Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

ONOS

ONOS ("Ovoç, a(vrcoov). Plusieurs musées possèdent des demi-cylindres de terre cuite, souvent ornés de peintures, qu'on expliquait tantôt comme des vases à boire 1, tantôt comme des tuiles faîtières couronnant de petits édicules2. M. Cari Robert en a trouvé la véritable destination, au moyen d'une peinture de vase représentant une fileuse (fig. 5407) 3. Sur le genou droit de la femme s'emboîte un cylindre de ce genre, qui recouvre le dessus de la jambe comme un cuissard. La forme en dos d'âne explique OON 201 OPE le nom populaire donné à cet accessoire, uos. Les lexicographes l'expliquent comme un ustensile servant à filer la laine, É7c(vrlrpov'. On s'en servait pour tordre et aplatir le fil mouillé avec le pouce. Les exemplaires conservés portent généralement à la partie supérieure un décor en forme d'écailles gravées , qui forment une surface un peu rugueuse où le fil s'accrochait plus facilement . On s'est demandé si ces cylindres d'argile ne sont pas de simples imitations des ustensiles véritables, en bois ou en métal'; mais les dimensions et la structure très pratique de ces objets permettent de croire à un emploi réel. La plupart sont décorés, à la manière des vases, de scènes pein tes en figures noires ou en figures rouges 8 ; les sujets sont sur tout empruntés au cycle des occupations féminines et la partie antérieure est souvent ornée d'un buste d'Aphrodite. Un spécimen conservé au Musée d'Athènes (fig. 5408) et décoré d'une scène de mariage [MATRIMONIUM, fig. 48631 est un des chefs-d'œuvre de la céramique attique et date de la seconde moitié du v' siècle `. E. Pompe. OON, OOSRYPIIION ('S2ov, rvidui otov). Vases dont les noms nous ont été conservés par Athénée, le premier dans un passage de l'historien Dinon ', qui cite l'ilion d'or comme gobelet royal, le second dans un extrait du traité qu'Asklépiadès de Myrléa consacra au gobelet de Nestor 2. Nous y apprenons que l'ôoskyphion était un vase à deux soutiens (TUByÉvEç), dont l'un était forgé avec la panse du vase même, tandis que l'autre, ajouté (c'est-à-dire soudé après coup), étroit à sa cime et s'élargissant à sa base, servait de pied au gobelet. Il s'agit donc, l'analogie du canthare le prouve 8, d'un hanap ovoïde à pied surélevé et mouluré. Quant à dôon, c'était un gobelet ovoïde VII. dont on ne saurait préciser en détail la forme 4. Les oeufs d'autruche percés d'un trou, trouvés dans les tombeaux étrusques, archaïques, servaient parfois de flacons à parfums. Outre quelques exemplaires lisses, nous avons la belle série gravée de la Tomba d'Iside de Vulci (vllevie siècle) et, à une épo quebeaucoupplusrécente, les imitations en terre cuite d'un tombeau de Préneste (Ive siècle) décorées l'une d'oiseaux et de fleurs, l'autre d'un dessin diapré à losanges (fig. 5409) 6. Un petit vase attique à figures noires, du musée de Berlin 7, de forme et d'emploi analogues, porte une scène funèbre (thrénos) : il provient sans doute d'un tombeau. Des vases pa reils méritent certainement le nom d'ôon, tout aussi bien que les gobelets de Dinon 8. G. KARO.