PRAEDA
PRAEDA. Butin pris sur l'ennemi. C'est un terme général, qu'il convient de distinguer de MASUBIAE et de sPOLIA. Le butin, dont l'importance variait, cela va de soi, avec celui de la victoire remportée, qui pouvait être un butin terrestre ou un butin naval, s'il était le fruit d'une victoire maritime', était, en droit, la propriété exclusive de l'État". Le soldat jurait de rapporter tout ce qu'il aurait l'occasion de prendre à la guerre et le général qui en détournait quelque partie pouvait être accusé du crime de péculat 3. 11 était remis au questeur, qui le vendait à l'encan ' et versait l'argent perçu dans le trésor'. Mais avant de le remettre à l'État, le général avait le droit d'en retenir ce qu'il jugeait utile à la continuation de la guerre et au succès de l'entreprise qui lui était confiée. On cite le cas de Scipion, qui après la prise de Carthagène, au lieu de faire vendre les prisonniers comme il aurait dû le faire, laissa en liberté les plus considérables et enrôla les autres pour le service de ses armées et de sa flotte, et qui garda une partie de butin pour le distribuer aux Espagnols et les gagner ainsi à la cause romaine 6 C'est a ce titre que les chefs permettaient de vouer à une divinité, au début d'une campagne, une partie du butin, le dixième, par exemple ', ou de le consacrer à la construction d'un temples et à la fondation de jeux 9: encore fallait-il, pour que le voeu pùt s'accomplir, autorisation du Sénat et du collège des pontifes 1°.
C'est encore à ce titre qu'ils faisaient à leurs troupes des distributions; car les soldats. bien qu'en principe ils n'aient eu droit à aucune portion du butin ", en recevaient souvent des parts plus ou moins importantes, suivant la générosité du général 12. En pareil cas, tantôt le butin leur était donné en nature, ceux-ci restant maîtres de le revendre eux-mêmes aux brocanteurs qui suivaient les armées 13;
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tantôt, après vente préalable par le questeur et transformation en numéraire, l'argent était réparti également, proportionnellement au grade', par les soins des tribuns militaires, entre les officiers et les soldats 3. C'est là l'origine de ces distributions d'argent faites aux troupes à l'occasion des triomphes 3 et qui se multiplièrent sous l'Empire sous le nom de DONATIVUM. Certains officiers, généraux ou même inférieurs arrivèrent ainsi à réaliser des sommes considérables. R. C.AGNAT.