PEGASUS
PEGASI'S (IlrynQoc)• Pégase, cheval fabuleux, né aux sources de l'Océan', du sang de Méduse 2, quand Persée lui trancha la tête. Il a été parlé de Pégase à propos de BELLEROPHON et des GORGONES; il en sera question encore à l'article PERSEUS. Quelque chose reste à dire des légendes qui le mettent en rapport avec les Muses et avec leurs sources préférées.
Ces légendes sont surtout l'ceuvre des poètes de l'époque Alexandrine, qui ont été suivis par les poètes latins. Hésiode n'avait fait que nommer la fontaine du Cheval ("I7aou xp o' )3 sur l'Hélicon, sans rien ajouter au sujet de Pégase, qui, suivant des récits plus modernes, fit jaillir les eaux en frappant la terre de son pied ; et dans l'ode de Pindare 4 qui rappelle la rencontre de Pégase et de Bellérophon auprès de la fontaine Pirène, à Corinthe, il n'estfait aucune allusion aux Muses, ni à l'inspiration des poètes qui s'abreuvent aux sources sacrées. Toute cette nouvelle mythologie fut l'invention d'Aratus, de Nicandre, probablement de Callimaque et de leurs successeurs 6. Ce que l'on racontait de l'Hippocrène de l'Hélicon fut étendu
VII.
aux autres fontaines de la montagne des Muses, à Aganippe, à Castalie, et aussi à l'Hippocrène de Trézène et à la double Pirène de Corinthe ''. Des monnaies et d'autres monuments nous font voir le cheval ailés y buvant, quelquefois conduit par Bellérophon. Pégase, remonté au ciel après la
chute du héros, fut par les mêmes poètes placé parmi les astres10. Il n'est pas certain qu'il soit par suite devenu un symbole de l'apothéose et qu'il faille le reconnaître dans le coursier ailé du camée de la Sainte-Chapelle GEMMAI:,, fig. 3518j " ou du médaillon de consé
cration de Faustine et d'autres monnaies impériales la.
Il y avait à Corinthe un groupe de Pégase portant Bellérophon, qui servait de fontaine f3; l'eau coulait d'un de ses pieds, composition qui s'accordait avec les fables ayant cours sur les sources de l'inspiration poétique 9Y. Quant à Pégase servant de monture aux poètes, c'esi une création qui ne remonte pas plus haut que la Renaissance. E. SArl.lo.