Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ROMULUS

ROMULUS et REMETS. La légende des fondateurs de Rome est sans conteste, même abstraction faite de la grandeur de son objet, parmi toutes celles qui, suivant le mot de Tite-Live, ont consacré les origines de la Ville en les rattachant aux dieux', la matière la plus intéressante et la plus complexe qui puisse s'offrir au mythologue et à l'antiquaire. On y rencontre étroitement confondus et enchevêtrés tous les éléments d'une tradition primitive, au caractère national et populaire; mais cette tradition est déformée et rendue méconnaissable par l'ingéniosité à la fois subtile et puérile des annalistes, des poètes, des historiens de profession r. S'il n'y subsistait, nettement visibles, quelques faits topographiques, archéologiques, religieux, qui nous mènent à la réalité du temps préhistorique, la fable de Romulus et de Rémus n'aurait guère plus de droits à figurer dans le répertoire des antiquités romaines qu'elle n'en paraissait avoir à Mommsen de prendre place dans l'histoire. Cependant, il y a quarante ans déjà, le critique le plus judicieux des témoignages relatifs à la royauté romaine a pu écrire : « Ces récits plongent des racines si profondes dans des conceptions et des faits qui ne sauraient être que le produit du vieil esprit national ; ils sont dans un rapport si intime avec les cultes les plus anciens, avec les monuments les plus vénérables, avec tous les détails de la topographie romaine, qu'il est impossible de les mettre tout entiers au compte de la fantaisie hellénique 4. n Depuis lors, les fouilles du Forum et celles du Palatin ont donné à cette opinion une confirmation intéressante. Ce sont donc ces faits qui méritent de trouver ici leur place ; et nous ne retiendrons de la légende elle-même que les détails qui les fortifient ou les éclairent. Une tradition unanime a localisé les aventures de Romulus et de Rémus sur la partie ouest du Palatin appelée Cermalus [LUPERCAL]3. Là se trouvait le figuier Rumina/ sous lequel le Tibre débordé porta le van où avaient été exposés les Jumeaux nés de Rhea Silvia ou Ilia, amante de Mars [RHEA]. La aussi était la grotte du Lupercal, repaire de la Louve qui devait leur servir de nourrice ; là enfin s'élevait la hutte du berger Faustulus où ils furent élevés, et qui se confond ensuite avec la cabane de Romulus, berceau de la royauté romaine. Le nom du ROM 892 ROM Cermalus était interprété chez les anciens par l'idée même des Jumeaux, Germani ; on l'écrivait le plus souvent Germalus. Si le lieu est nettement déterminé par la descente en pierre qu'on appelait l'Échelle de cACVS 1, il faut renoncer à expliquer le sens originaire du mot qui le désigne ; car Cermalus est la seule forme authentique. Quant à la légende des Jumeaux de Rome, elle n'est pas la seule de son espèce: il s'en racontait d'autres à Préneste et à Tibur, deux frères y étaient également opposés l'un à l'autre dans une rivalité d'influence'. Si les noms de Romulus et de Rémus ne sont pas plus clairs dans leur signification originelle que celui du Cermalus, ce n'est pas faute d'avoir été discutés3. Les anciens considéraient le nom de la ville comme issu de celui du fondateur ; pour la linguistique moderne, c'est Romulus qui est un dérivé de Roula, identique à Romanus, lequel se confond sans doute avec l'appellation des Ramneis `, race indigène du Latium qui fut le grand facteur de la nationalité romaine. Romulus et Rémus ne sont pas autre chose que les chefs éponymes de cette tribu; il est possible que la piété de leurs descendants les ait personnifiés dans les Lares praestites [LARES] 5; puis le couple perdit son individualité religieuse, lorsque , par l'extension graduelle de la cité, les Lares praestites se confondirent dans le groupe des douze Lares, fils d'AccaLarentia et protecteurs divins de la campagne romaine 6. Les historiens grecs des choses romaines ont donné à Rémus le nom de PtûN.oc', qui tend à le confondre avec Romulus; parmi les modernes, Mommsen, d'accord sur ce point avec Schwegler, a conjecturé que la légende, dans sa forme primitive, ne connut qu'un seul fondateurs; et ceux qui ont fourni de la dualité l'explication la plus plausible, y ont vu le souvenir d'un conflit entre les deux quartiers soit du Cermalus et du Palatin, soit du Palatin et de 1'Aventin 9. Dans cette lutte pour la suprématie, le rôle ingrat fut pour Rémus 10. Elle débute par la cérémonie des auspices où Romulus s'affirme comme l'augure par excellence, optimus augur, tandis que les présages tournent contre son frère 11. Le lituus avec lequel, des hauteurs du Cermalus, Romulus délimita dans le ciel le templum où passèrent les douze vautours, fut conservé à travers les âges comme la plus précieuse des reliques; et la cérémonie qui préluda à la fondation de la ville nouvelle, de cette Borna quadrata qui devait être le centre du monde, reçut le titre d'Augurzum Augustum 1 t. Lorsque les amis d'Octave cherchèrent dans l'histoire des anciens temps un vocable qui pùt rattacher au passé l'Empire nouveau en le légitimant, la plupart proposèrent celui de Romulus; Munatius Plancus fit adopter celui d'Augustus, qu'un vers célèbre d'Ennius avait consacré et qui faisait ainsi de l'héritier de César comme le second fondateur de Rome arrachée aux guerres civiles. Au début encore du Ive siècle de notre ère, l'émpereur Maxence, très épris des souvenirs de l'ancienne Rome, devait donner à son fils, dans une intention analogue, le nom de Romulus ; et le dernier empereur s'appela, par une dérision du sort : Romulus Augustulus 13 Les auspices pris par Rémus l'avaient été d'un emplacement situé à la pointe nord-ouest de 1'Aventin, appelé communément Saxum et que la chronique des Pontifes désignait sous le nom de Remuria ou Remoria t4. On peut établir un rapport entre ce nom et celui des aves remores, c'est-à-dire de ceux qui donnaient de funestes présages i5. Il y avait des Remuria en dehors de Rome, à trente stades en aval du Tibre, nous apprend Strabon ; et il est probable que le lieu fut redevable de ce nom à des auspices de conclusion malheureusef6. Ceux dont Rérnus fut l'augure, entraînèrent sa mort violente que les annalistes racontèrent de façon diverse avec la préoccupation d'en laver la mémoire de Romulus 11. Le Saxum de l'Aventin fut considéré comme lieu de la sépulture de Remus et même on établit une relation entre sa mort et la cérémonie des Lemuria 1B ; mais cette identification , comme beaucoup d'autres traits, n'est qu'une fantaisie des mythologues hellénisants qui ont dépensé des trésors de subtilité pour ôter à la vieille légende, au profit d'une vraisemblance factice, son caractère naïvement national. Mommsen, dans une dissertation justement célèbref9, en a pris texte pour démontrer que toute la fable des Jumeaux, jusque et y compris la fondation de Rome et. le meurtre de Rémus, n'est qu'une fiction consciente de temps relativement récents. Elle serait née dans l'intervalle qui sépare la chute de la royauté et l'érection par les frères Ogulnii en 296 av. J,-C. d'un groupe en airai n qui représentait la louve allaitant les Jumeaux". Cette fiction aurait eu pour but d'accentuer la ressemblance entre le régime disparu, mais non encore impopulaire, et le ROM 893 ROM consulat républicain, celui-ci rééditant sous une forme nouvelle la dualité primitive, puis gagnant à cette similitude une légitimité plus concrète devant l'opinion. Gilbert a raison de dire qu'une telle solution du problème posée par la tradition est non seulement invraisemblable, mais impossible'. D'abord rien de plus forcé que la ressemblance ainsi obtenue de deux régimes politiques différents; et, l'histoire entière de la République, surtout à son origine, nous montre les patriciens beaucoup plus préoccupés d'opposer le pouvoir qui a passé entre leurs mains à la royauté que de les associer tous deux dans une conception commune [REGNCM]. D'autre part, l'affirmation de Mommsen que la fable des origines de Rome ne repose sur aucun fondement réel est de plus en plus démentie par les faits 2. Les fouilles opérées depuis une vingtaine d'années au Palatin ont, sur le versant ouest de la colline, mis à jour des substructions très anciennes, les plus anciennes de toutes celles qui sont sorties du sol actuel de Rome, et auxquelles on peut demander la confirmation, non pas certes! de tous les détails dont les historiens ont encombré la tradition, mais tout au moins de son ensemble et de ses traits principaux Ainsi, juste en face de la pointe nord-ouest de l'Aventin où il faut localiser les Remuria et dominant la pente qui mène du Palatin dans la vallée de Murcia4, on a exhumé des fondations, des restants de murs et de constructions qui semblent remonter au delà des temps historiquement connus. Ces ruines sont immédiatement en arrière des vieux remparts qui les ont protégées et l'on distingue encore la ruelle fortement inclinée qui descend vers la dépression où s'éleva le Grand Cirque. De l'ensemble Visconti a pu dire que ces vestiges remontent aux premiers temps de Rome ; la ruelle est l'Échelle même de Cacus, scalae Caci, laquelle figure dans le texte de Plutarque racontant la vie de Romulus. C'est dans le voisinage de cette ruelle que nous allons pouvoir déterminer la place de tous les monuments qui donnent à la légende de la fondation son objectivité nationale. Nous y rencontrons d'abord l'emplacement où poussait le figuier Ruminai'. Cet arbre sacré, qui abrita la Louve avec les Jumeaux, reçut son nom d'une divinité rustique, celle des brebis et des chèvres dont elle gonflait de lait les mamelles. La vieille langue latine nommait l'organe de l'allaitement rumus ou ruma et le vocable Ruminus porté par Jupiter signifiait : nourricier °. Dans les livres des pontifes, le Tibre lui-même était appelé Itumon, non parce qu'il rongeait et dévorait ses bords, mais parce que, fécondant les vallées dans son cours, il était le nourricier par excellence'. A Jupiter Ruminus faisait pendant une Diva Rumina qui figure dans les Indigitamenta 3 et dont le sacellum s'élevait sur la pente du Cermalus, non loin du figuier. L'image même de la Louve n'est autre chose que la représentation thériomorphique de cette divinité identique à Fauna Luperca qui se confond elle-même avec Acca Larentia, l'épouse de Faustulus Faunus et, par lui, mère adoptive des Jumeaux9. Le figuier est, lui aussi, un symbole de fécondité dans la tradition la plus ancienne des cultes indo-germaniques f0. Les Grecs l'avaient comme tel consacré à Dionysos et à Déméter, divinités chthoniennes ; et Varron rappelle, en ce qui concerne Rome et le Cermalus, que sur le Lupercal, sous le figuier, les bergers faisaient des offrandes de vin et de lait pour la prospérité des troupeaux 11. C'est ce figuier qui est représenté abritant la Louve que tètent les Jumeaux, en présence de Faustulus saisi d'une admiration religieuse, sur un denier (fig. 5955) que Cavedoni et Cohen datent de l'an 184 av. J.-C. mais qui paraît être de soixantedix années plus récent12. Le monétaire dont le nom est en exergue est un certain Sextus Pompeius Faustulus (le denier dit FosTLVS), qui n'est pas autrement connu, mais qui compte parmi les ascendants du grand Pompée . Sous la louve, orientée de gauche à droite, on lit Borna ; dans l'arbre, sont perchés deux ou trois (?) oiseaux, sans doute le pivert et la huppe, et aussi la chouette (parra) consacrée à Vesta, tous les trois apparentés dans la signification d'oiseaux ou tutélaires ou prophétiques [Picus]13. On remarquera la position de la louve se retournant vers les enfants : c'est celle qu'on retrouve sur les monnaies romaines à la légende ROMANO émises en Campanie dès 340 av. J.-C. [DENARIUS, p. 93, et coLONIA, fig. 725]. L'arbre lui-même avait sa légende; on racontait que sous Tarquin l'Ancien, l'augure Attus Navius [PUTEAL] l'avait miraculeusement transporté du Cermalus sur le Forum, à l'endroit du Comitium". Cette translation est sans doute symbolique ; elle signifie, selon Jordan, que de la cité restreinte du Palatin sortit la grande ville de Home dont Servius va bâtir l'enceinte et dont le Forum avec le Comitium formeront le centre politique 15. La conjecture de Mommsen que le figuier Ruminai ne fut mêlé à la fable des Jumeaux que par l'annaliste Fabius Pictor, qui a si gravement altéré en tant de points la vieille tradition, est moins heureuse1t. L'arbre ne figure pas, il est vrai, sur le miroir de Bolsena qui nous offre la plus ancienne représentation de la fable des Ju ROM 894 ROM meauxl ; mais il n'en parait pas moins inséparable et Schwegler a pu, avec raison, le considérer comme formant, au point de vue religieux et topographique, l'élément principal du bloc légendaire2. Quoi qu'il en soit, le figuier du Comitium fit, depuis la fin de la royauté, tort à celui du Lupercal. Seul il semble avoir été l'objet de la sollicitude sacerdotale. Pline l'Ancien ne parle du dernier que comme d'un lointain souvenir, alors que l'autre, appelé Ficus Navia, préoccupait l'opinion par les phénomènes de sa croissance ou de son dépérissement. Sous Néron, il s'était desséché et avait failli mourir, ce qui fut considéré comme un fâcheux présage; lorsqu'il eut reverdi, on l'entoura d'une balustrade en métal pour le préserver 3. Un bas-relief exhumé en 1872 sur l'emplacement même du comice et datant du règne de Trajan en a conservé l'image'. C'est lui, en somme, qui, dès lors, perpétua la tradition née sur le Palatin ; et même on érigea à proximité, pour le compléter, un exemplaire du groupe de la Louve et des J umeaux Non moins respectées et entretenues étaient les cabanes de Faustulus et de Romulus que les historiens semblent distinguer, alors que le tuqurium du berger et la casa du fondateur ont dû, dans la réalité, se confondre D'anciennes représentations nous en ont conservé la physionomie ; s'il en faut croire Denys, l'une au moins des constructions subsistait encore au temps d'Auguste, soigneusement entretenue par l'autorité sacerdotale. Elle était du type des cabanes primitives [DoMus, fig. `1506, 2307], construite en terre argileuse et couverte de chaume; un historien mentionne des incendies qui les auraient détruites, l'une en 38 av. J.-C., l'autre vingt-six ans plus tard. Mais déjà alors la casa Romuli' était dénommée aedes, ce qui semble prouver qu'on l'avait transformée en sanctuaire. 11 y faut sans doute chercher la curie des Saliens, où le bâton augural de Romulus était conservé 8. Lanciani l'a identifiée avec une très antique chapelle construite à l'aide du tuf de la colline et dont les pierres portent la marque des constructeurs. On n'a pu décider encore si ces caractères appartiennent à l'alphabet étrusque ou au plus ancien alphabet latin ; dans tous les cas, l'éminent archéologue y voit avec quelque raison un vestige des plus lointaines origines de Rome'. Si nous montons au sommet de l'Échelle de Cacus, nous rencontrons un dernier témoin de la royauté de Romulus avec le cornouiller sacré 10. C'est à proximité de la casa Romuli qu'a pris racine dans le sol du Palatin la lance jetée par le fondateur depuis la pointe nord-ouest de l'Aventin où Rémus lui-même avait pris les auspices. Cet acte a été interprété comme symbolisant la prise de possession de la ville nouvelle''. Comme le figuier Ruminal, le cornouiller fut un objet de vénération pendant toute la durée de la République. Plutarque raconte qu'il subsistait encore au temps de Caligula et qu'alors il périt, les travaux entrepris pour la réparation de l'escalier ayant entamé ses racines. Pour Rubino qui s'est attaché surtout à montrer les rapports de l'histoire de Romulus avec le culte des Lares, le jet de lance signifie, non l'occupation militaire d'un territoire ennemi (ager hostilis), mais le transfert de la religion des Lares praestites qui, avec Faunus, Picus, Mars et Jupiter, devaient être les divinités principales de la Roma quadrata 52. De toute façon nous retrouvons une fois de plus les souvenirs laissés par la royauté de Romulus, étayés en quelque sorte et garantis par les plus anciens cultes de la cité. De tous les autres faits racontés par les annalistes et, à leur suite, par les historiens, il n'en est point qui mérite de figurer à cette place, à l'exception de celui qui nous est donné par eux comme étant la conclusion du règne et la consécration de la mémoire du fondateur. Je veux parler de sa mort mystérieuse au Marais-de-la-Chèvre [POPLIFOGIA] 13 et de son apothéose; mais si nous le mentionnons, c'est uniquement pour constater qu'il laissa l'opinion indifférente et qu'il n'a marqué sa trace ni dans le culte officiel de Rome ni dans l'art. Il est à peu près démontré que la poésie d'Ennius a forgé de toutes pièces l'apothéose, par imitation de ce qui se pratiquait chez les Grecs ; les poètes de l'âge suivant ont pu continuer dans cette voie et les historiens eux-mêmes exploiter cette fable: elle n'a jamais pris place parmi les traditions nationales et il n'existe aucun monument, ni temple, ni statue, ni bas-relief, qui lui ait donné la consécration publique 14. Romulus ne fut vénéré comme une divinité qu'après son identification, assez tardive et dont la piété populaire n'a même pas dû saisir le sens, avec Quirinus'"'. La seule image divinisée que nous ayons de Romulus sur les monnaies de la République est celle qu'on voit (fig. 5936), sous le nom de Quirinus et avec ses traits, sur un denier de la gens Memmia f8. On peut d'ailleurs douter que le monétaire en la frappant ait songé à Romulus; et les modernes n'y ont songé eux-mêmes qu'en la rapprochant de fantaisies poétiques qui ont juste la valeur de l'apothéose selon Ennius ". Pour le surplus, les représentations du fondateur de Rome sont aussi rares et insignifiantes 18 que celles de la déesse Roma sont fréquentes et caractéristiques [ ROMA ]. Des monnaies de la période impériale nous le montrent sous les traits d'un guerrier jeune, vêtu de la cuirasse, ROS 895 ROS tenant la lance de la main droite et portant de la gauche un trophée (fig. 5957); en exergue : ROMULO CONDITORI Ou ROMULO AUGUSTO, titres inspirés par le souvenir de l'Augurium A ugustum et qui perpétuent les prétentions dynastiques d'Octave et de ses successeurs'. Sous la République, l'art s'est borné à exploiter la légende desJumeaux et Virgile donne place à la louve sur le bouclier d'Énée 2. Sous l'influence de l'Énéide ont dû être peintes les fresques sépulcrales découvertes sur l'Esquilin qui combinent les épisodes de l'histoire de Romulus avec les aventures d'Énée On en peut rapprocher l'ara Casali 4 et l'une des faces d'un autel découvert en 1881 à Osties, qui est daté de 124 ap. J.-C. Il faut citer encore un fragment du fronton du temple de Rome et Vénus bâti par Hadrien, fragment que complète un bas-relief conservé au Musée des Thermes' où l'on voit la scène des amours de Rhea et de Mars, avec la louve allaitant les Jumeaux. C'est sans doute à cette oeuvre que pensait Juvénal (elle était alors dans sa nouveauté), lorsqu'il décrit le casque dont les ornements sont fournis par cette double scène et par les enfants qu'il appelle les Jumeaux: Geminos Quirinos. Le motif paraît avoir été couramment exploité dans l'ornementation, particulièrement des armures et des in signes militaires jusqu'à la fin de l'Empire 6. J.-A. HILD.