Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PYANEPSIA

PYANEPSI, (fluxviâix),-Fête attique célébrée lez du mois Pyanepsion en l'honneur d'Apollon '. Son nom' vient de ce qu'on consommait en ce jour un plat de fèves ( réztoç = xéauos d'après les lexicographes 3) et d'autres légumes, dont on offrait une part au dieu. Les Pyanepsies étaient certainementcomme les Thargélies LTHARGELIAi de la saison d'été, une tète agraire par laquelle on remerciait le dieu de la protection accordée aux fruits de la terre; à la même idée se rattachait l'offrande de l'EIREsIONÉ, qui se faisait le même jour'. Peut-être y avait-il une liaison directe entre les Pyanepsies et une autre fête agraire, celle des Proérosies PROEROSIA], célébrée par les PYÉ Athéniens sur l'ordre d'Apollon Pythien, qui, dans ce cas, serait également le dieu des Pyanepsies'. A l'époque classique, lors de l'introduction à Athènes du culte de Thésée, la fête des Pyanepsies, comme celles qui l'accompagnaient, l'EIRESIONÈ et les OSCROPROJIA, rentra dans la série des fêtes en l'honneur du héros ; elle devint le préambule des THESEIA. On racontait' que pour s'acquitter d'un voeu fait à Apollon, Thésée et ses compagnons, de retour de l'île de Crète, au jour qu'ils abordèrent en Attique, le 7 du mois Pyanepsion, offrirent l'sl2e urévq et, réunissant toutes les provisions qui leur restaient, en firent un banquet et une offrande ; ç'aurait été le prototype du banquet des Pyanepsies. Une inscription d'époque romaine 7, inscription de dème, à ce qu'il semble, mentionne pour le 7 Pyanepsion une offrande de gâteaux (zé^ava) à Apollon et à Artémis ; ce sont des Pyanepsies locales. EMILE CAHEN. mangeoire. Dans Homère, c'est avec ce dernier sens que le mot est employé' ; le terme usité pour la baignoire est 2cip.eteo; 2 [BALNEUM, p. 648). Hésychius puise sans doute à une source ancienne, quand il traduit 7rus).(ç par huche à pain (4to9-iIxy, â),su.o0-(lxy), ou quand il voit dans .7'.h s; le récipient où l'on lavait les grains de blé (i9 cô oi T11(ilG1 névovro) 3. Mais dans Aristophane -éeXo, désigne couramment la baignoire'. Par assimilation avec la forme creuse et elliptique de la baignoire, on trouve aussi dans les lexicographes ce nom donné à l'alvéole où s'insère le chaton d'une bague'. La forme dérivée etéa).of désigne un instrument de chirurgie'. Des documents nouveaux nous permettent de compléter ce qui a été dit au sujet de la baignoire grecque [BALNEUM'. On connaît maintenant des exemples très anciens de ce meuble. Une cuve en terre cuite, ornée de pein tures, a été trouvée dans la chambre des bains du palais de Tirynthe Les fouilles de M. Evans à Cnossos ont également prouvé que, dans une période antérieure au xv' siècle, les palais crétois étaient pourvus de chambres de bains avec baignoires d'argile peinte'. A la 782 •PYG PYL même époque, on fabriquait de larges cuves rondes, décorées de peintures, qui pouvaient servir aussi aux bains, mais qui sont plutôt des bains de pied [LOUTER, Non seulement les vivants prenaient fréquemment des bains, comme l'attestent les récits homériques, mais on voulait prolonger ce confort jusque dans le séjour des morts. De curieux ex-voto funéraires, sous forme de petites statuettes d'argile, déposés dans des tombes de Chypre fort anciennes, nous montrent le mort soutenu par une servante et entrant dans sa baignoire (fig. 5896)2. On s'explique ainsi la confusion qui s'est établie de bonne heure entre le sarcophage [SARcoPHAGUS] et la baignoire. Le mort repose dans un cercueil de pierre ou de métal qui a la forme d'une baignoire, parce que l'usage est de laver et de baigner le mort avant de l'ensevelir [LOUTROPuoROS, p. 1.319j'. Cette habitude persiste jusqu'à l'époque romaine et chrétienne, oit de nombreux sarcophages ont l'aspect de baignoires et re(oivent dans les inscriptions le nom Des fouilles récentes nous prouvent que les Grecs de l'époque classique avaient conservé pour leurs bains privés des habitudes analogues à celles des populations préhelléniques. Ils se servaient aussi de baignoires en Ierre cuite, de dimensions assez restreintes (environ 1 mètre de Iong sur 50 centimètres de large), dans laquelle le baigneur s'asseyait. Parfois une petite banquette, soutenue par deux consoles, forme un siège à l'arrière de la cuve et, en avant, une cavité ronde est destinée à recevoir les pieds (fig. 5897, 5900, Un exemplaire, trouvé à Santorin, rappelle tout à fait une forme qui était en usage chez nous au xvlne siècle, le « sabot » (fig. 5898)'. Des maisons grecques du I1` siècle avant notre ère, découvertes à Priène et à Dé los, montrent de la façon la plus précise l'arrangement de ces baignoires dans la salle de bains : on pratiquait dans le sol même une ouverture dans laquelle venait s'encastrer la base de la cuve (fig. 5899 et 59001'. On ne voit pas de tuyaux ni pour l'adduction, ni pour l'écoulement de l'eau ; on devait remplir et vider la baignoire à l'aide de récipients. Ce qui confirme l'usage général de ces baignoires, petites et assez incommodes, c'est qu'on citait les baignoires des Sybari tes comme particulièrement luxueuses, parce que l'on pouvait s'y étendre à son aise Athénée parle aussi de baignoires (réenot) spéciales aux femmes'. Pour les baignoires romaines le terme usité est alveus : nous renvoyons à ce mot et à l'article général sur les bains, oh l'on verra des exemplaires des luxueuses baignoires, de marbre ou de métal, dont on se servit alors [ALvEus, 13ALNEUM,