RADULA (KvS"(artç, xv~arpov, u~) e ). Ces noms, venant de rado, xvciw, éw, conviennent tous à des instruments faits pour racler, frotter, polir. Le mot latin ne se rencontre que chez Columelle', qui mentionne une radula de fer servant à débarrasser les vaisseaux destinés au vin de la vendange de la poix ancienne qui y reste adhérente, avant de les enduire de nouveau. On ne saurait, d'après ce seul renseignement, reconnaître le racloir ici en question parmi beau,'e coup d'outils qui ont été conservés, propres à un pareil usage. Leurs formes variées ou les circonstances dans lesquelles ils ont été trouvés ne permettent que pour certains d'entre eux, d'en déterminer l'emploi dans différents métiers aux noms desquels nous renvoyons [cAE mus, etc.]. Nous ne reproduirons pas ces outils dont la destination reste incertaine, mais nous placerons ici ce que nous avons à dire de la râpe. La râpe à fromage est déjà mentionnée dans Homère, puis dans d'autres auteurs qui l'appellent xv2qartç, Tupdxvr,artç etxogî aov'. Il semble, d'après leurs explications, qu'il s'agisse d'un instrument tranchant (Ixa atp(ôrov r(, xo7iç atiopâ, çuar7p c Uouat ' s rupdv); on fabrique encore des râpes de ce genre. Mais les anciens ont connu comme nous les râpes faites d'une feuille de métal, 102 RAL 810 RAP ordinairement de bronze, percée de trous serrés dont le périmètre déchiré fait saillie d'un seul côté ; il en existe de semblables dans les collections : celle que l'on voit (fig. 5913) a été trouvée en Italie dans les fouilles de la Chartreuse de Bologne ' avec des objets étrusques et grecs du vie et du ve siècle av. J.-C. ; elle mesure 16 centimètres et demi de long sur 8 de large. On hachait de la même manière des légumes et l'on chapelait le pain 2. Peut-être faut-il mettre encore sous le titre de cet article des instruments de fer et de bronze, dont le nom ancien reste incertain, mais dont la forme indique clairement la destination : faits d'une barre de grandeur variable et pouvant, au besoin, être allongée par un manche en bois, courbés à leur extrémité, ils servaient de ringards à remuer le combustible et le métal dans les fourneaux industriels (fig. 5914) 3, à ramasser et retirer la cendre et les charbons des foyers plus petits (fig. 3165, Focus, p. 1196). Dans quelques-uns de ces derniers, généralement en bronze et d'un travail soigné, le bout est recourbé et a la forme d'une main dont les doigts réunis se replient comme pour ramasser les matières qu'on veut attirer à soi (fig. 5915)`. C'est l'instrument qui figure dans des inventaires anciens sous le nom de « tire-feu 5 n. Rappelons encore la règle à l'aide de laquelle les men Bores de l'annone rasaient le grain qui débordait la surface des mesures officielles. Rader et radoire sont restés avec ce sens des termes techniques dans notre langue [MGNSOR, fig. 4917). E. SACLIO.