RHEDA, REDA ou RAEDA'. Voiture d'origine gauloise 2, de bonne heure adoptée par les Romains C'était un char à quatre roues', fortement construit et capable de porter de nombreux voyageurs et une charge considérable. Des constitutions impériales en fixent' a mille livres le maximum; à huit ou dix, selon la saison, le nombre de chevaux ou de mulets qui peuvent y être attelés. Mais il n'est là question que des transports publics [cursus maliens] Ces réglementations jugées nécessaires au Bas-Empire ne s'appliquent pas à toutes
les redae, ni à leur usage en tous temps. Il en est fait mention dès le temps de la République
Ce qu'on peut retenir des témoignages plus anciens, c'est que la reda était une voiture lourde, opposée aux voitures légères et à deux roues, telles que l'ESSEDUM ou le clsluMB; qu'elle pouvait être de capacité et de grandeur différentes suivant sa destination. Les particuliers en avaient de très spacieuses pour voyager en famille ou
en compagnie ', avec paquets et provisionst0; d'autres étaient capables de fournir de longues courses rapides; il y en avait aussi de louage (recta Dleritoria)". Le nombre des bêtes de traits variait également '=. Ces véhicules étaient sans luxe. Alexandre-Sévère permit aux sénateurs de faire couvrir d'argent celles dont ils se servaient 13, comme ils faisaient déjà pour la cARRUCA, leur voiture d'apparat. Celle-ci était découverte; la reda sans doute l'était aussi. On la garnissait de banquettes (sedularia) et de couvertures (tapetia vel lintea "). Le jurisconsulte Paul, qui les nomme, range dans le mobilier la rheda et les sedularia; il en distingue les couvertures qu'il considère comme faisant partie du bagage du voyageur, aussi bien que les pelles qui enveloppent les
RHE
effets et les courroies qui les attachent. Il semble donc que les tapetia et tintes dont il parle soient des toiles ou des haches que l'on étendait seulement quand il fallait se mettre à l'abri du mauvais temps.
Nous croyons reconnaître une reda dans le char à bancs découvert, à quatre roues et à quatre chevaux, d'ailleurs simple et sans ornement, que représente (fig. 5939) un bas-relief trouvé près de Langres '. Les personnages qui y sont assis sont vêtus de la lacerna ou paenula cucullata des voyageurs. E. SABLIO.