PROPIITHASIA (flpoii,fixc(x). Diodore ' raconte qu'une dispute s'étant élevée entre les gens deClazomènes et ceux de Cymé sur la possession de la ville ionienne de Leucé 2, la Pythie annonça que ceux-là auraient gain de cause qui, partis de leur cité au même moment que leurs concurrents, sacrifieraient les premiers sur l'emplacement de la ville. Les Clazoméniens qui, plus éloignés, semblaient perdus d'avance, eurent recours à un stratagème: ils envoyèrent certains des leurs fonder une colonie tout près du lieu qu'il s'agissait d'atteindre, et purent, de ce nouveau point de départ, devancer les Cyméens. En commémoration de ce fait, on offrait it Clazomènes le sacrifice del' « avance », 7rpo?OO11.1(0t. E61. CAHEN.
PROPRAETOR ( 'Avrtcrp«rryoç). -I. Gouverneurs « pro praetore » .-Dès le début de la première guerre punique, le Sénat, qui avait déjàprorogé l'iinperium des consuls', fut obligé de proroger aussi l'imperiurn d'un ou de plusieurs préteurs [IMPERuuml p. 421] ; le premier pro praetore futQ.-Valerius Fano en2'O12. Il y eut de nombreux propréteurs pendant la deuxième guerre punique La prorogation fut ensuite un peu moins fréquente`. La loi Baebia de 181, en décidant qu'on nommerait alternativement quatre etsix préteurs, créa deux propréteurs permanents pour les provinces d'Espagne citérieure et ultérieure [PRAETon, PROVINCIA]. Mais cette loi ne fut appliquée qu'une fois; jusqu'à Sylla on élut régulièrement six préteurs, mais dans cette période la multiplication des provinces, l'obligation de fournir des présidents aux jurys criminels rendirent de plus en plus nécessaire l'emploi des propréteurs et des proconsuls [MAGISTRATUS, p. 1535]. On pouvait proroger toutes les provinces consulaires, sauf le commandement général de l'Italie, et toutes les provinces prétoriennes, sauf les deux départements urbains; le Sénat recourait aussi quelquefois à la prorogation pour des mandats spéciaux, judiciaires ou administratifs, hors de Rome, en Italie, dans la Cisalpine et ailleurs'. Le promagistrat parait d'abord avoir porté le même titre que le magistrat 6; mais de bonne heure la prorogation fut exprimée parle suffixe pro' . Dès l'origine les gouverneurs des deux Espagnes, de rang prétorien, préteurs et pro
préteurs, eurent par exception l'imperium proconsulaire avec le titre de pro console 8.
Sylla créa définitivement la propréture provinciale en portant le nombre des préteurs de six à huit et en décidant qu'ils resteraient à Rome pendant leur première année de charge et qu'ils exerceraient dans une seconde année un gouvernement provincial [PRAETOR]. Le gouvernement de la province se sépara donc de la préture pour devenir une magistrature indépendante [PRovINCIA].
IL Legati et quaestores pro praetore. Les citoyens délégués par le Sénat sous la République auprès des gouverneurs de province s'appellent legati pro praetore [LEGATIO, p. 1032-1033]. Sous l'Empire, dans les provinces sénatoriales, le proconsul consulaire a trois légats, le proconsul prétorien un, le proconsul de Sicile a deux questeurs et les autres un questeur 9 ; les légats, dont le choix est soumis à la ratification impériale, qui doivent être au moins quaestorii, mais non supérieurs en rang à leur proconsul 10, s'appellent legati proconsulis pro praetore; ils sont nommés pour un an, mais peuvent être prorogés "; ils peuvent être révoqués par leur chef, généralement avec l'assentiment de l'empereur 12. Les questeurs s'appellent quaestores pro praetore [QuAESTOR]. Les légats et les questeurs prennent le commandement à la mort du gouverneur ou après son départ jusqu'à l'arrivée du successeur t3
III. Représentants de magistrats, 1t pro praetore », Sous la République, un magistrat, général en chef, gouverneur de province, ou un promagistrat peut avoir besoin d'un représentant"4, par exemple quand il n'a pas encore pris son commandement, qu'il est revenu à Rome 15, qu'il est sorti de son territoire te quand un préteur urbain retenu à Rome délègue son commandement à l'étranger ". C'est lui-même qui le choisit, sans être lié par aucune condition de capacité ; mais il prend généralement soit un questeur, soit le personnage le plus considérable de sa suite le ; ce délégué agit cura imperio, avec le titre de pro praetore, même s'il représente un consul; ce titre est officiel et s'ajoute au titre de questeur ou de légat; ainsi on dit questeur et propréteurs. Le délégué a les insignes, les faisceaux (mais pas plus de six), la compétence de son chef.
IV. Cas divers. Un général nommé directement par les officiers ou même par les soldats en cas de force majeure peut se nommer pro praetore 20. Quelquefois ce titre est donné par le Sénat 21. Cu. LÉCaivAIN.
PRO 686 PRO
PROPUGNACULUM(`EteTE(c/tcu.1,xcooè0) .Ce terme général désigne, au propre et au figuré, toute espèce de moyen de défense, ouvrage de protection et de couverture, fortification, rempart, tour, bastion, retranchement, boulevard, etc. Mais il s'applique plus particulièrement à la crête du rempart 1, d'où les defenscurs tirent sur l'assaillant, c'est-à-dire au parapet [lorica], aux créneaux pinatae, moernli) 2 et aussi aux défenses extérieures d'une place forte ou d'un camp, telles qu'avant, mur ou
fausse braie (antenlurale 3, promurale 4, apoTEiZtep.a ; voir MCSiTIO), barbacanes, demi-lunes ou ravelins (proces
trium, clavicula) 5, ouvrages permanents ou improvisés, qui protégeaient les dehors des portes ou les ponts, comme la tour connue sous le nom de temple de Janus, à Autun °, ou les ouvrages extérieurs de la Porte Dorée, à Constantinople (1417 ap. J.-C.)' et aussi aux petites forteresses situées sur les frontières (castel/wu, burqus,
relles installés sur les navires de guerre pour les gens de traite [VAvis, p. 3!4, fig. 527'e et 5'787. G. FOUGÈRES.
PROPYLÜM, PROPYLAEUM, PROPYLAEA (IIH7'to Gv,
entrée d'honneur d'une enceinte de palais, de sanctuaire. d'agora, de gymnase, etc.
1.-En principe,Propylon et ses dérivés désignent une construction élevée en avant (,rpé) d'une porte extérieure
(7.t)),rl) pour l'abriter et l'encadrer. Ces termes doivent
donc être réservés aux dispositifs de portes faisant saillie en avant du mur de clôture (Tn(,oc, ~Edèoî.c;l [Murs i et mettant en communication la voie publique avec un espace clos, mais découvert, cour de palais, téménos de sanctuaire, etc. Cette double condition exclut de la catégorie des propylées, d'une part les autres portes d'en
militaires, pylones. entrées monumentales en forme de portiques ou d'arcs de triomphe, dès qu'elles ne présentent pas l'ordonnance d'une édicule saillante, pourvue d'une toiture ou d'une façade. prostyle ; d'autre part, les entrées prostyles attenant directement à un édifice couvert, et précédant sa porte O pa) ed ANUA), tels que vestibules
décoratifs ( odh9cov' tVEsTlliUl.LM , porches saillants (77339
eTZCts). Les auteurs anciens et modernes qui ont parfois employé, par abus de mots. pro/iglou ou ses dérivés comme synonymes de pylore et de prothyron', ont été
trompés par de fausses analogies : car, si les pylones et les propylées ont en commun leur position et leur rôle d'entrées d'honneur extérieures', ils diffèrent par leurs origines et par leur type; si, au contraire, le prothyron et le propylée sont apparentés par leur ordonnance architecturale, ils diffèrent par leur position et leur rôle, le premier étant un vestibule qui fait partie intégrante de l'édifice, le deuxième étant une réplique extérieure de celui-ci, détachée sur la frontière du terrain consacré.
IL Ce n'est ni dans la porte fortifiée, ni dans sa réplique décorative, le pylone oriental', qu'il faut chercher le prototype et les origines du propylée grec. Ceuxlà sont caractérisés par les tours de flanquement et dérivent d'une idée défensive; le propylée, au contraire, n'a aucun caractère militaire et ne saurait être assimilé à un ouvrage de fortification ni par son rôle ni par sa structure '
Dans les acropoles, l'entrée de l'enceinte fortifiée est une porte militaire (pylone), flanquée de tours ou de bastions, comme à Troie 6, à Tirynthe', à l'Acropole d'Athènes e, au cap Sounion s, à Pergame 10, à Lindos 17, tandis que le propylée forme l'entrée décorative des périboles intérieurs qui entourent les palais ou les temples :à Athènes, notamment, où l'enceinte avancée du Pélargicon ou Ennéapylon précédait la montée des Propylées (fig. 5808) 12, ceux-ci ne peuvent être confondus avec l'entrée de la forteresse (tppouptov) ; ils constituent l'entrée principale du sanctuaire d'Athéna Polias. L'origine du Propylée se déduit de son rôle 13 et de son type architectural. L'évolution de ce type peut être reconstituée de la manière suivanteli. On songea d'abord à protéger l'entrée d'un péribole contre les dégradations de la pluie : d'où le chaperon saillant, posé sur le linteau de la porte, à cheval sur la crête du mur. A l'époque mycénienne, ce chaperon n'était qu'une tablette plate, formée de roseaux couverts d'argile battue. Prolongé d'abord vers le dehors en auvent plat, soutenu par deux piliers, de façon à abriter les visiteurs, il forma un porche prostyle extérieur encadrant la porte ; puis, prolongé de la même façon du côté de l'intérieur, pour offrir le même abri au personnel préposé à l'ouverture et le même encadrement à l'envers de la porte, il forma une édicule complète amphiprostyle, avec murs latéraux enfermant le passage et toiture en terrasse, comme celle du mégaron. Tel est le type des plus anciens propylées connus, ceux des palais
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de Troie (fig. 5806), de Cnossos et de Tirynthe : un double porche allongé en vestibule, pourvu (sauf à Troie) de colonnes in antis sur chaque face et coupé intérieurement par le mur de porte.
Après l'invasion dorienne, la substitution des toits à versants, en tuiles, aux toits plats en terrasses de la période achéenne changea l'aspect extérieur des propylées helléniques, sans pourtant en modifier le plan, qui reste définitif. Les premiers propylées helléniques dérivent du chaperon de porte à versants, tel qu'il est encore en usage aujourd'hui pour la protection des entrées de clôtures rustiques. Aussi avaient-ils d'abord les versants de leur toit parallèles, et non perpendiculaires, à la ligne du péribole; les frontons se trouvaient sur les côtés, à droite età gauche de l'axe du passage. Tel aurait été, d'après Furtwangler, l'aspect du propylée archaïque du sanctuaire de Poseidon à Calaurie (vle siècle) ' et des deux propylées successifs (vie et v° siècles) du téménos d'Aphaia à Égine 2. Mais cette disposition, si défectueuse et illogique au point de vue décoratif, fut ensuite abandonnée : l'ordonnance du propylée hellénique se modela sur celle du temple dorique, comme celle du propylée mycénien s'était modelée à l'image du mégaron. Il en résulta que les frontons furent reportés sur les deux façades, à leur place naturelle au-dessus des colonnes, et dans l'axe du passage. De plus, leur rehaussement sur un soubassement à trois degrés, analogue à celui du temple, rendit la plupart des propylées infranchissables aux chars, tandis que ceux de Troie et de Tirynthe avaient leur passage central de plain-pied avec le sol extérieur3. Le rôle du propylée est donc à la fois utilitaire et honorifique: utilitaire, comme un abri hospitalier offert au visiteur et aux gardiens de la porte contre le soleil et la pluie ; honorifique, parce que son ordonnance monumentale annonce le caractère sacré du seuil de l'enceinte habitée par les anactes et par les dieux. Dans la Grèce mycénienne, alors que les dieux étaient comme les commensaux du roi et logeaient avec lui sous le même toit, le propylée se dressait à l'entrée de Paule ou cour du palais, comme à Troie, à Cnossos, à Tirynthe, et probablement sur la primitive acropole d'Athènes`. Lorsque, après l'invasion dorienne, les dieux habitèrent des sanctuaires séparés, le propylée marquait l'entrée de la voie sacrée dans le téménos. Plus tard, ce dispositif fut adapté à d'autres lieux clos d'un caractère plus ou moins sacré, où la foule devait affluer, tels que les agoras, les marchés, les gymnases.
III. Ce thème architectural de la porte de péribole encadrée dans un vestibule couvert a donné lieu à de nombreuses variantes. Le plan et l'aménagement intérieur du propylée comportaient les combinaisons les plus diverses. On trouve le simple porche prostyle, comme celui des entrées de l'Altis olympique, ou le vestibule unique amphiprostyle, comme à Sélinonte, ou le double vestibule amphiprostyle avec porte unique, comme à Tirynthe, à Calaurie, à Égine, ou à porte triple, comme au Pélopion d'Olympie, à Délos, au cap Sounion, ou le
passage central à trois galeries séparées par des colonnades intérieures, avec portiques (7cp002izet,surles deux façades, réplique du temple prostyle et amphiprostyle à trois nefs intérieures, comme à l'acropole d'Athènes, à Délos, à Éleusis, puis le propylée complexe, avec des ailes plus ou moins largement, déployées, comme les propylées de Mnésiclès et ceux de l'acropole de Lindos, enfin les propylées romains, avec leurs grandes salles voûtées et leurs exèdres luxueuses. Chacun des types actuellement connus reflète les procédés de construction et le style de son époque, sans que, pour le plan, on puisse suivre le développement continu d'un même thème : les dispositifs simples et les plus compliqués alternent avec des retours en arrière indépendants de la chronologie; en pareille matière, le choix des architectes a été surtout déterminé par les conditions locales d'exécution. C'est pourquoi le classement par espèces n'introduirait qu'un ordre artificiel et illusoire dans l'énumération de ces monuments ; il nous parait préférable de suivre l'ordre historique, en nous bornant à la mention des spécimens les plus caractéristiques.
Propylées mycéniens. Le corps des murs était en brique crue, sur un socle de moellons [Nuers, PARIES'; les colonnes en bois reposaient sur des bases de pierre; un pavement bétonné en chaux mêlée de cailloux [PAVIMENT11M recouvrait le sol ; des revêtements en bois protégeaient les antes; les seuils consistaient en gros monolithes taillés.
Le toit était plat, en terrasse de terre battue. Le propylée de Troie (fig. 5806) se compose de deux vestibules séparés par le mur de porte' ; il n'a pas de colonnes entre les antes. Les deux propylées de Tirynthe
sont de di3-1o = mensions inégales :
le plus grand se compose de deux vestibules prostyles in antis, larges de
11 m. 25, et profonds l'un de 5 m. 50, l'autre de 6 m. 73. Le seuil de la porte à deux battants mesure 4 mètres sur 2 ; la porte elle-même avait 2 m. 75 de large. Le propylée sud du palais de Cnossos' avait trois portes et un vestibule à colonnade intérieure ; il faisait face au grand escalier du mégaron, situé au premier étage, de l'autre côté de Foulé.
2° Propylées archaïques (du vue siècle à la première moitié du ve siècle). Ils sont caractérisés par l'emploi du tuf ou du calcaire coquillier ; ils reposent sui' un soubassement à degrés, avec dallage de grandes plaques de pierre. Le plus original est celui d'un sanctuaire voisin de l'acropole de Sélinonte (vie siècle)" : il se corn
pose d'un vestibule simple, amphiprostyle, sans mur de porte; les murs latéraux se dressent sur un socle formant banquette (fig. 1807) 1. De la même époque datent le propylée de Calaurie (vie siècle)", le propylée ancien du temple d'Aphaia à Égine 3, le propylée en tuf du sanctuaire de Poseidon, au cap Sounion', et le pro pylée archaïque de l'acropole d'Athènes". Celui-ci semble avoir été construit sous Pisistrate ; les restes en ont été retrouvés sous les 11 formait un passage rectan
PRO 688 PRO
Propylées de Périclès. gulaire de 11 mètres de large sur 13 m. 50, en tuf, avec deux vestibules inégaux, deux colonnades in antis, et un escalier intérieur de cinq marches. On y accédait par une rampe maçonnée. C'est devant ce propylée que les défenseurs de l'acropole repoussèrent l'assaut des Perses en 480, après avoir barricadé l'entrée avec des planches'; il fut détruit par les Barbares, qui s'en emparèrent grice à une escalade à revers. A Égine, un nouveau propylée en calcaire fut construit entre 490 et 480; il est amphiprostyle, avec double vestibule, piliers octogonaux en guise de colonnes de façade 7, soubassement antérieur à trois marches ; il débouche sur
un escalier montant de cinq marches qui conduit au niveau du téménos. Le dallage était recouvert d'un stuc rouge.
3° Deuxième moitié du V' siècle : Propylées de Mnésiclès. La seconde moitié du v° siècle est, à Athènes, l'époque de la grande construction en marbre. Après l'achèvement du Parthénon, Périclès voulut couronner son programme de travaux à l'acropole par la construction d'une entrée monumentale, dont fut chargé l'architecte Mnésiclès s. Les propylées, en marbre pentélique, destinés à remplacer le propylée de Pisistrate, furent
élevés de 437 à 432 et coûtèrent 2012 talents s. La guerre du Péloponnèse interrompit les travaux de dernière main, tels que le polissage des surfaces [PA'l'es . Le projet de Mnésiclès, tel qu'il fut exécuté et tel qu'on le peut juger par les restes qui en subsistent, ne représente que les deux tiers d'un projet plus grandiose encore, auquel l'architecte dut renoncer 1e. On a supposé que ces sacrifices lui furent imposés par l'opposition des clergés des sanctuaires contigus d'Athéna Niké et d'Artémis Brauronia, sur lesquelles la nouvelle construction empiétait". Ainsi s'expliquent l'asymétrie des parties existantes et les amorces, encore visibles, de portiques non exécutés. La figure 5808 2 montre, à côté des parties construites, celles qui sont restées à l'état de projet.
Le plan réalisé comporte : 1° le propylée proprement dit (18 m. 125 de largeur sur 25 m. 0.1 de profondeur), composé d'un passage ou vestibule à trois galeries, séparées par une double rangée de trois colonnes ioniques, et compris entre deux portiques doriques de façades, à six colonnes. Le mur des portes se dresse au fond du vestibule sur un escalier de cinq marelles (dont un seuil en marbre bleu d'Éleusis) ; il est percé de cinq portes, dont les tableaux étaient en bois. Celle du milieu, la plus large (4 m. 185) et la plus haute (7 m. 378) , correspond au passage central, qui forme une piste creuse, dallée en tuf, à fleur de roche, tandis que le dallage en marbre des deux galeries latérales forme le stylobate des colonnes, au niveau supérieur du soubassement (fig. 5809)13. Cette piste centrale était destinée à assurer le passage des animaux de sacrifice. Le palier du portique oriental, au delà de l'escalier, se trouvait à un niveau supérieur à celui du dallage du vestibule, inégalité imposée par la forte déclivité du roc (fig. 5810) 1'. La même inégalité se retrouvait dans la toiture; le toit du portique oriental dépassait en hauteur celui du vestibule et du portique d'entrée. 2° A droite et à gauche du portique d'entrée, règnent deux ailes saillantes : celle du nord, complète, se compose d'un prothyron à trois colonnes doriques in antis et d'une salle (x'lsocx) rectangulaire, avec une porte et
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deux fenêtres percées dans le mur séparatif. Au temps de Pausanias, cette salle servait de pinacothèque ou dépôt de peintures ; sa destination primitive est inconnue (dépôt d'offrandes, logis de gardiens?). L'aile sud est plus petite, réduite au prothyron qui fait face à celui de l'autre aile, avec un pilastre d'angle isolé dans le vide.
Cette asymétrie des deux ailes, le plan irrégulier et
étriqué de l'aile sud, attestent les remaniements imposés au projet primitif de Mnésiclès. D'après Bohn et D(irpfeld', les deux ailes devaient être de mêmes dimensions; celle du sud devait seulement présenter à l'ouest une colonnade ouverte au lieu d'un mur plein, afin de communiquer avec le sanctuaire d'Athéna Niké. Mais l'obligation de respecter le
tronçon de muraille pélasgique qui séparait ce sanctuaire de celui d'Artémis Brauronia, a
entraîné la suppression
de la salle postérieure de l'aile sud (elle est repré
sen
tée en grisé
sur la figure 5808). Ce n'est pas le seul sacrifice auquel Mnésiclès dut consentir. Il dut renoncer aussi à faire construire, de chaque côté du vestibule central, deux grands portiques latéraux, à double colonnade, ouverts sur l'intérieur de l'acropole. Les amorces des antes, les rainures et les trous préparés pour la charpente des toi
VII
turcs sur les parois extérieures des murs du vestibule ne laissent aucun doute sur la réalité de ce projet (le plan de ces portiques non exécutés est représenté en grisé sur la figure 5808).
L'ensemble du monument repose sur un socle de tuf avec assises supérieures en marbre. Ce soubassement est interrompu, dans l'axe du passage central, pour former la piste creuse, prolongement de la voie sacrée. Des indices très précis, que nous ne pouvons énumérer ici, attestent que l'on accédait aux propylées par une large rampe ballastée, que la voie sacrée remontait en lacets. L'escalier monumental, dont les restes subsistent, n'a jamais fait partie du projet de Mnésiclès, quoi qu'en ait dit Beulé, dont la théorie n'est plus soutenable. Cet escalier est un ouvrage romain, exécuté en deux fois, sous Caligula et au ne siècle ap. J.-C. 2.
Quoique irrégulière et inachevée, l'oeuvre de Mnésiclès était fort admirée par les anciens, plus encore que le Parthénon'. On y prisait sans doute l'art avec lequel l'architecte avait triomphé des inégalités du terrain, sans que l'harmonie des proportions et la majestueuse ordonnance de l'édifice en fussent altérées. II était le couronnement magnifique de cette montée de l'Acropole. De la tribune de la PNYx, située en face, les orateurs du 1v° siècle le montraient au peuple comme le symbole glorieux de la grandeur d'Athènes'. Les architectes s'en inspirèrent désormais comme d'un modèle du genre, par exemple dans la réfection en marbre du petit propylée à trois portes du cap Sounion, vers 421', et dans celle de l'entrée du Pélopion d'Olympie (fin v° siècle ou début du Ive), laquelle est en tufs. 4° IV° siècle et époque hellénistique.-Les plus intéressants propylées de cette époquesontceux du sanctuaire d'Asklépios à Épidaure (Ive siècle) 7. Le propylée, situé sur le péribole du sanctuaire, à l'entrée de l'avenue sacrée d'Épidaure, est un vestibule simple amphiprostyle avec rampes d'accès. Dans le sanctuaire même, le gymnase avait aussi un propylée avec colonnade ouverte sur les quatre côtés. Le propylée corinthien du gymnase d'Olympie (fig.5811)s date de la fin du ll° siècle ou du début du 1°r siècle av. J.-C.: il est en calcaire coquillier. Les petites entrées du péribole ouest' de l'Altis olympique [OLYMPIA, p. 176], simples porches extérieurs montés sur un perron
87
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en tuf de trois marches, sont postérieures au He siècle. De la même époque datent aussi les deux propylées de Délos 1, tous deux à triple galerie, l'un avec vestibule double amphiprostyle, l'autre à vestibule unique et colonnade sur la façade extérieure, celui du sanctuaire d'Athéna Poilas à Pergame 2, celui du temple d'Athéna à Priène 3,
ceux du Bouleutérion et du marché nord de Milet c et surtout les majestueux propylées du temple d'Athéna Lindia, à Lindos de Rhodes (fig. 5812) 3.
5° Époque gréco-romaine et romaine. Les propylées de la lin du 1°r siècle reproduisent le type grec : tels les petits propylées d'Éleusis, construits vers 5I4 av. J.-C. par le proconsul Appius Claudius Pulcher 6, remarquables par leurs chapiteaux ornés de griffons, et par les traces d'ornières creusées dans le passage. Les grands propylées d'Éleusis furent construits sous Hadrien, à l'imitation de ceux de Mnésiclès' : les frontons étaient ornés de grands médaillons en marbre. Les propylées doriques de l'agora romaine d'Athènes, connus sous le nom de Porte d'Athéna Archégétis. furent construits sous Auguste, et reproduits plus tard sur l'autre côté de l'agora8. De la même époque datent le propylée corinthien du portique d'Octavie à Rome 9, celui du hiéron de Zeus à Aezani en
Asie Mineure 10, le propylée ou portique du Forum triangulaire de Pompéi 11. Mais les Romains firent subir à ce type grec une modification sensible, en y introduisant le système des arcs, des salles et des exèdres voûtées. Telles sont les entrées du marché est de Timgad 15, de la Piazza d'Oro à la villa d'Hadrien' 3, de l'Agora supérieure à Pergamei". Ces constructions n'appartiennent déjà plus au genre des propylées proprement dits et rentrent plutôt dans la classe des vestibules monumentaux LVESTIBULUM,I.
IV. Culte. Les propylées avaient un caractère sacré ils étaient placés sous la protection de divinités spéciales Hermès, Apollon', Poseidon, Hécate'", Artémis, adorés en qualité de 7rpn7cunatot. A Tyrinthe, un autel (de Zeus
Herkeios?) se trouvait dans la cour, contre le petit propylée" ; à Athènes, un socle d'Hermès a été retrouvé dans le propylée de Pisistrate18; Pausanias cite, dans les propylées de Mnésiclès, unestatue d'Hermès Propylaios ". A Éleusis, Artémis et Poseidon Propylaioi avaient un temple en face des grands Propylées20. G. FOUGERES.
vincial, fréquent sous la République' ; littéralement questeur suppléant ou prorogé. Il semble que toute province eût dû avoir un proquaestor : en effet, dès le ne siècle av. J.-C., tout questeur entre en fonctions le 5 décembre, quelques semaines avant le consul [QUAESTORI, et il est de règle qu'il aille en province pendant l'année même de ses fonctions ; mais il n'a guère pu y être envoyé avant le proconsul auquel il était attaché, c'est-à-dire, normalement, le 1°° juillet. Donc, du 5 décembre au 30 juin, il devrait être pro quaestore. En fait, au moins sous l'Empire, alors même que la questure provinciale a duré plusieurs années, aucune mention d'itération n'apparaît dans les inscriptions 2 ; la prorogation n'est pas supposée. Pratiquement, il y a proquesture dans deux cas : 1° Le gouverneur, en cas de mort ou d'absence inévitable du quaestor, peut en confier les attributions à un autre de ses subalternes : Verrès, à la mort de Malleolus, devient legatus pro quaestore de Cn.
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Dolabella en Cilicie (670/80) 1. 20 Il arrive que le nombre des questeurs désignés ne suffise pas pour toutes les provinces; on délègue alors, là où il en manque, comme proquaestor, un ancien questeur (quaestorius) 2. Mais, vu la multiplication des questeurs, ce dernier cas n'eut bientôt plus lieu 3, ou fut aussi rare que le premier ; et désormais on ne connut que le terme de quaestor 4. Il y a encore quelques proquaestores sous Auguste 5, un dernier exemple sous Vespasien VICTOR CRAPOT.
à la proue du navire, où il commande aux rameurs de l'avant, comme le GUBERNATOR, qui est le premier pilote, à ceux de l'arrière 2 ; il observe le ciel et la mer, signale les variations du vent, les bas-fonds, les écueils 3. On
voit les deux pilotes réunis sur des monuments très divers, peintures (fig. 5813) 4, sculptures [NAVis, fig. 5272], monnaies (fig. 3665), etc.
Plusieurs inscriptions mentionnent des proretae dans les flottes romaines; on y voit un ordo proretarum élever un tombeau à l'un de ses membres : d'où l'on peut inférer qu'ils étaient constitués en collège à l'exemple des sous-officiers de l'armée de terre [LEGIO, p. 1063], avec une caisse assurant à chacun la sépulture. E. SAGLIO.