PES, IIoéç. 1. Chez les Grecs, la mesure de longuen°T' fondamentale était le pied', On commit, la longueur du pied attique grâce aux minutieuses constatations faites par Stuart au Parthénon 2 ; il équivalait à 0 m. 30S 3. La
PES 420 ---PES
plus petite subdivision du pied, le ê ttro ,oç°, était fondée sur la largeur et non sur la longueur du doigt [DIGITOS].
Les sous-multiples les plus usités du pied grec, donnés ici avec les équivalents en mesures modernes, étaient2 :
Le pied attique se divisait donc en 16 doigts ou en 4 palmes. Ses multiples les plus employés étaient' :
D'autres multiples du pied plus considérables étaient le plètbre [PLETIIHON[ valant 100 pieds et le stade [sTADIUM_ valant 600 pieds.
Aucune mesure matérielle représentant le pied grec ne nous a été conservée. Il est probable que la longueur du pied variait suivant les contrées.
II. Chez les Romains, le pied est demeuré l'étalon de toutes les mesures de longueur, pes porrectus, et de superficie, pes quadratus. Les inscriptions nous en montrent l'emploi aussi bien dans les devis d'architecture 3 que dans les mesures de terrain e. A Borne et dans toute l'Italie, sa longueur était fixée par un archétype déposé dans le temple de Juno Moneta, qui portait en raison de cette circonstance le nom de pes monetalis et qui servait à vérifier les mesures matérielles en usage dans l'industrie ou le commerce. Un étalon semblable devait être conservé au Capitole dans toutes les villes importantes. La détermination du pied romain a été faite par les savants modernes d'après les spécimens qui nous sont parvenus, d'après des rnodèles en relief placés sur quelques monuments funéraires, d'après les dimensions de certains édifices ou d'après les distances qui séparaient les milliaires sur les voies romaines. Les calculs les plus probables permettent de croire que le pied romain était exactement de 0 m. 295. Des pieds d'une longueur différente étaient en usage dans certaines provinces. En Cyrénaïque, pays de langue grecque, on se servait du pes Ptolorrteicus s qui mesurait, comme le pied attique, 0 m. 308. En Germanie, à Tongres, on employait le pes Drusianus °, dont la longueur était de 0 m. 332. L'existence d'un pied spécial à la Gaule, divisé comme notre pied-de-roi et ayant aussi exactement que possible la même longueur que lui, soit 0 m. 321, a été soutenue 10.
Le pied romain présentait une double subdivision 31,
La première, d'origine grecque, avait pour base le doigt, digilus. Les sous-multiples du pied étaient :
Ses multiples étaient :
La seconde, d'origine italienne, était duodécimale comme le système appliqué aux poids et aux monnaies. Le douzième du pied, uncia, correspondait à notre pouce moderne. Ce système a fourni le tableau suivant :
Des instruments de travail, établis conformément à la longueur du pied, étaient en usage dans la pratique. Larnesure matérielle représentant le pied romain est un petit outil d'une forme déterminée dont on a retrouvé un certain nombre d'exemplaires 12. La plupart de ces pieds usuels sont en bronze; ils ont l'apparence d'une verge à quatre facettes dont deux sont toujours un peu plus étroites que les deux autres. Une charnière placée au milieu de l'instrument permet de le plier et le sépare en même temps en deux parties égales formant deux demi-pieds. Il ressemble ainsi à un compas sans pointes, facile à mettre en poche comme les mètres pliants en usage de nos jours. Quand il est ouvert on peut le fixer dans cette position et le rendre rigide au moyen d'une petite lamelle tournante à double échancrure, arrêtée par un bouton sur le dos d'une des branches et qui vient s'abaisser sur deux boutons fixés à la branche opposée. Un exemplaire trouvé à Vaison et conservé au musée de Lyon est remarquable par sa belle conservation (fig. 5603).
Les pieds pliants en bronze portent des divisions conformes aux indications données par un officier de Trajan, Balbus, dans son ouvrage sur les mesures ro
maines : « Pes itabet palmos 1111, uncias XII, digites XVI f3. » Ces indications se rapportent les unes (palmi et digiti) au système divisionnaire d'origine
PET 421 PET
grecque, les autres (unciae) au système duodécimal d'origine italienne.
Les divisions, établies par des points ronds ou carrés, sont disposées d'une manière uniforme sur les outils : 1° la face extérieure la plus large, qui porte les boutons d'arrêt avec la lamelle, est toujours divisée en 16 digiti. Sur quelques exemplaires cette face offre aussi une seconde division en 4 palmi, obtenue par le doublement des points centraux de chaque branche ; la face intérieure la plus large, celle sur laquelle les deux moitiés du pied s'abaissent en se repliant et qui demeure cachée lorsque l'instrument est fermé, est divisée en 4 palmi par la charnière et par deux points, un point au milieu de chaque branche; 3° une des faces étroites est divisée en 12 unciae; 4° la seconde face étroite ne porte aucune division ponctuée ; elle est simplement séparée en deux demi-pieds par la charnière. Un exemplaire, qui se plie en trois parties à l'aide de deux charnières et
dont chaque partie correspond ainsi
à un tiers de pied (fig. 5604), a été
découvert à Mirebeau-sur-Bèze (Côte
d'Or)'. Naturellement deux lamelles,
au lieu d'une, assurent la rigidité de
l'instrument dont les divisions ponc
tuées sont exactement conformes à
celles des autres pieds pliants.
On a trouvé à Pompéi des pieds
pliants en os 2; il est probable qu'on
en confectionnait aussi en bois. Il y
Fig. 5604. avait aussi des pieds rigides, c'est-à
dire sans charnière et non pliants. On en connaît en bronze, en fer et en os Certains outils présentaient sur une de leurs faces la longueur du pied romain tout en servant à autre chose qu'à prendre des mesures.
Un instrument long de deux pieds (dupondius) est représenté avec ses divisions sur la tombe d'un légionnaire romain à Burnum, en Dalmatie Un instrument de dix pieds= 2 m. 957 (decempeda) était employé pour les mesurages' [PERTICA]. La perche de 5 pieds (quincupedal) en formait la moitié ; c'était une règle en chêne, marquée de petits traits et terminée par
largement ouvert (7CO7 )ptov ix7éTa)iov), qui tenait à la fois de la phiale et du tryblion [PHIALA, TRYBLIONj, mais dont on ignore la forme exacte 2. E. P.