Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PIETAS

PIETAS. EûcéeEix'. Les Grecs ont fait de la Piété une voisine de la Sagesse et l'associaient à la Justice 2. Cicéron a sans doute tiré de leurs expressions la définition qu'il a donnée : Est enim pietas justitia adversum deos3. Il y eut à Rome au moins deux temples de Pietas. L'un, au forum liolitorium, avait été dédié par M. Acilius Glabrio en 184 av. J.-C. ``. L'autre était situé au cirque de Flaminius, près du temple de Neptune, et l'on y sacrifiait à la date du ter décembre'. La Pietas avait aussi un sanctuaire à Philippopolis de Syrie 6, et diverses inscriptions font mention de statues ou d'autres monuments qui lui furent dédiés'. Nous ne connaissons aucune représentation de la Piété chez les Grecs. Bien qu'aucune statue romaine n'ait été considérée jusqu'à ce jour comme représentant la Pietas, il est évident qu'il doit en exister ; mais, ayant généralement perdu leurs attributs, elles sont encore confondues avec celles d'autres divinités ou classées sous le titre général de « femmes drapées u. Sur les monnaies romaines, la première représentation certaine de la Piété est celle d'un denier de M. Herennius (vers 99 av..1.-C.) où la légende PIETAS accompagne une tête diadémée 8. Un denier de D. Postumius Albinus porte la tête de la Piété, parée seulement d'un collier Sur des deniers de Pompée, la Piété est debout, tenant un rameau et un sceptre10. On a dit que la tête de la Piété était gravée sur des monnaies de César ; mais les types ne sont pas accompagnés d'inscriptions. Pour MarcAntoine on a le type de la Piété debout tenant une corne d'abondance et un gouvernail ; à ses pieds est une cigogne". Depuis Galba jusqu'à Constance II, les monnaies impériales12 offrent de nombreuses représentations variées de la Pietas dont le nom est accompagné souvent des mots Augusti, Augusta, A ugustorum, publica, militum , Senatus , mutua augg., etc. Tantôt la Piété est debout, voilée, auprès d'un autel allumé, tenant quelquefois une patère et un sceptre ; tantôt elle est assise, voilée, tenant un sceptre, et devant elle se tient un enfant; quelquefois elle lève les deux mains (Hadrien, Manlia Scantilla , Julia Domna, Julia Maesa, Constance I), ou tient une boite à parfums et verse de l'encens sur un autel (fig. 5662) '.1 (Faustine mère, Marc-Aurèle, L. Verus, Elagabale, Salonine). Ailleurs, elle tient un globe et un enfant et est accompagnée de deux autres enfants (Antonin, Dioclétien, Constance I). Sur une pièce de Salonine, on voit la Piété assise tendant la main à deux enfants et tenant un sceptre. Quelques autres types, sous Trajan Dèce et Gallien, paraissent provenir d'erreurs de monnayage. Enfin remarquons que le nom de la Pietas accompagne diverses scènes où l'empereur est représenté sacrifiant ou donnant la main à un autre personnage, ou relevant une femme tourelée. Avec la légende on trouve aussi le type des instruments de sacrifice, des deux mains jointes, de la chèvre allaitant Jupiter (Pietas saeculi et Pietas Faleri, Gallien) 1'. Des monnaies de Faustine mère portent un temple surmonté d'un quadrige, qui représente peut-être un sanctuaire de Pietas à Rome. A Alexandrie d'Egypte, les monnaies impériales représentent la Piété tenant une patère et un sceptre ou versant de l'encens ; mais son nom n'accompagne pas la fi Bure' 5. A. BLANCHET.