Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PONDERARIUM

PONDERARIUM. Le nom de ponderarium) ou mensa ponderaria a souvent été donné par les métrologistes modernes à des pierres, soit en forme de simples dalles, soit, comme à Pompéi, en forme de parallélipipède à deux étages, où se voient un certain nombre de cavités destinées à recevoir des mesures-étalons'. Il suffira de citer, pour le monde grec, un fragment d'Athènes', un ponderarium conservé au Musée du Pirée, celui de Gythium ceux de Panidon' et de Délos 6, et celui d'Ouchak en Phrygie, fait par un certain 'Aaé,xv.'poç qualifié de Aointi.E b 7 ; pour l'Italie, outre le monument de Pompéi le ponderarium de Minturnes ; pour la Gaule, deux pierres, dont la destination et la date ne sont pas absolument certaines, récemment signalées à Maule (Seine-et-Oise)10 et à Agen" ; pour l'Afrique, les deux mensae ponderariae, de découverte aussi toute récente, de Khamissa et de Timgad'. Il ne semble pas, toutéfois, que le mot ponderarium dans l'antiquité ait jamais eu ce sens, et, pour désigner ces monuments, mieux vaudrait se servir du vocable grec cilxon(ua [sEKOMA] 13, qui se lit sur l'exemplaire consacré à Apollon par un épimélète de Délos, 1HKIIMA•.• Af OAAf2[NI] 14• Les inscriptions gravées sur ceux de ces monuments qui en portent se bornent à dire : [Tbv] ras exaequandas17, pondera et metra exaequarunt16, mensuras exaequ[a]tas statuit'". Les ponderaria mentionnés dans un petit nombre d'inscriptions latines étaient certainement tout autre chose, le monument, l'édifice où étaient conservés les étalons pondéraux : ainsi à Aoste un citoyen, voulant témoigner sa libéralité, à d'autres bienfaits ajoute un ponderarium : addito ponder(ario) p(ecunia) s(ua) posait20; à Vercelli, T. Sextius Secundus consacre un ponderarium, évidemment avec tous les poids et mesures qui doivent le meubler : ponderarium cotai omnibus... 21 ; à Tuficum, enfin, il est clair que c'est un édifice que fait élever C. Caesius Silvester, ponderarium s[olo, p[rivato] p[ecunia] s[ua] f[ecit], puisque l'inscription ajoute qu'il y plaça la balance en bronze, la statère et les poids, achetés d'abord aux frais de la ville et dont il remboursa le prix, et qu'il y fit transporter les mesures pour liquides antérieurement déposées par Caesius Priseus'2. La même conclusion ressort plus nettement encore d'une inscription d'Enchir-el-Charub, l'ancienne Gales, où il est dit aedem curialem Concordiae et tabularium et ponderarium civitas Galetana a solo p(ecunia) p(ropria) fecit et dedicavit23. Le ponderarium étant un édifice, on comprend aisément qu'un tremblement de terre ait pu le ruiner, ce qui arriva à Interpromium, où deux généreux citoyens [p]onderarium pagi Interpromini [vil terraemotus dilapsum a solo [s]ua pecunia restituerunt n, accident qui, quoi qu'on en ait dit 25, PON 548 PON s'expliquerait malaisément s'il s'agissait d'une de ces tables en pierre qu'on a pris l'habitude de désigner par ce nom ponderarium. Il y avait, enfin, dans les ponderaria, des employés qualifiés de ponderarii', dont une épitaphe au moins rappelle la fonction 2. 1 TIENNE MICRON.