des villes un aspect monumentale9 [FONS]. La fontaine construite à Mégare par Théagène20, les fontaines de Pirène et de Glaukéà Corinthe la fontaine de Callirrhoé àAthènes22, étaient consacrées à des Nymphes locales. Des chapelles s'élevaient probablement près des bassins où débouchaient, à Samos, l'aqueduc construit par Eupalinos au temps de Polycrate23, et à Cos, l'aqueduc de la fontaine Burinna24. A. Athènes, sur la colline dite des Nymphes, existait un sanctuaire de ces divinités; tout autour, se voient des restes d'aqueducs et de bassins; non loin de là, au flanc du Pnyx, dans une petite grotte, jaillit une fontaine, que certains archéologues veulent identifier avec Callirrhoé 2'. Dans ces grottes helléniques, qui étaient aménagées pour le culte comme pour la bonne économie des eaux, dans ces fontaines monumentales qui étaient à la fois un lieu consacré et un monument d'utilité publique, on trouve évidemment les origines du type d'édifice que l'on désigna plus tard sous le nom de Nymphée. Cependant, ce type ne paraît avoir commencé à se préciser que pendant la période hellénistique. Il se constitua peu à peu, semble-t-il, par un développement logique des vieux sanctuaires souterrains : on construisit une façade, des bassins et des portiques, devant l'entrée des grottes naturelles, que devaient remplacer plus tard des grottes artificielles ou des absides. Tel était déjà, sans doute, le Nymphaeon de Mieza, en Macédoine, où Aristote aimait à conduire son élève Alexandre". Ce Nymphaeon dépendait d'une résidence royale. Il comprenait d'abord une grotte à stalactites, que décrit Pline ", et qu'on doit peut-être identifier avec la grotte appelée aujourd'hui PelaeoSotiros, située près de la source Verriotiki-Vrysi, à une heure de Niaousta. Devant la grotte paraissent avoir été aménagés des portiques ; on montrait encore, au temps de Plutarque, les bancs de pierre qu'Aristote y avait fait placer, et les allées couvertes où l'on pouvait se promener à l'ombre". Le Nymphaeon de Corinthe, antérieur à la conquête romaine, présentait probablement un aspect analogue : au fond, cette grotte à stalagmites dont parle Pline" ; en avant, quelque portique, où l'on conserva, jusqu'au sac de la ville par Mummius, un antique bas-relief du potier Boutades de Sicyone 30. En Syrie, près de l'embouchure de l'Oronte, Strabon mentionne une « grotte sacrée », connue sous le nom de Nymphaeon 31. A Syracuse, une grotte s'ouvre au-dessus du théâtre grec, où débouchaient deux conduites d'eau. Bien des siècles plus tard, apparaissent en Orient d'autres nymphées : notamment ceux d'Antioche 32, et de Constantinople 33. Mais ceux-là devaient relever surtout de l'art romain ; à Constantinople, c'étaient de véritables édifices, où l'on célébrait des noces 34. A Olympie, le monument dit l'Exèdre d'Hérode Atticus, reproduit toutes les dispositions d'un grand nymphée à la romaine, avec son bassin rectangulaire orné d'un taureau de marbre, ses deux ailes qui enveloppaient deux petites colonnades circulaires, sa large abside, sa demi-coupole à caissons, ses murs de brique revêtus de marbre, ses pilastres corinthiens, et ses sept niches qui contenaient vingt et une statues" [ExEDRA, fig. 2855]. Nymphées romains. C'est à l'Orient hellénistique que les Romains empruntèrent la première idée de leurs nymphées. Le nom, nymphaeum3G, est la transcription de wµpaiov, avec les variantes orthographiques nympheum, nymfeum ou nymfium37. Les éléments mêmes de l'édifice en attestent l'origine ; l'abside représente la grotte primitive. L'adoption de ce type de monument paraît avoir été facilitée par une confusion populaire, un jeu de mots sur les deux termes nymphae et lymphae, qu'on trouve parfois associés sur des dédicaces 38. D'ailleurs, le culte des Nymphes était dès longtemps connu à Rome ; ces divinités y avaient des temples, dont l'un NYM -I3O NYM était contigu à i',1 trier, Libertatis et fut brûlé par Clodius'. En principe, les nymphées romains restèrent des sanctuaires, et plusieurs l'ont été réellement; cependant, les monuments de ce genre, surtout dans les villes, prirent un caractère de plus en plus profane. Les ruines de nymphées sont assez nombreuses. Nous étudierons rapidement les deux principaux groupes : les nymphées de Rome ou des environs, et ceux d'Afrique. Nous savons qu'un nymphée fut construit à Rome par Mare-Aurèle' ; plusieurs, par Gordien': trois, par Dioclétien''. D'autres nymphées sont mentionnés par des inscriptions' ; à des édifices du même genre se rapportent peut-être une série de dédicaces aux Nymphes 6. Plusieurs nymphées furent restaurés par un préfet de la Ville, nommé Flavius Philippus Vers le milieu du Ive siècle, au moment oa fut rédigée la Notitia Urbis reyionum, Rome renfermait quinze nymphées publics, dont trois sur l'Aventin, un autre aux Esquilies, le Nympheum 4lexandri, un autre dans la septième région, le Nympheum Avis'. On a découvert à Rome, surtout dans les fouilles récentes, les ruines de quinze à vingt nymphées, dont plusieurs, il est vrai, dépendaient de palais ou de thermes. En voici l'indication sommaire : restes d'un nymphée devant l'église San Sebastiano°; sur l'Esquilin, l'édifice connu sous le nom de Teefei di Marie, qu'on doit sans doute identifier avec le Nymphaeum Alexandri de la 1Votitia10; la ruine appelée autrefois lllinerva medica ", et qui était probablement un nymphée compris dans les jardins de l'empereur Gallien f'; un nymphée sur le Caelius, près de l'église SS. Giovanni e Paolo t3 ; un autre, contre le mur d'Aurélien, près de San Lorenzo 14 ; un autre, sous le Palazzo Piombino, sans doute le Nympheum Jovis de la Notifia'°• sur le Palatin, le nymphée du palais de Domitien1E; enfin, divers nymphées particuliers, sur I'Es quilin dans la Ve région", sur le Quirinal i9, dans la VI° tégion20, dans la XII,'"" dans la Aille", et dans la XII' 23 La plupart de ces monuments sont malheureusement très mutilés. Aux environs de Rome, mentionnons le nymphée de la source des Muses"; les ruines du Nymphaeum des Quintilii sur la via Appia23 ; surtout les beaux nymphées de la villa .lladriana"; dans la région de Naples, le nymphée de Pouzzoles, dont parle Philostrate'2i En Afrique, les nymphées sont nombreux et présentent souvent des dispositions intéressantes. Quelques-uns sont mentionnés par des inscriptions : à Lambèse 38, à Cirta29, à Ksar Medoudja, près Maktaris 30. D autres nous sont connus par des ruines : le célèbre Temple des Eaux de Zaghouan 31 ; les nymphées de Maktaris 32, de Sulla Regia 33, de Mustis u, de Thubursicum Numidarum3', de Stora30, de Tipasa37. Les nymphées romains diffèrent non seulement par la décoration, niais par la situation, la destination et le plan. On les rencontre tantôt dans les villes, tantôt hors des villes. Les uns étaient construits sur une véritable source ; d'autres étaient alimentés par un aqueduc, et servaient à la distribution des eaux "e. La plupart étaient des édifices indépendants; mais beaucoup étaient annexés à des thermes, à des palais, à des villas. Nous distinguerons trois catégories principales : 1° Nymphées construits sur une source. C'étaient. ceux qui naturellement se rapprochaient le plus du type primitif. Ceux-là étaient vraiment des sanctuaires, les temples des eaux. A cette catégorie appartenaient probablement quelques-uns des monuments trouvés à Rome ; mais on ne saurait l'affirmer, étant donné l'état des ruines et la disparition des sources. Hors de la ville, près de la Porta Capena, on avait aménagé une sorte de nymphée sur la source des Muses, qui jaillissait dans une grotte dallée de marbre, à côté d'un petit temple 30 C'est en Afrique surtout que l'on a découvert des nymphées bâtis au-dessus d'une source. À Bulla Regia, l'eau sortait du roc au milieu de la ville; elle traversait une série de réservoirs superposés, qui communiquaient par des tuyaux de plomb, et autour desquels étaient disposées plusieurs salles pavées de mosaïques ; puis elle gagnait les thermes par un conduit souterrain qui passait sous un arc de triomphe 00A Maktaris, une abside surmontait la chambre de captage, constituée par un bassin rectangulaire, dont les parois s'appuyaient sur le roc et étaient formées de trois larges dalles superposées, deux à plat, l'autre de champ; l'eau tombait de là dans un grand réservoir rectangulaire ; on a trouvé dans les ruines un lion en pierre, un bas-relief représentant Neptune, des fragments de chapiteaux, une rosace, des restes de mosaïque". Non loin de là, à Ksar Medoudja, la source était également captée au sortir du rocher, dans un bassin en bel appareil; la façade était ornée d'une colonnade, qui supportait une architrave, une frise et un fronton triangulaire, taillés dans le même bloc; sur la frise, se lit une dédicace métrique, qui reproduit à peu près deux vers de Virgile, avec une croix grecque et la formule De donis Dei ; de là provient encore une dédicace à Neptune u. Un autre nymphée s'élève à Khamissa (Thubursicum Numidarum) sur la source de l'Ain el-Youdi, affluent de la Medjerda. On y distingue une grande salle séparée en deux par un mur de refend; chaque compare NYM 131 NYM timent contient un bassin rectangulaire aux angles arrondis et une niche à statue ; au-dessous, l'eau se déverse dans un vaste réservoir, rectangulaire d'un côté, circulaire de l'autre, puis arrive à un château d'eau demi-circulaire, flanqué de portiques, et par un canal se dirige vers Souk-Ahras (Thagaste)'. Le plus curieux des nymphées africains est le Temple des Eaux dedaghouan, bâti sur la plus importante des sources qui alimentent l'aqueduc de Carthage. Il s'appuie contre le rocher taillé à pic et creusé de grottes. Par deux escaliers latéraux de quinze marches, on gagne la construction centrale, un hémicycle de 30 mètres de rayon, décoré de colonnes engagées. Au fond de l'hémicycle s'ouvre le sanctuaire, composé d'un vestibule à coupole et d'une cella rectangulaire qui contient un autel et une niche cintrée. La porte de la cella était surmontée d'une architrave, d'une corniche sculptée, et peut-être d'un fronton. A droite et a gauche de l'hémicycle se déploient deux ailes en fer à cheval : deux portiques, larges de 3 m. 55, dont les vingt-quatre arcades, séparées par des piliers et des colonnes corinthiennes, supportaient autant de coupoles et abritaient des statues. Devant l'hémicycle, à un niveau inférieur de 3 mètres, est un bassin ovale, étranglé au milieu (longueur, 8 m. 75; largeur maximum, 4 mètres; profondeur, In. 50), d'où part l'aqueduc. Le nymphée s'ouvre sur une belle terrasse, ombragée de cyprès, de platanes et d'orangers'. 2° Nymphées publics alimentés par un aqueduc. La plupart des nymphées de Rome étaient alimentés par un aqueduc et servaient à la distribution des eaux', Ce n'étaient que des châteaux d'eau d'une forme particulière; et les ruines en sont si mutilées qu'on ne peut guère en reconstituer le plan ni préciser en quoi ils différaient des castella proprement dits [CASTELLUM]. Mentionnons seulement le nymphée voisin de San Sebastiano, un édifice en forme de grotte, qui parait avoir contenu un sanctuaire'; le Nymphaeum Alexandri, qui semble devoir être identifié avec les Trofei di Marin, et qui était sans doute alimenté par l'Aqua Julia 3 ; et la ldinerva medica, sur plan décagonale. En Afrique, nous connaissons plusieurs nymphées de cette catégorie. Celui de Stora, près Philippeville, comprend une salle quadrangulaire, voûtée en plein cintre, large de 3 m. 75, longue d'au moins 10 mètres ; au fond, s'ouvre un hémicycle, où débouchait une conduite d'eau venant des citernes voisines; sur les côtés de cet hémicycle, on voit deux enfoncements rectangulaires, où étaient des statues ; d autres niches étaient creusées dans les parois latérales de la grande salle, qui était flanquée de plusieurs chambres voûtées°. Le nymphée de Lambèse n'estconnu que par d'anciennes descriptions ; il est appelé tantôt Nympiteum, tantôt Septivonium Il comprenait une grande abside et deux ailes, qui étaient également ornées de colonnes accouplées ou isolées, et qui étaient creusées de niches ; la décoration comportait des revêtements de marbre et des mosaïques ; on a trouvé, dit-on, dans les ruines deux statues de Nymphes Le nymphée de Tipasa (fig. 5355) présente un hémicycle, large de 2f mètres à la facade ; le mur du fond est bordé d'une plate-forme cimentée, haute de 2 mètres, et de colonnes corinthiennes qui encadraient des statues; l'eau, amenée par un aqueduc, coulait en cascade au bas de cette plate forme, puis, par des canaux, gagnait des bassins entourés de dalles dressées et de piliers 70. 3° foymphees de palais, de villas ou de thermes. Outre leurs nymphées publics, les Romains construisaient des édifices ana logues dans leurs palais, leurs villas ou leurs thermes. Nous en avons de beaux spécimens au Pa, latin et dans la villa d'Hadrien. Le nymphée du Palatin (fig. 5356) est une dépendance du palais de Domitien. Il est situé à l'ouest du triclinium, avec lequel il communique par deux portes et trois fenêtres, Il est décoré dun portique sur trois côtés. Les murs étaient creusés de niches, qu'encadraient des colonnettes; celui qui fait face aux ouvertures du triclinium est courbe, avec trois absides et deux portes; une autre porte était aménagée dans chacun des murs latéraux. La salie était pavée d'albâtre. Au milieu est un grand bassin elliptique, très élégant, dont les parois étaient revêtues de marbre blanc et ornées de niches. De l'autre côté du triclinium, dans la villa Mills, on trouve les restes d'un autre r, mphée, exactement semblable au précédent", La villa d'Hadrien à Tibur ne renferme pas moins de cinq nymphées. Le mieux conservé (fig. 53571, celui du nord-est, est une grande salie rectangulaire,larged'env d'e 20 mètres, et entourée de portiques sur trois côtés. lu milieu, deux bassins circulaires f droite et à gauche, des portes latérales ouvrant sur des cours. Au fond, des NYM 132 --NYM gradins demi-circulaires, encadrés dans un rectangle dont le mur est percé de lucarnes, En avant, un portique et un grand vestibule terminé par une abside ; au centre de l'abside, la porte principale, flanquée de deux couloirs, et ouvrant sur un portique extérieur qui supportait sans doute un balcon. Partout, une riche décoration : des stylobates d'un marbre brun veiné ou d'un rouge vif; des placages de marbre blanc avec frises sculptées; un dallage polychrome, mosaï que de marbres rares'. Le nymphée du nord a été beaucoup plus maltraité par le temps. On y reconnaît cependant une exèdre voûtée, des niches en briques, d'autres niches tapissées de rocailles, des réservoirs souter rains, un bassin semi-circulaire avec une édicule ronde d'ordre dorique; et l'on y a trouvé di verses sculptures, deux têtes colossales, un bas-relief représentant un génie sur un hippocampe, des chapiteaux à volutes ornés de dauphins 2. Le nymphée de la Piazza d'Oro s'ouvrait sur une vaste salle octogonale; le mur, arrondi en abside, était décoré de sept niches alternativement carrées et demi-circulaires, qu'encadraient des colonnes. L'eau arrivait par des conduits au fond de chaque niche, et descendait en cascade sur des gradins revêtus de marbre, jusqu'à un bassin en forme d'arc. Au centre de la salle octogonale, un réservoir carré ; dans deux salles latérales, d'autres bassins ; dans le péristyle, un immense réservoir rectangulaire. De ces ruines proviennent beaucoup de sculptures : des Vénus, une Nymphe marine, des bustes de philosophes, des frises où l'on voit des Amours chevauchant des monstres marins ou chassant des bêtes sauvages 3, Au sud-est du mur d'enceinte du Canope, est un nymphée en forme d'exèdre. L'abside, bordée intérieurement par une colonnade, et flanquée de deux chambres, est ornée de cinq niches alternativement demi-circulaires ou carrées ; la niche du milieu, très profonde, renfermait probablement une statue d'Antinoüs4. Le bâtiment central du Canope, connu sous le nom de Serapeum, était lui-même un grand nymphée. L'abside, qui a 15 mètres de diamètre, et qui était couverte d'une voûte en mosaïque, est précédée d'un portique de quatre colonnes ioniques. Au fond de l'abside s'ouvre le sanctuaire, qui est très profond et qui contenait sans doute une statue de Sérapis ; chacune des parois latérales du sanctuaire est creusée de cinq niches, où l'on a trouvé dix statues en basalte, de style pseudo-égyptien. Sous les pieds de Sérapis coulait une fontaine; d'autres fontaines et des jets d'eau jaillissaient dans l'abside, du fond de huit niches rondes ou carrées. Le sol était tout en réservoirs, en bassins ou en ponts : dans le sanctuaire même, un canal ; dans l'abside, un bassin central et deux canaux concentriques ; en avant, un autre bassin, flanqué de deux ailes ; puis le grand réservoir rectangulaire et le canal, bordés de constructions et de portiques. Des marbres de toute sorte, des mosaïques, des peintures, des stucs colorés, des terres cuites, des vases, des statues, attestent la richesse de ce curieux ensemble architectural °. Certains nymphées renfermaient des objets précieux : l'inventaire du nymphée de Cirta mentionne une inscription en lettres dorées, des coupes et des canthares également dorés, des silani de bronze, des manualia, t®ut un mobilier liturgique, sans parler des statues de bronze ou