PEITIIO (IIEt9W). Déesse de la Persuasion chez les Grecs. Dans les théogonies anciennes elle apparaît avec un caractère assez différent de celui des temps classiques. Elle est mêlée aux divinités de la mer. Fille de l'Océan et de Téthys', elle épouse le roi Argos, fondateur de la villeComme d'autres divinités de type abstrait, Tyché, Némésis, elle appartient à un cycle mythique qui reste étranger aux poèmes homériques et garde une couleur toute particulière 3. Pour Alcman, elle est soeur de Tychë et d'Eunomia4. Ces données contradictoires viennent sans doute de deux ou plusieurs mythologies superposées qui nous arrivent confondues. Dans l'ouvrage le plus authentique d'Hésiode ', Peitho est déjà mèlée aux Charites et pare de ses mains l'Ève du monde hellénique, Pandore. Elle symbolise donc la même idée qu'Aphrodite, et, à partir de ce moment, elle ne s'en sépare plus.
Le temple des deux déesses à Athènes, sur la pente de l'Acropole, devait être fort ancien, car la tradition en attribuait la fondation à Thésée s. Je crois avoir retrouvé les ex-voto que venaient y déposer les pèlerins du ve siècle et où la figure de Peitho est différenciée de celle d'Aphrodite par une coiffure plus modeste
Peitho; elle est à la fois bienfaisante et redoutable aux. zimes'. Il n'est pas dr.uteux que la poésie a beaucoup contribué à préciser 1.1 nature allégorique de Peitho.
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Au 11 siècle av. J,-C., on taxait encore et on habillait les Sdxvx de ce temple' ; mais ils avaient disparu au temps de Pausanias et avaient été remplacés par des statues de beau style'. Pindare et Eschsle parlent de
Mais la religion officielle n'oublia jamais son rôle ancien de déesse active et pratique. Sur le Parthénon, bien que l'attribution reste douteuse 4, il est possible que Peitho garde le caractère vénérable de protectrice de la cité et q ue pour cette raison elle soit représentée assise, et non
debout, parmi les grands dieux '. Phidias ne l'avait pas oubliée non plus dans le décor du trône de Zeus Olympien, recevant Vénus à sa sortie des flots Au temps de Démosthènes, on sacrifiait encore à Peitho en nlème temps qu'à Zeus Soter, Athéna, iAiké, la Mère des dieux
et Apollon Dans les mariages, les ynp.00VCe, l'invoquaient avec Zeus, Héra, Aphrodite et Artémis rmainUMo
N1ast, p. 16501. A Sicyone, il avait un sanctuaire de Peitho, mais sans statue, et l'on y accomplissait des cérémonies d'expiation expliquées par une légende qui la met en relation avec Apollon et Artémis s. A Ithamnonte, elle est associée à Némésis '.
Les peintures de vases de style sévère montrent les deux déesses associées dans une intimité qui, sans exclure la hiérarchie, les maintient sur un certain pied d'égalité " n. Mais dès la seconde moitié du ar et durant le iv" siècle, la personnalité de Peitho tend à s'effacer devant sa toute-puissante compagne. Réduite au rôle de servante, confon
due avec les Cha
16593ou mêlée à la foule des Nymphes qui entourent la déesse de la beauté (fig. 55411 il lui arrive même, dans certaines inscriptions, de servir de simple épithète et de s'absorber complètement en elle: Aphrodite Pei tho 4'. On a signalé aussi une
Artémis-Peitho niais le fait est contestable i". flans un temple de Mégare, où Aphrodite avait une statue d'ivoire très ancienne, on avait ajouté une statue de Peitho et une de Parégoros la Consolation), exécutées par Praxitèle, avec trois effigies d'Eros, Fliméros et Pothos par Scopas 1" ; nous sommes en plein domaine de l'allégorie, si chère aux Grecs de cette époque'. On tonnait, pour l'époque hellénistique, le joli relief de Naples qui montre la déesse assise au-dessus d'Aphrodite causant avec Hélène (fig.55!12), tandis qu'Eros s'appuie sur Paris ". Enfin la belle fresque romaine de la Casa'Tiberina associe encore les deux déesses sous la forme que lui avaient donnée les ex-voto du v'' siècle, Aphrodite avec le voile et le diadème en polos, Peitho plus modeste en son
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costume et coiffée du cécryphale (fig..543) 1. S'il y a eu quelque variation dans les idées, les représentations n'en tibéissentpas moins à une tradition logique et continue.
Ajoutons que Peitho se trouve parfois associée à Pan 2, et l'on s'est demandé si ce rapprochement n'était pas simplement dû à la proximité de Ieurs sanctuaires près de l'Acropole d'Athènes '. Une légende dit que Pan eut de Peitho une fille nommée lynx, qui fut changée en oiseau par Héra polir avoir favorisé les amours de Jupiter et d'lo 1. D'après d'autres, Peitho aurait été rendue mère d'Hygie par Eros ; ailleurs elle est la femme d'Hermès Adytoç 6, etc. Ces histoires s'expliquent par le désir d'expliquer après coup des cultes qui mettaient en rapport toutes ces divinités.
En dehors de la Grèce, signalons le culte de Peitho à 'Masos et à Mylasa en Carie 8, où son prêtre avait pour femme une prêtresse de Némésis.
A Rome, la déesse qui lui correspond se nomme suADA OU SUADELA ; plus rarement elle conserve la forme grecque