Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SALUS

SALUS. Cette divinité romaine et latine, dont le culte a laissé des traces dans les plus anciennes traditions nationales, appartient au groupe très nombreux de SAL 10.ri7 SAL celles qui, représentant une idée abstraite, sont devenues un objet de vénération parce qu'elles sont une influence personnifiée'. Au sens le plus ancien du mot, elle n'a aucun rapport direct avec la santé des individus. Salus Publica, qui paraît avoir été invoquée dans.les chants des Saliens, à côté de Pax et de Concordia, et à qui on offrait un sacrifice public dans le sanctuaire qu'elle possédait au Quirinal', a une signification politique, on pourrait même dire sociale : elle procure le bien-être de l'État en paix et en guerre, ce qui la fait associer à Janus dans une vénération commune. Si elle veille sur celui des individus, c'est que l'État ne peut être heureux que par le bonheur des citoyens; et dans la langue populaire les appels à la Salis personnelle gardent toujours leur signification collective'. C'est ainsi qu'il faut interpréter les passages assez fréquents où les anciens comiques usent de son intervention. Quand un parasite, chez Plaute, s'écrie, pour attendrir son interlocuteur : « Dans ma personne, je réunis à la fois Salis, Fortuna, la Joie, la Lumière et l'A llégresse» ; quand, ailleurs, Salis est opposée soit à Spes, soit à Fortuna Obsequens; quand nous entendons des réflexions comme celle-ci ou d'autres semblables : « Salus même ne saurait procurer notre salut, si elle le voulait" », nous avons l'idée d'un pouvoir divin qui vient en aide à l'homme, alors que sa vie, ses intérêts, son bonheur sont en danger. Salus n'est donc, en définitive, qu'un aspect de Fortuna limitée aux circonstances critiques de la vie. Une cérémonie qui remonte aux époques les plus lointaines et qui dut avoir longtemps une importance exceptionnelle, puisqu'elle suppose la coopération des grandes magistratures et du collège des Augures, s'inspirait au regard de l'État tout entier des sentiments que manifestaient ainsi à l'occasion les individus en péril : c'est celle qu'on nommait l'Augurium Salutis 3. En principe, elle se célébrait chaque année et débutait par une consultation des dieux, dans le but de savoir s'ils jugeaient à propos de solliciter Salis en faveur du peuple'. Il n'était procédé à ces prières que si la permission en était formellement accordée par les auspices ; et pour les offrir, on était tenu de choisir un temps où toute opération de guerre, tout trouble domestique étaient suspendus°. La foule s'associait aux sacrifices, aux prières et aux voeux officiels pour le bonheur de l'État, en échangeant des voeux et aussi en se livrant à des plaisanteries satiriques sur le compte des fonctionnaires, qui les prenaient avec philosophie'. A l'origine, les productions de VIII. la terre étaient comprises dans cette supplication, et il semble qu'on l'eût fait concorder de préférence avec l'époque des semailles'. Verrius Flaccus remarque expressément qu'elle avait pour objet, non le bien-être des personnes, mais la force même de l'empire : non ad aetatem sed ad vim imperii pertinere10 ; c'est-à-dire que la divinité invoquée était Salis Publica, Salis Populi Romani, non une personnification de la Santé 11. Les conditions prescrites parle rituel eurent pour effet de rendre la célébration de l'Augurium très intermittente et de la réserver pour des circonstances spéciales. Les historiens en parlent, pour la première fois, à propos de la conclusion de la guerre contre Mithridate, en l'an 6312 ; puis il n'en est plus question jusqu'au lendemain de la victoire d'Actium, en l'an 29 ; mais Cicéron mentionne la consultation préalable des auspices par Appius Claudius Pulcher, consul en iii. Les présages étant contraires puisqu'ils laissaient entrevoir une année féconde en événements fâcheux, l'Augurium ne dut pas avoir lieu73. C'est l'empereur Auguste qui le remit en honneur avec beaucoup d'autres cultes et cérémonies, et Claude, qui continua la politique religieuse de son prédécesseur, y procéda en l'an 49 1'. Tacite fait observer à ce sujet qu'il y avait eu une interruption de soixante-quinze ans; toutefois, un passage d'Ovide, d'ailleurs fort peu précis mais corroboré par d'autres témoignages, mentionne, à la date du 30 mars, une cérémonie commune à Salis, àJanus, à Concordia et à Pax, qui fut l'occasion de générosités spéciales de la part du Sénat et du peuple. Ils votèrent ou fournirent une somme pour qu'on élevàt des statues à l'empereur, en même temps qu'aux divinités qui étaient l'objet de la fête". Salus, chez les Romains mêmes, était considérée comme une divinité sabellique ; mais ni son nom, ni ses rapports avec deux autres personnifications de la Santé et de la Vigueur, Strenia et Meditrina, ne confirment cette opinion 16. A. Rome même, elle est invoquée de concert avec Janus et avec la Triade Capitoline ; son culte était pratiqué en divers lieux de l'Italie, particulièrement dans les villes du Latiumi7. Ce qui lui valut d'être rattachée à la religion sabine, c'est qu'elle avait un temple, le plus ancien et le plus vénérable de ceux qui lui furent érigés, sur la colline du Quirinal, laquelle lui fut redevable d'être appelée, dans sa partie nord, la Collina Salutaris; une des portes de la ville, celle qui débouchait sur les Jardins, s'appelait Salutaris". Ce temple a une histoire: en l'an 317 av. J -C., Junius Bubulcus consul le voua 133 SAL 1058 SAL dans une guerre particulièrement heureuse contre les Samnites; il en adjugea les travaux, l'année d'après, comme censeur et il en fit la dédicace en 303 comme dictateur, le 5 du mois d'août, date à laquelle tous les ans on offrait un sacrifice public à Salus'. C'est ce temple que Fabius Pictor décora de fresques qu'il signa de son nom. Celles-ci subsistaient encore sous Vespasien où Pline l'Ancien les vite, ce qui prouve que l'incendie dont le sanctuaire avait eu à souffrir sous Claude les avait épargnées : le temple élevé en 317 avait remplacé un ancien sacellum'. Tous ces éléments du culte de Salas sont nationaux ; il n'en est pas de même de ceux dont il nous reste à parler. Lorsqu'en 293 av. J.-C. fut introduite à Rome, sous l'influence des livres sibyllins, la religion d'Esculape [AESCULAPIUS, IIYGIEIA] importée d'Épidaure on comprend sans peine combien il fut aisé d'identifier l'antique Salas latine avec la figure expressive d'Hygieia. Dans la triade hellénique des divinités qui procurent la santé, entre Apollon et Asclépios, la piété romaine remplaça Hygieia par Saluas, ce qui eut pour effet de dépouiller celle-ci de son caractère propre, tout au moins de faire prédominer dans son être la notion de la santé, en oblitérant celle plus générale et plus vague du bien-être public. La fusion, opérée plus encore à la faveur des représentations plastiques que de la mythologie, fut bientôt si complète que les modernes, après les Romains eux-mêmes ont pu prendre la Salus du Quirinal comme une doublure d'Hygieia. Dans la littérature de la première période, les exemples ne manquent pas de Salas traduisant simplement IIygieia; et il va de soi que les écrivains grecs qui ont traité des choses romaines ont interprété toujours Salas par Hygieias : mais les archéologues ont gardé le sens de la différence. L'opinion des classes éclairées a même cherché, pour traduire Hygieia, un mot distinct de celui de Salus, quoique souvent associé à lui, le mot de Valetudo 7. Un denier de la gens Acilia (fig. 6088) nous offre au droit une tête de Salas, divinité romaine, au revers la figure en pied de Valetudo avec les attributs d'Hygieia 8. Lorsque Pornpée tomba malade à Naples, au début de la guerre civile, le Sénat pompéien ordonna des prières publiques pour sa guérison. Cicéron parle du fait sans nommer Salas ; Dion Cassius dit que les prières s'adressaient à Hygieia'. Nous possédons, de cette façon de concevoir Salas, un témoignage pittoresque dans un plat en argent, trouvé près de Santander '°, souvenir ou offrande pieuse commandée par un malade qui devait la guérison à Salas Unieritana, c'est-à-dire à la divinité qui personnifiait l'action bienfaisante des eauxd'Umeri, localité, d'ailleurs, inconnue. On y voit Salas sous les traits d'une jeune femme couchée, tenant une urne; elle épanche l'eau salutaire dans un réservoir maçonné, des ouvriers en remplissent une cruche, un tonneau. C'est l'expédition à distance de l'eau pour ceux qui ne la peuvent boire à la source. Un personnage en toge fait une libation à Salas sur un autel allumé ; sur un second autel, un autre d'humble condi tion, en tunique, répand des grains de blé. Enfin, un jeune serviteur apporte à un malade l'eau qui doit lui rendre la santé (fig. 6089). Plus lard, les divinités grecques personnifiant la santé furent appelées Salutares, et même ce vocable fut accolé aux Dioscures, protecteurs des marins en péril Néron voulant, après la conjuration de Pison, rendre grâces aux dieux qui lui avaient sauvé la vie, prescrivit d'élever à l'endroit même où les assassins devaient le frapper, c'est-à-dire auprès du Grand Cirque, un temple à Salus12. La politique impériale avait, d'ailleurs, rendu facile la confusion de Salas Publica, incarnation du bien universel, avec Salus personnifiant leur bien-être SAL 1059 SAL particulier : d'où les inscriptions votives en l'honneur de Salas Augusta, Commodi, Caracallae, Auqustorum, etc. '. Concurremment avec elles et gardant la signification traditionnelle, nous trouvons sur les monnaies et sur les monuments épigraphiques les dédicaces à Salus Publica, Populi Romani, Ifumani Generis 2 ; cependant Salus est le plus souvent représentée sur les premières sous les traits d'Hygieia avec l'attribut du serpent (fig. 6090) 3. Les Régionnaires continuant de mentionner, pour le Quirinal, le templum b'alutis, on peut en inférer que le culte s'est maintenu jusqu'à l'aurore du moyen âge°. J.-A. HILD. SALUTATIO. Les mots salulatio, salutare, 7C90a l'acte de saluer quelqu'un, n'importe où et n'importe quand, par paroles ou par écrit. Les formules ordinaires de la salutation orale sont, au début de la journée ou de l'entretien, faips, salve (ou cive) ; à la fin, èytaïve (ou $ppweo), vale'. La personne saluée répond au salut initial, xat s i 'xipo, salve et tu ; au salut final, xai au èytaiv5, vale et tu. Le plus souvent on ajoute à la formule soit le nom, soit le titre de l'interlocuteur2. Pour la salutation écrite, les formules initiales sont du type : formules finales étant les mêmes que pour le salut parlé. Un cas particulièrement intéressant est le salut des gladiateurs à l'empereur, avant le combat : Ave, imperator, morituri te salutant3. On a déjà énuméré, à propos de l'adoration envers les dieux ou les rois [ADOnATIO], un certain nombre de gestes et d'attitudes qui soulignent la salutation orale et parfois la remplacent. Comme gestes de salutation, l'embrasse ment («a7taap.dç, complexas) le baiser 40,711x, osculum) donné ou envoyé de la main (fig. 6091), dont le mode varie avec la condition respective des personnes, la nature de leurs relations et les époques4, apparaissent dès l'âge homérique a, concurremment avec la poignée de main (as ioûaAat, ôE,(xv, (Udvxt ; dextram dare, tendere, porri. gere). La poignée dé main (fig. 609`?) fut de tout temps en usage chez les Grecs et chez les Romains 7. En Grèce, le baiser courtois ne devint usuel, semble-t-il, qu'après la conquête macédonienne, sous l'influence des moeurs asiatiques 3. A Rome, cette habitude, importée de Grèce et d'Orient, ne s'acclimata guère avant la fin de la Républiques. Lorsque Caton d'Utique quitta l'Asie, ses soldats lui baisèrent les mains, honneur encore peu usité, dit Plutarquef0 ; on voit cet honneur rendu à l'empereur sur tin bas-relief de la colonne Trajane (fig. 6093)11. Le baiser aux mains, au visage, à la poitrine, aux genoux fut très répandu aux premiers siècles de l'Empire, dans les relations des citoyens, soit entre eux, soit avec l'empereur12. A partir de Dioclétien, le baiser impérial devint très rare et fut réglé strictement, comme tout le cérémonial aulique f3. On saluait aussi (fig. 116 ets.) d'un geste de la main" SAL 1060 SAL ou d'un signe de l'index qui, pour cette raison, s'appelait digitus salutaris 1. Saluer d'une inclinaison de tête ne sembla jamais (li gne d'un homme libre. Pour les rites de la salutation aux dieux et les hommages semblahies que l'adulation rendit aux rois, empereurs et autres grands personnages, nous renvoyons à Ano Le salut militaire romain est figuré, semble-t-il, sur u ne lampe par un geste de la main droite portée vers la tête (fig 6094). Quand deux flottes ou vaisseaux se rencontraient, les marins se saluaient de la rame". Au cirque le cocher saluait le président des jeux en abaissant son fouet a. La coutume grecque et romaine veut que le simple ci toyen se lève (ûTravlaTacBat, assure/y; devant le magistrat, le roi ou l'empereur, l'inférieur devant le supérieur, le jeune homme devant le vieillard 7. Ainsi, à Rome, les sénateurs se lèvent quand l'empereur ou un magistrat entre dans la curie ou en sorts. La coutume romaine veut qu'on se découvre et qu'on se range pour saluer un magistrat ou une personne que l'on désire exceptionnellement honorer, et que l'on mette pied à terre, si on est en voiture ou à cheval, à moins qu'on ne soit accompa gué de sa femme; s'il s'agit d'un magistrat, on y est même invité par le licteur y. D'après cette coutume, les magistrats en fonctions ne doivent le salut qu'aux magistrats supérieurs et aux Vestales ; devant ceux-là et celles-ci ils font abaisser leurs faisceaux i0 (fasces submittere). S'ils sont assis, la politesse les oblige à se lever pour répondre au salut des citoyens ou des magistrats inférieurs ; de même l'empereur se lève pour répondre au salut des sénateurs Il peut arriver que le salut soit beaucoup plus qu'un témoignage de déférence ou de courtoisie. Donner à quelqu'un pour la première fois, en le saluant, le titre de roi, d'imperator, etc., c'est souvent le proclamer roi, imperator, etc., âQaxaaliat ~3a taéa, aÛTOXpâTe0s ;salutare regem, imperatorent, etc.12. Bien qu'à Rome le titre d'imperator appartînt en droit à tous les généraux investis de l'imperium 13, en fait ils ne le prenaient qu'après l'avoir reçu du Sénat par un décret, àla suite d'une victoire, ou après en avoir été salués sur le champ de bataille par leurs soldats 14. A partir du règne de Tibère, cette sorte de salutation fut réservée à l'Auguste et aux Césars". 11 en faut distinguer celle par laquelle l'armée ou une partie de l'armée conférait, non plus simplement le titre d'imperator à la personne qui en possédait déjà les droits et pouvoirs, mais, autant que cela dépendait d'elle, à une personne quelconque la qualité d'empereur18. Lorsque le prétendant ainsi proclamé réussissait à faire légaliser son élection par le Sénat, il datait son avènement du jour de la salutation t7. Enfin, très souvent, salutare et salutatio désignent spécialement la visite matinale qu'il était d'usage de faire, chez les Romains, aux personnes que l'on devait ou voulait honorer. Parce que le grand nombre de visiteurs quotidiens18 attestait la considération ou l'influence, tout citoyen en vue tenaitbeaucoup à la salutatio, SAL 1061 SAM bien qu'elle fûi un hommage moindre que la deductio et que l'asseclatio, qui consistaient, l'une à lui faire cortège hors de sa maison, l'autre à ne le point quitter de la ,journée'. Parmi les salita/ores, les uns, ses amis, ses égaux, ou même ses supérieurs en dignité venaient chez lui volontairement: leur visite était soit un témoignage d'affection, soit une démarche de politesse plus ou moins désintéressée. Elle était une obligation stricte pour les autres, pour les clients. Comme, dans la vieille coutume romaine, le père de famille recevait chaque matin le salut de ses enfants, de ses esclaves et de ses affranchis 3, le patron eut droit de tout temps à celui de ses clients [MENS, PA'rnoNGS]. Après que la primitive clientèle familiale, de plus en plus rare, se fut effacée, dès l'époque républicaine, devant la clientèle politique et celle-ci, sous l'Empire, devant la clientèle mondaine, l'obligation ne fit que changer de nature : ce qui était d'abord un devoir de piété devint une tâche payée. Les hommes qui, sous la République, jouaient ou aspiraient à jouer un rôle dans l'État, se faisaient saluer chez eux, chaque matin, par la coterie de leurs agents et de leurs créatures qu'ils rémunéraient soit en espèces, soit en services de toute sorte. Aussi exigeante que leur ambition, la vanité des riches imposa la même corvée quotidienne aux clients de l'époque impériale, aisément recrutés dans la multitude des besogneux, nés pauvres ou déclassés, que la paresse détournait d'un gagne-pain plus honorable'. Levés de très bonne heure, quelque temps qu'il fît, en toge', vêlement coûteux et incommode, ils se hâtaient, craignant de manquer l'audience et la distribution de leur maigre salaire en vivres ou en argent', la seon'ia LA. Mais les jours de chômage étaient fréquents, soit que le maître fut absent ou malade, soit qu'il leur fermât sa porte sous un prétexte quelconque', et le métier était si peu lucratif, en somme, que, pour arriver à gagner leur vie, beaucoup de clients s'attachaient à plusieurs patrons, allaient offrir, toute la matinée, d'un bout à l'autre de la ville ", leur hommage mercenaire f0. L'accueil fait aux salatatores variait naturellement selon leur condition et selon le caractère du personnage visité. Dès la porte on les rangeait en deux classes : ils étaient primae ou secundae admission is". Les uns, amis intimes et gens de qualité, pouvaient être reçus individuellement ou par petits groupes dans une pièce close, parfois dans la chambre à coucher 12. Le vulgaire, massé dans l'atrium, défilait simplement devant le maitre 13. Tel personnage prodiguait la poignée Paner/. 61 ; Epiet. Diss, IV, 1 0 , 20. 3 Fronl. Ad M. Cacs. 1 V, 6 ; Sue. Galba, 4. toriam salutaliommit. 11 Sonee. De ben. VI, 33, 4 ; 34, 2. Voir austssm. 12 Sonee. De ben. VI, 34, 2; Min. Hist. nat. XV, 38 : salutaturiis cvbilibas; Dio Cass. LXXVI, 5. 13 Dorai. Epist. 1, 5, 31 ; Senec. De bd,. VI, 31, 3; Mari,. de main et même le baiser "; tel autre ne répondait pas au salut obséquieux des clients (ive'', domine ou rem 1"), ou bien répondait à peine, répétant mal les noms que lui soufflait un à un le NoMENCLATOII' Encore les malheureux, avant d'être admis, avaient-ils fréquemment dû subir les insultes et les exactions de la valetaille'". La foule des sa/utatnres était plus grande que partout ailleurs chez l'empereur13, et plus nombreux le personnel domestique chargé de régler la réception (official amis, pour qui cette démarche quotidienne était un devoir dont ils ne se dispensaient pas sans motif grave41, l'empereur, prince du Sénat, recevait souvent celle des sénateurs, qui se présentaient individuellement les jours ordinaires, en corps dans les occasions solennelles 27. Parfois leurs femmes et leurs enfants les accompagnaient, semble-t-il'-3. Des chevaliers et même de simples plébéiens pouvaient être admis à la salutation '4, La réception ouverte, public(' ou prolniseua sallctatio, parait avoir été de règle à certains jours de fète, par exemple, l'anniversaire de l'avènement et, les calendes de janvier '. Les jours de spectacles, la représentation commençant de bonne heure, ou bien la salutalio était supprimée, ou bien l'empereur passait la nuit et donnait son audience matinale dans une maison à proximité2'. La facilité de l'accès" variait avec le caractère de l'empereur, comme l'affabilité de l'accueil 2". Claude institua et Z'espasien abolit l'usage de fouiller les visiteurs avant de les admettre 29. Normalement, le prince répondait par un baiser au salut de ses amis, des sénateurs et des hauts fonctionnaires équestres; il tendait la main aux autres chevaliersSO. Le baise-main et d'autres formes d'hommage plus humbles, déjà acceptées ou provoquées par Caligula, Commode, Élagabale, devinrent ensuite de plus en plus fréquents 21. Les audiences privées étaient rares; presque tous les visiteurs défilaient devant l'empereur dans l'ordre de leur dignité30. Ils étaient en toge; l'empereur aussi, sauf exceptions, du moins jusqu'au 1v' siècle''', Les femmes et les mères des empereurs ne recevaient pas, en général", les visites de corps ; mais les personnages considérables se tirent de tout tetnps un devoir d'aller leur présenter fréquemment des hommages individuels'". L'usage de la salutatio se maintint, à la ville comme à la cour, jusqu'à la fin de l'antiquité romaine ". PHILIPPE PAPIN. p. 1449]. II. Machine de siège, pont volant [orn aiyAT1o, p. 2117], rappelant l'instrument précédent par sa forme 35. 24 Tac. Ann. IV, 41; Suet. Aug. 53; Nitro, 10; Dio Cass. 26; LXY'I, Sec. 18; Vil. Max.,. iJ,Lrt. 2; Vit. Haret. 14, etc. 32 Vit. Ale:r. :11 : Vit..1/. 34Exceptions : Livie sous 'l'ibère (Ilio Guss. 1) VI1, 12) ; Agrippine sous Claude rI Néron (Dio Cass. LX, 33 ; 'lac. Ann. X111, 6 el 18) ; Julia Doo na sons Caracalla (Dit, 6, 36 llicronyna. Epist. 0,, 2.; 51mn,acb. Epist. 8, 41 ; Sidon. Apoll. Epist. I, 9. SAM 1062 SAP et par la manière de placer les cordes au moyen desquelles on le mettait en mouvement.