Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article POTESTAS

POTESTAS. Suivant la définition du jurisconsulte Paul ce mot a plusieurs significations : appliqué au magistrat, il désigne ramer-1 nM; au paterfamilias, la PATHIA POTESTAS à l'égard des enfants et la propriété à l'égard des esclaves, DoMISIFM. Nous renvoyons à ces mots . POTIO, POTUS. Hozén. Les anciens comprenaient sous ce nom' les boissons en général, par opposition aux aliments solides [cIDuM, CIHARIA]. Ils en avaient de fort diverses. Selon Pline, on n'en connaissait pas moins de cent quatre-vingt-quinze espèces, sans compter les variétés qui auraient doublé ce nombre2, Mais parmi ces boissons il faudrait ranger des compositions qui rentrent plutôt dans la catégorie des médicaments et que nous devons écarter, Nous n'avons qu'à rappeler ici les principales dont il est parlé dans des articles spéciaux : le lait [LAC, le vin , VINEM[, la bière ou cervoise et d'autres boissons telles que le carnum, le eythum etc., qui peuvent lui être assimilées [CEHVISIA;,;l'eau enfin, bue chaude ou froide et même refroidie avec de la neige ou par d'autres procédés C'était pour beaucoup de personnes l'unique boisson ', et quelques-unes apportaient dans cet usage certains raffinements. Les rois de I'erse, s'il faut en croire Hérodote, buvaient exclusivement les eaux du Choaspe qui passait sous les murs de Suse. On la faisait bouillir et des mulets la transportaient dans des flacons d'argent, sur des chariots à quatre roues'. Bérénice, femme d'Antiochus, roi de Syrie, ne buvait que de l'eau du Nil, que lui envoyait son frère Ptolémée II Philadelphe'. On appréciait aussi les eaux gazeuses Néron, pour obtenir de l'eau pure, passait pour avoir le premier introduit à Rome un usage analogue à celui des rois de Perse : on faisait bouillir son eau, puis on la refroidissait non pas avec de la neige, ruais en entourant de neige le vase qui la contenait. L'eau ainsi traitée s'appelait decocta; elle était, disait-on, meilleure et l'on croyait aussi qu'elle se refroidissait davantage'. On n'ignorait pas qu'il est prudent de faire bouillir les eaux malsaines et, pour assurer l'efficacité de cette mesure, on la faisait alors réduire des deux tiers par l'ébullition'. Si nous voyons, aux temps homériques, Nausicaa user de vint', en quelques cités grecques, comme à Milet, selon Théophraste 11, à Massilia, l'eau était la seule boisson permise aux femmesf2. De même, à Rome, l'usage du vin était primitivement interdit aux femmes, aux esclaves, et même aux jeunes gens de condition libre jusqu'à l'âge de trente anst3. Les femmes buvaient un breuvage plus doux, le pa.ssum fait de raisin sec. Inutile d'ajouter qu'une pareille prescription cessa de bonne heure d'être observée 14. A Locres, une loi de Zaleukos ne permettait aux habitants que le vin trempé d'eau, et cela sous peine de mort, sauf à titre de médicament et par ordre du médecin". Platon approuve ce qui se passait chez les Carthaginois, où les soldats pendant toute la durée d'une campagne, les esclaves des deux sexes dans l'enceinte des murs, les magistrats pendant l'année de leur charge, les pilotes, les juges dans l'exercice de leur fonction, tous les citoyens enfin pendant le jour ne devaient boire que de l'eau pure 16. La boisson ordinaire était l'eau rougie. Nous laissons de côté avec le vin les boissons tirées de la vigne, vins épicés, condita, piperata, vins de raisin sec (passum 17), piquette (lora)10, moûts cuits (defrutum ou frutum, caroenum, sapa, ripton)'°, vins miellés (mulsum, melilites, oindp.Eat 20, myrrhés 21, etc. [viN1 M]. On tirait un grand nombre d'autres boissons du vinaigre, du miel, des céréales, des plantes aromatiques, des fruits. D'ailleurs, les anciens ne connaissaient pas la distillation. Ces boissons étaient de simples mélanges ou les produits de la fermentation. Le vinaigre mêlé à l'eau était fort en usage chez les esclaves et les soldats : on appelait ce mélange posta (;uxpaov) 22. D'un mélange d'eau et de miel que l'on exposait pendant quarante jours au soleil, on tirait l'hydromel ('qua mulsa) 23. Au temps de Plaute on en vendait dans les thermopoles24, mais Pline en parle comme d'une boisson peu estimable et d'ailleurs condamnée par les médecins 25, On a plus d'une fois l'occasion de constater ces changements dans le goût [HYDHOMELI,MEL].Uneautreboissontiréedumielétaitl'oxymel,composé de miel, de vinaigre vieux, de sel marin et d'eau de mer ou de pluie. On faisait bouillir le mélange, puis on le laissait vieillir. L'oxymel étaitemployé comme boisson et comme médicament 26. Avec du miel et des fruits on fabriquait le melomeli (p.g)dp.Eat). L'alica, que Pline qualifie de délicieuse 27, était proprement une pâte de farine, tirée d'une variété estimée de blé, la , ea 28, préparée avec un soin extrême, mêlée de craie ou de lait bouilli. L'alica la plus renommée provenait de Campanie39. On la consommait en potage ou en bouillie, mais aussi on la délayait dans de l'eau sucrée de miel, on en composait un breuvage30. De même de la tisana ou pti.sana (ITztczny), qui était une bouillie d'orge mondé, on faisait une décoction qui se buvait 31. De toutes les espèces de pommes et de poires, on tirait le cidre et le poiré"; du coing, le cydoneum 33 ; on faisait du vin de grenade 34, de datte'°. La figue donnait un PRA 607 PRA breuvage appelé cycites, palmiprintum ou catorchilen; la macération s'opérait dans l'eau si l'on voulait obtenir un breuvage doux, dans du marc de raisin si on le voulait fort'. La figue d'Alexandrie était particulièrement renommée pour le vinaigre qu'elle fournissait. On faisait des vins de coing, de caroube, de cornouille, de nèfle, de sorbe, de mûre, de pignons de pommes de pin'. Ces deux derniers se mouillaient de moût. II n'est pas jusqu'à des plantes potagères, comme le navet, le raifort, l'aspergea, des arbrisseaux, comme le laurier, le térébinthe, le genévrier, le cyprès', le myrte °, d'où l'on ne sût extraire des liqueurs. On tirait le même parti d'une foule de baies et de plantes aromatiques : hysope 6, aurone', thym, pouliot, sarriette, menthe 6, fenouil, anet, anis myrte 10 nard ", etc. ; de fleurs, rose", violette'°, etc. Pline fait justement observer que ces boissons se préparaient à peu près de la même manière que des parfums L4. Elles correspondaient donc bien à nos liqueurs. Plusieurs ne se faisaient plus au temps de Pline". L'absinthe (absinthiu7n, â~:v9tov16j, était fort estimée. On la traitait soit en faisant bouillir les feuilles et les branches en y ajoutant du sel, soit en faisant infuser les feuilles ; on faisait aussi bouillir les graines, mais cette préparation passait PRAECO.l~ïou,.-Grèce. -Les hérauts jouent dans la société homérique un rôle considérable', Ce ne sont pas de simples serviteurs, mais comme des assistants du pouvoir royal, assimilables aux « confidents » de nos tragédies classiques. Placés sous la protection de leur ancêtre divin, Hermès "MERCURWSI, descendants du fils d'Hermès et de Pandrose, Kéryx, fondateur de la race', rendus inviolables par le caractère de leurs fonctions à la fois politiques et religieuses, ils sont l'intermédiaire entre l'autorité suprême et la foule. De nombreux passages de l'Iliade et de l'Odyssée mentionnent leur office, pour convoquer les Grecs en assemblée', pour prescrire le silence', pour assister les orateurs en leur mettant en mains le sceptre du commandement', pour préparer les sacrifices et faire les libations', pour exécuter les tirages au sort', pour donner l'ordre du combat', pour arrêter le duel entre deux héros e, pour aller en ambassade", pour parlementer avec l'ennemi 11, etc. S'ils font auprès des princes l'office de Acpx770VTE 12, s'ils apportent le vin, l'eau, le repasces soins n'ont rien de servile ; c'est comme familiers qu'ils y vaquent, toujours chéris et honorés de leurs princes. Ils sont les messagers de Zeus et des hommes; ils sont chers aux dieux 1l. Achille lui-même, quand on vient lui enlever sa captive Briséis, ne songe pas à leur résister 'a Leurs noms sont populaires comme ceux des héros : Thalthybios, Eurvbate, Epéos auprès d'Agalnemnon, Stentor auprès de Nestor, Idaios auprès de Priam, Eurybate et Médon à Ithaque1', etc. Thaltltybios après sa mort fut honoré d'un culte à Sparte et ses descendants jouissaient de privilèges particuliers" On voit sur un très ancien relief de Samo thrace, conservé au Louvre, Talthybios et Epéos debout derrière Agamemnon assis (fig. 171). Le Louvre possède une autre figure de Thalthybios sur un beau cratère exécuté au v° siècle chez le fabricant de vases Hiéron, dans une scène représentant l'enlèvement de Briséis (fig. 5779) 18 A l'époque historique le nom de x-4au; désigne des fonctions variées, qui n'ont pas toutes la même importance et dont quelques-unes confinent à des métiers fort humbles. Le petit vendeur à la criée sur le marché s'appelle comme un des plus hauts dignitaires de la religion d'Éleusis. Il ne faut donc pas prendre à la lettre le texte de Pollux qui relègue parmi les professions méprisées le héraut avec les marchands d'esclaves et les corroyeurs". En réalité, les zi(puxeç ont gardé de tout temps les attributions civiles et religieuses que leur avait octroyées la société homérique ; ils sont les porteparoles du pouvoir dans l'ordre religieux, politique, militaire, judiciaire, commercial". M. Dittenberger a fait l'histoire du y€voç des Iferylies'1, auquel se rattachent les principaux hérauts officiels d'Athènes, de même qu'à Sparte les hérauts faisaient partie d'un 'lévoç particulier, les Thaltinybiades, ayant pour ancêtre le héraut homérique 2'. A la tête de la famille des Kerykes était un xpywv, désigné pour un an ; le culte particulier du ysvoç s'adressait naturellement à PRA 608 PRA Hermès' ; on se réunissait à Éleusis, clans le x'c7éxwv pour délibérer sur les affaires intéressant la corporation ; un trésorier gérait la caisse commune'. On comprend la puissance de cette association qui empêchait toute intrusion d'un étranger° Leur action s'étendait même en dehors d'Athènes et d'Éleusis. D'après une loi remontant à Dracon, deux membres des Kerykes remplissaient des fonctions à Délos, et à Delphes la charge de x=1pui 'AvrdÀnmvcç HoGiou s'identifiait avec celle de xr,pu; voû OesO 6x Toû y€vous 's o KY, p':1120)V Au sommet de la hiérarchie se place le tepoxilpu;, appelé quelquefois xpu; tout court, qui est un des hauts dignitaires de la religion éleusinienne ]ELELSIS1A, p. 554, 558, 565; M'ls'rER1A, p. 2140]. Cette charge n'est ni une magistrature ni un sacerdoce, mais l'importance des Mystères lui donna de bonne heure un rôle éminent. Comme les autres hérauts, on le choisissait pour les qualités physiques nécessaires à cet emploi. Il était nommé à vic etpouvait cumuler son office avec d'autres fonctions. Sous l'Empire, le héraut sacré Titus Coponius Maximus fut aussi stratège et prêtre d'Arès 4 Le héraut du Conseil et du peuple pouvait, lui aussi, devenir héraut sacré a. Un ispoxr,pu ou simplement xi5pu; assiste les magistrats et autres fonctionnaires quand ils prêtent serment'. Les prières publiques, par exemple au départ d'une armée, sont dites par des hérauts'. En dehors d'Athènes, le héraut sacré est plusieurs fois signalé'. Il examine les victimes et prépare le sacrifice'. Dans les mystères d'Audanie il est nommé parmi les préposés aux soins des cérémonies ". Le lEpoxii.2ul; d'Ephèse invoque dans les assemblées les noms des divinités protectrices de la cité H. Le héraut de Syracuse prie les dieux pour la conservation de la tyrannie L2. Le héraut sacré des Amphictyons est un personnage considérable qui jouit, lui et ses descendants, d'importantes immunités ". Les proclamations des récompenses décernées pour services rendus à l'État, couronnes, statues, exemptions d'impôts, etc., se faisaient par la voix du héraut, et généralement au théâtre14, Le discours d'Eschine contre Ctésiphon nous renseigne sur les abus qui s'étaient produits à cet égard, car, par vanité, on avait fini par faire annoncer en plein théâtre les affranchissements d'esclaves. D'après Eschine, la loi aurait exigé que les récompenses décernées par le peuple fussent proclamées dans l'assemblée du peuple, celles accordées par le Sénat dans la salle du Sénat; au théâtre on devait seu lement publier les honneurs décernés à un Athénien par une cité étrangère, et encore avec l'autorisation du peuple 15Mais Démosthène répond que l'usage constant était de faire toutes les proclamations au théâtre 16. Le héraut chargé de ce soin est tantôt un x-npu; ordinaire, tantôt le ispoxilipuF, parfois le x;;pvs de l'Aéropage, sans doute suivant les circonstances qui avaient déterminé la récompense. Les mêmes proclamations au théâtre sont fréquentes en dehors d'Athènes; c'est ce qu'on appelait le xr,puyp,x''. En certains cas le héraut était chargé de communiquer la nouvelle aux intéressés par lettre scellée 18. Dans les jeux Olympiques, les noms des vainqueurs étaient publiés à la fin de chaque épreuve par le héraut [oLYMPiA, p. 186, Cf. CERTAMINA, fig. 1330]. Nous y trouvons aussi la mention spéciale d'un concours entre les hérauts", comme pour les sonneurs de trompettes, qui devait avoir lieu au début, avant les y009 p.eTz : au vainqueur revenait l'honneur de proclamer les noms durant tout le festival [oLYMPIA, p. 185]. Les assemblées politiques et administratives ont besoin de hérauts. Le plus important à Athènes est le peuple 20. C'est par l'organe de ce héraut que l'on convoque et que l'on congédie les assemblées. En ouvrant la séance, le président fait lire par le secrétaire et répéter à haute voix par le héraut une formule d'imprécation contre ceux qui chercheraient à tromper le peuple. Quand la délibération commence, le héraut demande qui veut parler ; il lit les formules des lois ; c'est lui aussi qui annonce et surveille les votes et en proclame les résultats [Elu;LE5IA, p. 521-5`33] ". Pendant la période grecque classique, ce fonctionnaire ne parait pas s'élever au-dessus du rôle ordinaire d'un héraut, sorte d'appariteur placé sous les ordres du président 22 ; mais à l'époque romaine, il devient un personnage très considérable dans l'État, qui se rangeait immédiatement après l'archonte éponyme et le stratège des hoplites 23 L'assemblée du dème avait aussi son héraut, qui est naturellement un fonctionnaire beaucoup moins important [n Mos, p. 871. Les relations politiques de ville à ville entraînent souvent l'envoi de hérauts, quand l'affaire n'exige pas une ambassade spéciale. Athènes envoie des hérauts chez ses alliés pour leur faire part des décisions prises par le peuple". De même, la ville reçoit les ambassadeurs ou les hérauts venus de l'étranger, et ceux-ci, avant de paraître devant l'assemblée, doivent se présenter aux PRA prytanes '. Les déclarations de guerre 2, les tréves 3, l'enlèvement des morts sur le champ de bataille °, les négociations de tout genre'", réclament l'intervention des hérauts. Les colonies aussi ont leur héraut; quand un colon veut retourner dans la mère-patrie, il doit le faire annoncer par le héraut et prouver qu'il s'est acquitté de ses redevances 0. Dans l'ordre administratif, les adjudications publiques se font par la voix du héraut 7, comme les ventes de biens 8, les mutations de propriété les ventes à la criée sur l'agora1', les affranchissements d'esclaves" LAPÉLELTIPROI, p. 301j, les exclusions de l'héritage paternel [AroaÉRYxIsij, les édits sur le commerce de certaines denrées t2. A Délos, les hérauts paraissent avoir eu une situation administrative considérable, car on pense que même les propositions de lois pouvaient émaner de leur initiative 13 Dans l'ordre judiciaire, nous trouvons le xr,ou; T-i)ç 'AO€ou 77.you (louk~ç, l.e héraut de l'Aréopage, qui, après avoir joué un rôle assez effacé pendant la période grecque, devint sous l'Empire romain un des premiers fonctionnaires de l'État ''• [AHEOPAGDS, p. 4041. Un des adversaires d'Hérode Atticus, Claudius Démostratos, fut archonte éponyme, stratège, gymnasiarque, agonothète et héraut de l'Aréopage 75. Ce héraut veillait à l'exécution des résolutions prises par l'assemblée". C'est sans doute un autre héraut qui, dans les tribunaux, à l'assemblée des Héliastes, appelait par leur nom les jurés tirés au sort, annonçait la désignation des présidents, prononçait les formules, invitait les juges à voter et proclamait le résultat" DnIASTAI, p. 196-1,97]. Dans les redditions de comptes des magistrats et fonctionnaires, nous voyons également un héraut assister aux séances des ),oytaTx(?LOGISTAI, p. 12971. Enfin l'office judiciaire du héraut descendait parfois jusqu'aux basses besognes d'exécuteur, donnant des coups de fouet sur le marché au vendeur convaincu de fraude f8, Les chefs d'armée ont aussi à. leur disposition des hérauts pour prescrire à haute voix leurs commandements'9, pour entrer en pourparlers avec l'ennemi 20, pour prononcer les prières publiques'', pour négocier l'enlèvement des morts''. Expulser un soldat pour cause d'indiscipline ou autre méfait s'appelait €xxilpéTTo,v, c'est-à-dire que le coupable était chassé publiquement 23. Le principal privilège du héraut était l'inviolabilité; 1 Aristot. Ath. Polit. ch. scw. 2 Thucyd. I, 39; Pausas. IV, 5, 8; Polyaen, Strateg. 1V, 7, H. La guerre faite sans déclaration préalable, coutre le droit des gens, s'appelle Oc'/faxceç ; Herod. V, 81. 3 Xenoph, Bell. 1V, 7, 3 ; 10, p. 849 A; Diod. Sic. XVI, 25; Plut. Nie. 6. 3 Thucyd. 1, 131. 6 Michel, VI, 77 ; Polyaeu. Sirat. il, 1, 7. Voir le chapitre d'Oslermaun, Op. 1. p. 93. 20 Thucyd. Vil, 3. Dans certains cas, ces hérauts sont couronnés ; Xenoph. Bell. Aristot. Pol. 01. 24 Pollux, V111, 139; Snidas, s. v. ars,,.roo; lnerodot. VII, 133 VII. 609 PIiA c'était un sacrilège de le maltraiter ou de le tuer7°. Les hauts dignitaires de la corporation athénienne sont nommés parmi les ûe(stTsl, nourris chaque jour au Prytanée aux frais de l'ÉtatParmi eux se trouve aussi un âvTtx-é3'J , sorte de remplaçant ou de suppléant du e'ij 6. A l'époque romaine, le hiérokéryx a son fauteuil au théàtre de Bacchus, près du stratège''. En général, la charge est héréditaire et à vie, ou du moins s'exerçant pendant une longue période'". Les qualités essentielles pour le métier étaient la beauté de la voix, la force des poumons30. A leur entrée en fonctions les hérauts pliée Laient serment entre les mains des magistrats 31 ; tout soupçon d'atimie les éloignait de cette charge32. Nous avons des indications sur le salaire de quelques-uns d'entre eux : le hiérokéryx d'Eleusis, au ve siècle, revoit de chaque myste une demi-obole par jour25; à Péréa, ville d'Etolie, au une siècle, le traitement du 'c;-.pu; est de dix statères 34 ; le hiérokéryx de Délos, au ni siècle, a en moyenne soixante drachmes par an 03. Pour les déplacements dans des villes étrangères, les hérauts recevaient des indemnités variables 3è; ce N.tsOdç s'appelait x-gouxe(x ou x-r,o' zeast; 37. En récompense de leurs services, ils obtenaient par décret l'éloge public, la couronne, avec les privilèges usités de ioo;ev((x, cca fx),e(z, Leur attribut ordinaire est le caducée, xgpux£iov, véritable sceptre qu'ils tiennent de leur divin patron Hermès [9IERC1;111Es, p. 1807], et qui fait connaître à tous leur autorité". D'après certains textes épigraphiques, on pense que le même mot désignait aussi l'habitation ou le bureau du héraut sacré". Enfin il y avait sur certaines places publiques, en particulier à Athènes, une place oit le héraut se mettait pour faire ses annonces au peuple et qu'on appelait e' uxo; ),iOoç 51. On croit, mais sans certitude, avoir retrouvé quelques vestiges de ces monuments 42. E. PoT'uclt. Rohe. A Rome, les praecones n'étaient que des crieurs publics exerçant leur métier soit au service des particuliers, soit au service de l'État ; ils n'eurent jamais l'importance des hérauts grecs, encore moins un caractère religieux. II y en avait, il est vrai, qui étaient attachés aux différents collèges sacerdotaux, comme les CALA'roiES, mais à un rang très subalterne; boulines libres toutefois, comme ceux-ci (ordinairement des affranchis), et quelquefois confondus avec eux". Ils h'hiérophante recevait le double. 34 Michel, 22. 93 llomolle, dans Bull. cers. p. 57. 39 Snidas, s. v. xr,pux,roi; cf. Diltenberger, 185, et le chapitre d'Oslermauu, p. 16 sq. Caducées consacrés dans le temple de Délos : Bull. corr. /tell. 1882, p. 32, du Louvre a été publié par Perrot-Chipiez, Rist. de l'Art, lit, p, 117, fig. 31. C'est plus probablement, à mon avis, le haut d'une stèle funéraire avec le non! du défuul. 43 Ainsi Macrobe, Set. 1, 16, 9, appelle praecones ceux que les prèlres faisaient marcher devant eux pour les annoncer, afin qu'aucun travail ne se fit sous leur veux, quand ils allaient sacrifier. Ailleurs, les praecones sont nommés ta/Ocres et 229 :Muller) ; il faut peut-titre lire preeciae riatm'es avoè Madwig et Wissolrq 77 PRA 610 -PRA. commandaient le silence au moment du sacrifice, ils convoquaient le peuple aux confirmes sur l'ordre que tout sacerdos publicusi avait le pouvoir de donner aussi bien que les magistrats ; ils l'appelaient à assister aux jeux publics'-. On a reconnu des hérauts faisant cette invitation, more sollemni, sur des monnaies qui se rapportent aux jeux séculaires (fig. 5780 et 5781) : ils portent un casque orné de deux plumes, une lon gue tunique retroussée et un bouclier rond; ils tiennent un caducée ou un bâton 3. Les praecones employés de l'État composaient la dernière catégorie, la plus humble, des APPARITOBES. Ce qui les concerne a été résumé par Mommsen Ils forment dans la capitale des corporations attachées aux magistrats. Les magistrats supérieurs c en ont un collège divisé en trois décuries, dont la première, la Julia, est réservée aux consuls e ; les édiles curules en ont d'autres qui ont des deceinprimi à leur tète': les questeurs de l'eerarium en ont une décuries; les tribuns du peuple en ont aussi', et peut-être encore d'autres magistrats de la capitale; car ces fonctions étaient si peu considérées que l'on ne peut conclure du silence des inscriptions à leur inexistence. Les magistrats extraordinaires 10, ceux institués par Auguste " et les gouverneurs de province 12 avaient aussi des praecones. Ce sont eux qui convoquent les comices LCOMITIA112 et les confirmes [CONTI0] ; ils appellent les sénateurs du forum à la curie 1 c Dans les assemblées le praeco fait office d'huissier, impose le silence (facere audientiam ou silentium) ", prononce à haute voix la BOGATIO, dont le scribe lui souffle les termes ac ; il proclame les voles des sections", puis le vote définitif 13. En matière criminelle, il appelle les parties'', les avocats20, et les témoins 21 ; ii annonce la clôture des débats par la formule : dixerunt 22 et congédie les jurés (ilicetj"3. S'il y a sentence d'exécution, c'est lui qui donne l'ordre au bourreau 24 Partout les praecones étaient à la disposition des magistrats pour transmettre leurs ordres, au théâtre et aux jeux où ils faisaient taire la foule aussi bien que dans les assemblées et devant les tribunaux, et d'où ils expulsaient, s'il le fallait, les esclaves 25. Leur assistance était nécessaire dans les ventes faites à la criée, soit au nom de l'État2', soit pour le compte des particuliers [in crm?. Là, un homme sans instruction 2s et sans considération 20 pouvait se donner carrière, il n'y fallait que de la voix; celui qui y joignait de la verve et de la plaisanterie pouvait s enrichir 30. On employait aussi des crieurs à réclamer les objets perdus en promettant une récompense". On a dit ailleurs FLNUS, p. 13981 quel était leur emploi dans les funérailles solennelles. E. S-itLlo.