PROSTATES lIpocrr). Le mot 0rr1ç avait en Grèce plusieurs sens très différents, mais qui tous sont en rapport avec l'étymologie du mot (ct ofoOut, se tenir devant, représenter). C'était d'abord un titre que portaient des magistrats, souvent éponymes, dans beaucoup d'États, notamment à Dymé d'Achaïe', chez les Chaoniens et les Molosses d'Epire , en Etolie , à Géla2, àllypata°, à Oponte°, à Rhégion7, à Stymphale
à Tégée°. Ailleurs, à Amphipolis °, à Calymnos", à Cnide ", à Cos à lulis de Céos ', on appelait prostates les prytanes, c'est-à-dire la commission permanente du sénat, renouvelée à des intervalles fixes. A Téos, nous rencontrons des ,itpoc-i3(7i 'rïç up.op(uç ".
Les auteurs ont nommé quelquefois prostate un chef de parti dans un État démocratique '°. On désignait encore ainsi le chef de file dans une ligne de bataille '.
En droit attique, le ItpOff'r7l'r'l'l; était le patron, le représentant légal d'un individu qui n'avait pas le droit de cité. Tout métèque devait avoir un prostate, intermédiaire entre lui et l'État, son patron devant les magistrats et les tribunaux'8; sinon, il encourait une accusation, l'ànpa)ou Ô(Xlzl ou .ysxp 9i ". De même, l'affranchi avait pour prostate son ancien maître Les proxènes jouaient le même rôle entre leur patrie et la cité qu'ils représentaient; ils étaient les prostates de cette cité2' [PROXENIA). Pendant la période hellénistique, puis à l'époque gréco
romaine, des États grecs se mirent sous la protection d'un roi ou d'un l-tomain influent, qu'ils nommaient leur prostate ; et le mot grec nàc'rç finit par devenir
l'équivalent du latin patronus . PAUL MO\CEAI'X.